Introduction
Le chômage est un indicateur central pour comprendre l’état du marché du travail. Il mesure la proportion de la population active qui souhaite travailler mais ne trouve pas d’emploi. Cependant, cette mesure repose sur des critères précis et ne reflète qu’une partie des difficultés d’accès à l’emploi. D’autres réalités, comme le sous-emploi ou le halo du chômage, viennent compléter ce diagnostic. Pour saisir pleinement la situation de l’emploi dans une économie, il est essentiel de connaître les définitions et les principaux indicateurs du chômage, tout en comprenant leurs limites.
Qu’est-ce que le chômage ? Définitions et critères
Selon la définition du Bureau international du travail (BIT), une personne est considérée comme chômeuse si elle n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant la semaine de référence, si elle est disponible pour travailler dans les deux semaines et si elle recherche activement un emploi. Cette définition, utilisée par l’INSEE dans ses enquêtes, garantit la comparabilité internationale et ne dépend pas de l’inscription à France Travail.
La population active regroupe l’ensemble des personnes en emploi et des chômeurs au sens du BIT. À l’inverse, les inactifs sont ceux qui ne travaillent pas et ne cherchent pas d’emploi, comme les étudiants, les retraités ou les personnes au foyer.
D’autres situations viennent nuancer l’analyse. Le sous-emploi concerne les personnes ayant un emploi, souvent à temps partiel, mais qui souhaiteraient travailler davantage sans y parvenir, pour des raisons économiques ou techniques. Le halo du chômage, lui, désigne les individus souhaitant travailler, mais qui ne remplissent pas tous les critères du BIT, par exemple parce qu’ils ne recherchent pas activement un emploi.
À retenir
Le chômage au sens du BIT repose sur des critères stricts. Il se distingue du sous-emploi et du halo du chômage, qui révèlent d’autres formes de difficultés d’accès à l’emploi.
Mesurer le chômage : taux et indicateurs associés
L’indicateur principal pour évaluer le chômage est le taux de chômage, calculé selon la formule suivante :
Taux de chômage = (Nombre de chômeurs / Population active) × 100.
Mais pour mieux comprendre le fonctionnement du marché du travail, d’autres indicateurs sont mobilisés. Le taux d’emploi mesure la part des personnes en emploi parmi celles en âge de travailler, généralement entre 15 et 64 ans.
Le taux d’activité rapporte la population active à l’ensemble des individus en âge de travailler. Enfin, le taux de sous-emploi évalue la proportion des actifs occupés qui subissent un temps partiel ou une activité réduite non désirée.
Ces indicateurs offrent une vision plus complète du marché du travail, en mettant en lumière les zones intermédiaires entre emploi, chômage et inactivité.
À retenir
Le taux de chômage est central, mais il doit être complété par le taux d’emploi, le taux d’activité et le taux de sous-emploi pour rendre compte de la diversité des situations professionnelles.
Limites et enjeux des indicateurs du chômage
Le taux de chômage, bien qu’il soit un indicateur synthétique, présente plusieurs limites. Il n’intègre pas les personnes en situation de halo du chômage ou de sous-emploi. Il ne renseigne pas sur la qualité de l’emploi, ni sur la stabilité des contrats. De plus, il masque les inégalités selon l’âge, le sexe, le niveau de diplôme ou le territoire.
Ainsi, un pays peut afficher un taux de chômage modéré tout en connaissant une forte proportion de CDD de courte durée, de temps partiels subis ou de contrats précaires.
Pour une lecture plus juste, il est donc nécessaire de considérer la quantité d’emplois disponibles, leur accessibilité pour les différentes catégories sociales et leur durabilité.
À retenir
Le taux de chômage seul ne suffit pas à évaluer la santé du marché du travail. Il faut aussi examiner la nature des emplois, leur stabilité et les inégalités d’accès selon les profils sociaux.
Conclusion
Le chômage est un indicateur essentiel, mais insuffisant pour décrire la complexité du marché du travail. Sa définition stricte par le BIT permet des comparaisons internationales, mais elle laisse de côté de nombreuses formes de précarité. Pour comprendre les tensions économiques et sociales, il faut aussi observer le sous-emploi, le halo du chômage, le taux d’emploi et la qualité des contrats de travail. Cette approche globale permet une évaluation plus juste et plus nuancée des politiques de l’emploi et des besoins sociaux contemporains.
