Introduction
La grippe est une maladie infectieuse provoquée par un virus très contagieux qui circule chaque hiver et touche une partie importante de la population. Sa transmission rapide, la diversité de ses symptômes et les complications qu’elle peut entraîner chez les personnes fragiles en font un enjeu majeur de santé publique. Comprendre comment le virus se transmet, comment il cible les cellules des voies respiratoires, et comment l’organisme se défend grâce à ses différentes réponses immunitaires permet de saisir l’importance de la vaccination annuelle dans la prévention de cette infection.
Contamination, cellules cibles et symptômes
Voie de contamination et cellules cibles
Le virus de la grippe se propage principalement à travers les gouttelettes respiratoires projetées lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle. Ces microgouttelettes, riches en particules virales, peuvent être inhalées par une personne à proximité. La transmission peut aussi se faire de manière indirecte lorsque l’on touche une surface récemment contaminée puis que l’on porte ses mains aux yeux, au nez ou à la bouche. Même si la survie du virus sur les surfaces reste limitée dans le temps, le risque demeure réel dans le cadre d’un contact rapproché et rapide.
Une fois dans l’organisme, le virus cible en priorité les cellules épithéliales des voies respiratoires. Il y pénètre, détourne leur fonctionnement pour assurer sa propre multiplication, puis provoque leur destruction, ce qui contribue à l’apparition des premiers signes de la maladie.
Symptômes liés à la réponse immunitaire
Les symptômes caractéristiques de la grippe, comme la fièvre, la fatigue intense, les courbatures, les maux de tête ou encore la toux, ne proviennent pas uniquement de l’action directe du virus. Ils reflètent en grande partie la mobilisation du système immunitaire.
La fièvre apparaît lorsque l’organisme augmente volontairement sa température sous l’effet de médiateurs chimiques afin de rendre le milieu moins favorable au virus.
La fatigue et les courbatures résultent quant à elles de l’inflammation et du travail des cellules immunitaires qui luttent activement contre l’infection. Enfin, la toux ou les écoulements correspondent au mécanisme d’élimination des particules virales et des cellules infectées expulsées par les voies respiratoires.
À retenir
Le virus de la grippe infecte les cellules épithéliales des voies respiratoires, et une grande partie des symptômes résulte de la réponse immunitaire orchestrée par l’organisme.
Défenses de l’organisme contre la grippe
Défenses cutanéo-muqueuses
Avant même que le virus ne pénètre dans l’organisme, plusieurs barrières naturelles s’opposent à son entrée. La peau et les muqueuses, en particulier celles qui tapissent les voies respiratoires, constituent une première ligne de défense.
Elles sont recouvertes d’un mucus qui piège les particules étrangères et d’un système de cils vibratiles qui les évacue progressivement vers l’extérieur. Les sécrétions comme les larmes ou la salive jouent également un rôle essentiel grâce aux enzymes antimicrobiennes qu’elles contiennent.
Ces barrières, bien que très efficaces, peuvent être dépassées lorsque la charge virale est importante ou lorsque les muqueuses sont fragilisées.
Immunité innée
Si le virus franchit ces barrières, l’immunité innée intervient rapidement. Elle repose sur la réaction inflammatoire qui attire sur le site infecté des cellules spécialisées comme les macrophages ou les neutrophiles. Ces cellules sont capables de phagocyter les particules virales. Elles sécrètent également des substances qui limitent la propagation du virus et coordonnent la suite de la réponse immunitaire. Cette défense, bien que non spécifique, fournit une première riposte indispensable pour contenir l’infection.
Immunité acquise
Lorsque l’infection persiste, l’immunité acquise prend progressivement le relais. Elle met en œuvre des mécanismes plus ciblés.
Dans la réponse humorale, les lymphocytes B activés se transforment en plasmocytes, cellules spécialisées dans la fabrication d’anticorps. Ces anticorps neutralisent directement le virus en l’empêchant d’entrer dans les cellules et facilitent son élimination.
Dans la réponse cellulaire, d’autres acteurs interviennent. Les lymphocytes T8 cytotoxiques reconnaissent les cellules infectées et les détruisent par cytolyse, mécanisme qui fragilise puis rompt leur membrane. Les lymphocytes T4 auxiliaires jouent quant à eux un rôle central, puisqu’ils coordonnent l’ensemble de la réponse immunitaire en stimulant les lymphocytes B, les T8 et les macrophages.
À retenir
La lutte contre la grippe repose sur trois niveaux de défense complémentaires : les barrières physiques, l’immunité innée qui intervient rapidement mais sans spécificité, et l’immunité acquise, plus lente mais très ciblée et durable.
Variabilité du virus et vaccination
Le virus de la grippe possède une particularité qui complique la protection immunitaire : il modifie fréquemment ses antigènes de surface, en particulier deux protéines majeures, l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N).
Cette variabilité antigénique fait que les anticorps produits lors d’infections ou de vaccinations antérieures ne reconnaissent pas toujours les nouvelles souches. C’est pourquoi la composition du vaccin doit être ajustée chaque année, en fonction des souches les plus susceptibles de circuler, comme H1N1 ou H3N2.
À retenir
La variabilité antigénique, liée aux modifications des protéines H et N, impose une adaptation annuelle du vaccin.
Réponses primaire et secondaire et principe de la vaccination
Lorsqu’une personne rencontre un antigène pour la première fois, que ce soit à travers le virus ou un vaccin, son organisme déclenche une réponse primaire. Cette réponse est relativement lente et la production d’anticorps reste modérée, mais elle permet la formation de lymphocytes mémoire capables de persister longtemps dans l’organisme.
Lors d’une nouvelle exposition au même agent infectieux, la réponse secondaire se met en place. Elle est beaucoup plus rapide, plus intense et plus efficace, car les lymphocytes mémoire sont immédiatement mobilisés. Cette réaction permet de neutraliser l’infection avant qu’elle ne provoque des symptômes importants.
La vaccination annuelle contre la grippe repose sur ce principe. Elle déclenche une première réponse immunitaire dirigée contre les nouvelles souches identifiées chaque année, tout en jouant le rôle de rappel immunitaire renforçant la mémoire déjà acquise lors d’infections ou de vaccinations précédentes.
À retenir
La vaccination exploite la rapidité de la réponse secondaire. Pour la grippe, elle doit être renouvelée chaque année à cause de la variabilité antigénique et permet aussi d’entretenir la mémoire immunitaire.
Conclusion
La grippe illustre la manière dont l’organisme se défend contre une infection virale. Les barrières physiques, l’immunité innée et l’immunité acquise se succèdent pour bloquer, contenir puis éliminer le virus. Cependant, la grande capacité de variation du virus limite la durée de l’immunité naturelle, rendant indispensable la vaccination annuelle, qui prépare l’organisme à réagir plus vite et plus efficacement, réduisant ainsi les formes sévères et les complications, notamment chez les personnes les plus vulnérables.
