Introduction
En 1945, la Seconde Guerre mondiale s’achève dans un monde dévasté. Le conflit a causé des dizaines de millions de morts, des destructions immenses et des crimes inédits comme le génocide des Juifs. Les vainqueurs veulent empêcher qu’un tel drame ne se reproduise. Ils affichent la volonté de construire un nouvel ordre international fondé sur la paix et la coopération. Mais cette volonté s’accompagne aussi de logiques de puissance, car les grandes puissances cherchent à renforcer leur influence. Très vite, des tensions apparaissent entre les États-Unis et l’URSS, qui ont des visions du monde opposées. Cette situation pose les fondations d’une rivalité durable, appelée guerre froide, qui se manifeste par la méfiance, les désaccords diplomatiques et la division progressive de l’Europe en deux zones d’influence.
Comment les vainqueurs réorganisent-ils le monde après la guerre ?
À la fin de la guerre, les principaux Alliés — États-Unis, URSS, Royaume-Uni — se réunissent pour définir les grandes orientations de l’après-guerre. Deux conférences majeures fixent les bases du nouvel ordre :
La conférence de Yalta en février 1945, alors que la guerre n’est pas encore terminée.
La conférence de Potsdam en juillet-août 1945, après la capitulation de l’Allemagne.
La France, bien que reconnue comme puissance victorieuse et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, n’est pas présente à ces deux conférences.
Parmi les priorités, les Alliés veulent punir les responsables des crimes commis. À partir de novembre 1945, les procès de Nuremberg jugent les principaux dirigeants nazis pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. En Asie, un procès similaire a lieu à Tokyo. Ces jugements posent les premiers fondements du droit international pénal.
En parallèle, les Alliés souhaitent créer une structure capable de maintenir la paix. En juin 1945, la Charte des Nations unies est signée à San Francisco par 51 États. Elle donne naissance à l’Organisation des Nations unies (ONU), qui remplace la Société des Nations. L’ONU est chargée de garantir la paix, de protéger les droits de l’homme et de favoriser la coopération internationale.
Son organe principal est le Conseil de sécurité, composé de 15 membres dont 5 sont permanents (États-Unis, URSS, Chine, Royaume-Uni, France). Ces cinq puissances disposent d’un droit de veto, ce qui leur donne un pouvoir déterminant dans la prise de décision.
À retenir
Les Alliés réorganisent le monde en 1945 autour de deux priorités : juger les crimes de guerre et créer l’ONU pour garantir la paix. Cette nouvelle organisation marque un tournant dans les relations internationales.
Quels équilibres et quelles tensions apparaissent après 1945 ?
La fin de la guerre bouleverse les rapports de force. L’Europe est affaiblie, tandis que deux pays deviennent les nouvelles superpuissances mondiales : les États-Unis et l’URSS.
Les États-Unis sont économiquement puissants, militairement victorieux et possèdent l’arme atomique, utilisée en août 1945 à Hiroshima et Nagasaki. Ils défendent un modèle fondé sur la démocratie libérale, les libertés individuelles et le capitalisme. Ils proposent un plan de reconstruction pour l’Europe, le plan Marshall, lancé en 1947.
L’URSS, de son côté, a joué un rôle majeur dans la défaite de l’Allemagne. Elle défend une idéologie communiste, fondée sur une économie planifiée, un parti unique et une forte centralisation du pouvoir. Elle installe dans les pays d’Europe de l’Est des régimes communistes, appelés « démocraties populaires », qui dépendent étroitement de Moscou.
Très vite, les tensions entre ces deux modèles deviennent visibles. Chaque puissance cherche à étendre son influence. Les Alliés d’hier deviennent des rivaux. Ce conflit sans affrontement direct entre les États-Unis et l’URSS prend le nom de guerre froide. Il se manifeste d’abord par des désaccords (comme à Berlin en 1945), par la propagande, par la course aux armements et par la division de l’Europe en deux blocs opposés.
À retenir
Après 1945, les États-Unis et l’URSS deviennent les deux superpuissances. Le monde se divise en deux blocs opposés, marquant le début de la guerre froide, une nouvelle forme de conflit sans affrontement militaire direct.
Conclusion
En 1945, les puissances victorieuses s’efforcent de reconstruire un monde plus stable en créant de nouvelles institutions comme l’ONU et en posant les bases d’un droit international. Mais cette volonté de paix est rapidement concurrencée par des rivalités profondes. Les États-Unis et l’URSS, porteurs de modèles politiques opposés, entrent dans une guerre froide qui structure durablement les relations internationales. Le monde d’après 1945 est donc à la fois fondé sur la coopération et traversé par une nouvelle forme de confrontation.
