Le fonctionnement des sociétés coloniales

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Introduction

Les sociétés coloniales sont composées d’indigènes, de colons, de missionnaires, de militaires et de fonctionnaires de la métropole. Comment fonctionnent les sociétés coloniales ?

I. Des sociétés organisées par et pour la métropole

1)  Des statuts sociaux hiérarchisés

En Algérie, Arabes et Kabyles sont soumis au Code de l’indigénat (1881). En revanche, le décret Crémieux (1870) naturalise les Juifs algériens. Les étrangers européens d’Algérie sont naturalisés automatiquement dès 1889.

Le Code de l’indigénat est généralisé à toutes les colonies françaises en 1887. Citoyens français et indigènes se mélangent très peu.

Définition

Le Code de l’indigénat établit un statut d’infériorité des indigènes. Il réduit les libertés individuelles, soumet les peuples au travail forcé et à des impôts particuliers.

2)  Une mise en valeur au profit de la métropole

Les colonies fournissent des produits tropicaux ou miniers (caoutchouc, fer, cuivre) et sont aussi des débouchés pour l’industrie.

La France investit moins que la Grande-Bretagne dans son Empire. Les nouvelles infrastructures permettent l’exportation des produits coloniaux.

En Algérie, la mise en valeur se réalise grâce à une forte présence européenne et à des investissements massifs. Des régions marécageuses comme la Mitidja sont asséchées. Des cultures nouvelles sont introduites (vigne, agrumes).

II. La mission « civilisatrice » de la France

1)  L’action éducative et sociale

La métropole développe un réseau d’écoles primaires, mais seule une minorité d’indigènes accède à l’enseignement secondaire. L’acculturation ne touche qu’une élite.

La situation sanitaire s’améliore par la lutte contre les maladies tropicales. En 1891, Calmette crée à Saïgon le premier institut ­Pasteur d’outre-mer.

2) Le développement urbain

La présence coloniale favorise le développement urbain. L’urbanisme est ­occidental (plan à damier). La ville s’organise autour de ses bâtiments administratifs et de l’activité commerciale, comme à Saigon. La ségrégation raciale y est souvent marquée.

3)  Les Français et leur Empire

Les Français de métropole connaissent très mal les cultures de leur Empire. Ceci étant, certains artistes puisent leur inspiration dans la découverte de l’art africain (Picasso) ou des paysages et modes de vie exotiques (Gauguin).

Le sentiment de supériorité occidentale alimente nombre de clichés.

III. Contestations et résistances

Les Français se heurtent à des résistances dont ils triomphent grâce à leur supériorité technique et stratégique, et à l’enrôlement de soldats indigènes.

Les critiques viennent du travail forcé, des cultures obligatoires destinées à l’exportation, des réquisitions. Le régime de l’indigénat cristallise les mécontentements et entraîne la grande révolte de Kabylie en 1871.

En Indochine, l’opposition est vive au début du siècle. Les mouvements sont animés par la bourgeoisie et des éléments populaires.