La maritimisation des économies

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Dans cette leçon, tu vas découvrir comment la maritimisation transforme les échanges mondiaux et crée des inégalités entre les territoires. Les mers et océans sont désormais des espaces stratégiques pour l’économie, mais aussi pour les ressources naturelles, avec des conséquences sur l'environnement et la géopolitique. Mots-clés : maritimisation, ZEE, ports mondiaux, inégalités, commerce mondial, ressources maritimes, écologie.

Introduction

Aujourd’hui, plus de 90 % des marchandises échangées dans le monde transitent par la mer. Les ports, les routes maritimes et les ressources des océans occupent une place stratégique dans l’économie mondiale. Ce phénomène, qu’on appelle maritimisation, transforme les littoraux, les échanges et les équilibres géopolitiques. Mais pourquoi les espaces maritimes sont-ils devenus si centraux dans la mondialisation ? Et en quoi cette maritimisation révèle-t-elle des inégalités entre les territoires ? Comprendre ces dynamiques, c’est saisir comment les mers sont devenues un enjeu économique et stratégique majeur.

Des espaces maritimes essentiels aux échanges mondiaux

La maritimisation désigne l’intensification des échanges par voie maritime dans le cadre de la mondialisation. Avec la spécialisation des économies et la recherche de coûts de transport plus bas, les entreprises ont favorisé le transport maritime, très rentable sur de longues distances.

Les conteneurs, utilisés pour la première fois à la fin des années 1950 aux États-Unis, révolutionnent la logistique mondiale à partir des années 1970. Ils permettent de transporter facilement toutes sortes de marchandises, d’un port à l’autre, sans rupture de charge. Des navires géants comme les porte-conteneurs ou les pétroliers assurent désormais des liaisons régulières entre les grandes zones de production et de consommation.

Les routes maritimes sont structurées autour de passages stratégiques (détroit de Malacca, canal de Suez, détroit de Gibraltar). Elles relient les grands ports mondiaux, comme Shanghai, Rotterdam, Singapour ou Los Angeles, qui concentrent une part croissante du commerce mondial.

À retenir

Le transport maritime, renforcé par l’usage du conteneur, structure les échanges mondiaux autour de routes maritimes et de ports majeurs.

Des ressources maritimes convoitées

Les mers et les océans ne servent pas uniquement à transporter des biens : ils sont aussi exploités pour leurs ressources naturelles. La pêche, les hydrocarbures (pétrole, gaz offshore) et les ressources minières des grands fonds attirent de nombreux acteurs.

La zone économique exclusive (ZEE) est un espace maritime sur lequel un État exerce des droits exclusifs d’exploitation des ressources. Elle s’étend jusqu’à 200 milles marins à partir des côtes, selon la Convention de Montego Bay signée en 1982. Cette convention internationale définit le droit maritime moderne.

Certains États disposent d’immenses ZEE : les États-Unis, l’Australie ou la France, grâce à ses territoires ultramarins. Ces zones sont parfois source de tensions, comme en mer de Chine méridionale, où plusieurs pays revendiquent les mêmes espaces stratégiques.

À retenir

Les ZEE, définies en 1982, donnent aux États des droits exclusifs sur les ressources maritimes jusqu’à 200 milles marins. Leur richesse suscite des rivalités croissantes.

Des territoires inégalement intégrés dans la maritimisation

La maritimisation favorise surtout les pays côtiers bien équipés. Les grands ports comme Rotterdam, Singapour ou Shanghai disposent de zones industrialo-portuaires connectées à des réseaux de transport performants. Ces territoires deviennent des nœuds majeurs des échanges mondiaux.

En revanche, les États enclavés – c’est-à-dire sans accès direct à la mer – comme le Mali ou l’Afghanistan, sont fortement désavantagés. Ils doivent passer par les ports de pays voisins pour importer ou exporter, ce qui allonge les délais et les coûts.

Même dans les pays côtiers, les bénéfices de la maritimisation ne sont pas équitablement répartis. Les grandes métropoles littorales attirent les flux, tandis que d’autres régions restent en marge. Enfin, les activités maritimes intensives génèrent aussi des pollutions, une surexploitation des ressources et des destructions d’écosystèmes marins fragiles.

À retenir

Les grands ports connectés sont les gagnants de la maritimisation. Les États enclavés, comme le Mali, en sont exclus, et les littoraux sont soumis à de fortes pressions environnementales.

Conclusion

La maritimisation est un processus central dans la mondialisation. Elle organise les échanges, redessine les littoraux et valorise les espaces maritimes. Mais elle renforce aussi les inégalités entre territoires bien intégrés et régions exclues, tout en posant de sérieux enjeux environnementaux. Aujourd’hui, contrôler les mers, c’est affirmer sa puissance, mais c’est aussi une responsabilité face aux équilibres écologiques mondiaux.