Le régime soviétique

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Après la mort de Lénine, Staline s’impose progressivement comme le maître incontesté de l’URSS. Il met en place un régime totalitaire qui se distingue par son idéologie et un recours massif à la violence.

I. Une idéologie : le stalinisme

1) L’arrivée au pouvoir de Staline

Parvenu au pouvoir suite à la révolution de 1917, Lénine meurt en 1924. Premier secrétaire du Parti communiste d’Union soviétique (PCUS), Staline, « homme d’acier », se présente comme son successeur officiel.
Après avoir éliminé ses opposants entre 1924 et 1928, Staline installe un régime totalitaire.
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Un régime totalitaire est un système politique où au nom d’une idéologie, l’État exerce une mainmise sur toutes les activités pour créer une société nouvelle.

2) Une idéologie au service d’un État

Staline s’inspire de l’idéologie communiste du philosophe allemand Karl Marx (1818-1883), qui promeut la création d’une société égalitaire, sans classes.
Il s’en écarte en instaurant un État tentaculaire, au service du pouvoir autoritaire qu’il exerce. La Constitution de 1936 pérennise cette orientation.

II. L’encadrement de la société

1) … par la séduction

La propagande conditionne les esprits. Les médias sont contrôlés par le ministère de la Propagande. La personne de Staline fait l’objet d’un véritable culte. Journalistes et écrivains l’encensent à la manière d’un pharaon.
Pour forger une société modèle, le régime stalinien embrigade les jeunes : dès l’âge de 10 ans, les enfants sont intégrés dans l’organisation de jeunesse, les Pionniers. À 14 ans, ils rejoignent les Komsomols (jeunesses communistes).
Dans le monde du travail, les salariés sont encouragés à appartenir au Parti communiste afin d’obtenir des promotions et privilèges.

2) … et par la terreur

Staline supprime la propriété privée dans les campagnes. Il crée des fermes collectives (les kolkhozes). Les paysans qui s’y opposent – les koulaks ou paysans riches – sont déportés vers des camps de travail. Cette « dékoulakisation » entraîne une famine décimant 5 millions de personnes, notamment en Ukraine.
À partir de 1936, la « Grande Terreur », ou répression politique tous azimuts, s’abat sur la société russe. Lors des quatre grandes séries de procès de Moscou (d’août 1936 à juin 1937), Staline fait condamner les anciens compagnons de Lénine, les dirigeants économiques et les cadres de l’armée.
La délation se généralise : ceux qui ne dénoncent pas risquent la peine de mort. La police du NKVD (ministère des Affaires intérieures) est chargée de maintenir l’ordre public et de traquer les opposants. Des millions de personnes sont tuées ou envoyées dans les goulags.
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Le mot Goulag, abréviation de l’administration pénitentiaire soviétique, désigne l’ensemble des camps de travail forcé.

III. Une politique étrangère versatile

1) L’isolement relatif de l’URSS

Dans les années 1920, l’URSS ne participe à aucune conférence diplomatique et vit à l’écart des échanges économiques internationaux. Cependant, elle interfère dans la politique intérieure des États européens en contrôlant les décisions des partis communistes via l’Internationale communiste (Komintern).

2) Des interventions ciblées

À partir de 1933, Staline s’oppose au fascisme en demandant aux partis communistes européens de faire barrage aux partis d’extrême-droite.
Mais en août 1939, ignorant sa haine du nazisme, il signe un pacte de neutralité avec Hitler pour retarder l’entrée en guerre de son pays.