Introduction
Quand une entreprise ouvre un nouveau service ou développe un projet innovant, elle doit s’assurer de disposer des compétences nécessaires. Recruter de nouveaux collaborateurs peut sembler la solution la plus évidente. Pourtant, dans un contexte où les métiers évoluent rapidement et où les parcours professionnels sont de moins en moins linéaires, se limiter au seul recrutement ne garantit pas toujours de répondre aux besoins. Les organisations doivent adopter une vision globale, intégrant la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), l’accueil, l’intégration, la fidélisation, la formation et la mobilité, tout en respectant les obligations légales liées au recrutement.
Identifier et anticiper les besoins en compétences
Répondre aux besoins en compétences commence par un travail d’anticipation. Grâce à la GPEC, l’organisation définit ses emplois, précise les compétences attendues et les qualifications recherchées. Dans les entreprises de 300 salariés ou plus, la négociation sur la GPEC est une obligation légale (Code du travail, art. L2242-20 et suivants). Cette démarche prend en compte :
Les évolutions technologiques et organisationnelles.
Les départs prévisibles (retraites, mobilités, démissions).
Les projets de développement de l’entreprise.
Le recrutement s’inscrit alors dans une stratégie planifiée, utilisant des canaux variés : annonces classiques, cooptation, cabinets spécialisés et e-recrutement via les réseaux sociaux professionnels. Ce processus doit respecter des obligations légales, comme la non-discrimination à l’embauche et l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés à hauteur de 6 % de l’effectif.
En parallèle, soigner sa marque employeur — c’est-à-dire l’image que l’organisation renvoie à la fois aux candidats potentiels et aux salariés déjà en poste — renforce l’attractivité et facilite l’arrivée de profils qualifiés.
À retenir
La GPEC relie les besoins futurs de l’organisation à ses actions présentes. Le recrutement est un outil parmi d’autres, et il doit être anticipé, conforme aux obligations légales et soutenu par une marque employeur claire.
Accueillir, intégrer et fidéliser les talents
Un recrutement réussi ne s’arrête pas à la signature du contrat. Les premiers jours sont déterminants pour que le nouvel arrivant comprenne la culture et les attentes de l’organisation. C’est le rôle de l’accueil et de l’intégration, souvent appelés onboarding (processus structuré visant à accompagner le nouvel arrivant pour faciliter son adaptation à l’entreprise). Ils comprennent :
La présentation de l’équipe, des missions et des outils de travail.
Un suivi personnalisé pour faciliter la prise de poste.
Des moments d’échange pour répondre aux questions.
Une intégration réussie favorise l’engagement et réduit les risques de départ prématuré. La fidélisation s’appuie sur des leviers comme les conditions de travail, les perspectives d’évolution, la reconnaissance et l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Elle est directement liée à la marque employeur, qui doit inspirer confiance, refléter des valeurs positives et donner envie de rester dans l’organisation.
À retenir
Intégrer et fidéliser un salarié, c’est garantir son engagement à long terme. La fidélisation, en lien avec la marque employeur, sécurise les compétences clés et renforce l’attractivité interne et externe.
Diversifier les formes de relations de travail
Le contrat à durée indéterminée n’est pas la seule solution pour mobiliser des compétences. Les organisations peuvent recourir à d’autres formes de relation de travail, à condition de respecter un cadre juridique sécurisé.
Intérim : par exemple, un magasin de grande distribution peut recruter un intérimaire pour renforcer ses équipes pendant les fêtes. Le contrat d’intérim est conclu entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié, avec une mission définie.
Portage salarial : relation tripartite entre un salarié porté, une société de portage et une entreprise cliente. Par exemple, un expert en marketing peut réaliser une mission pour une entreprise tout en bénéficiant du statut de salarié grâce à la société de portage.
Micro-entrepreneurs / freelances : une PME peut confier à un indépendant la création de son site internet. Le freelance est un travailleur non salarié, sans lien de subordination, ce qui implique une grande autonomie mais aussi la gestion de ses propres obligations administratives et fiscales.
Partenariats externes : deux associations peuvent unir leurs compétences pour organiser un événement. Ce n’est pas un contrat de travail mais une collaboration entre structures, fondée sur un accord ou une convention.
Ces formules offrent souplesse et expertise, mais nécessitent des contrats clairs et une bonne coordination.
À retenir
Diversifier les relations de travail apporte flexibilité et réactivité, à condition de respecter les règles juridiques et de formaliser les engagements.
Former et favoriser la mobilité professionnelle
Au-delà du recrutement, les organisations peuvent développer les compétences en interne. La formation professionnelle (présentielle, en ligne, en situation de travail) permet d’adapter les savoir-faire aux évolutions technologiques ou organisationnelles. Par exemple, former des techniciens à l’utilisation d’un nouveau logiciel évite de recruter à l’extérieur.
La mobilité professionnelle est un autre levier :
Mobilité interne : un employé de service client peut évoluer vers un poste de commercial.
Mobilité géographique : un responsable peut être muté dans une autre agence pour diffuser ses compétences.
Ces démarches renforcent l’employabilité et valorisent les parcours professionnels.
À retenir
Formation et mobilité complètent le recrutement pour répondre aux besoins en compétences, tout en motivant et en fidélisant les salariés.
Conclusion
Répondre aux besoins en compétences ne se limite pas à embaucher. C’est l’articulation entre anticipation via la GPEC (et ses obligations légales), accueil et intégration réussis, fidélisation en lien avec la marque employeur, formation et mobilité professionnelle, ainsi que l’utilisation maîtrisée de formes variées de relations de travail, qui garantit la disponibilité et la qualité des compétences sur le long terme. Cette approche globale est un facteur clé de performance économique et sociale dans un environnement en constante évolution.
