La IIe République (1848-1851)

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Vert : définitions

Introduction

L’instauration de la IIe République en février 1848 semble faire entrer la France dans l’âge démocratique. Cependant, à la suite des journées de juin, les forces conservatrices et réactionnaires reprennent le dessus, avant que le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte ne mette fin à l’expérience républicaine.

I. Une République sociale et fraternelle (février-mai 1848)

1) La mise en place d’un gouvernement provisoire

Après l’abdication de Louis-Philippe, un gouvernement provisoire se met en place en février 1848. Il est ­composé de républicains modérés et de socialistes. Il proclame la République, institue le suffrage universel masculin, convoque une Assemblée constituante et crée des ateliers nationaux pour embaucher les chômeurs.

Définition

L’Assemblée constituante est chargée de rédiger une constitution.

2) L’« illusion lyrique »

Les Français semblent unis autour de la République : des arbres de la liberté sont plantés dans toutes les communes et bénis par les prêtres.

Cependant le pays est touché par une crise économique alors que le financement des ateliers nationaux aggrave le déficit budgétaire.

II. Une République fragilisée (avril-juin 1848)

1) L’élection de l’Assemblée constituante (avril 1848)

Les 23 et 24 avril 1848, tous les hommes adultes sont appelés aux urnes pour élire l’Assemblée constituante. C’est l’occasion d’un grand débat démocratique animé par les clubs et les journaux.

Le scrutin est marqué par la victoire des républicains modérés.

2) Les journées de juin 1848

En juin, l’Assemblée décide de fermer les ateliers nationaux considérés comme des foyers d’agitation révolutionnaire. Cette décision entraîne l’insurrection des quartiers populaires de l’est parisien du 23 au 26 juin.

La répression militaire est féroce. Des milliers d’insurgés sont tués, 25 000 arrêtés, 4 000 déportés. George Sand se désole : « Je ne crois plus en une République qui tire sur ses ouvriers. »

III. Une République conservatrice (juin 1848-déc. 1851)

En novembre 1848 est adoptée une nouvelle Constitution. Elle confie le pouvoir législatif à une Assemblée élue pour trois ans ; le pouvoir exécutif à un président de la République élu pour quatre ans, non rééligible. La souveraineté nationale est garantie par le suffrage universel masculin.

Les élections présidentielles de décembre 1848 sont remportées par Louis- Napoléon Bonaparte, qui se présente comme défenseur de l’ordre. Six mois plus tard, le parti de l’ordre sort victorieux des élections législatives et fait voter des lois réactionnaires (réduction du corps électoral, restriction de la liberté de la presse…).

Louis-Napoléon Bonaparte ne parvient pas à convaincre l’Assemblée de modifier la Constitution pour lui permettre de se représenter aux élections présidentielles de 1852.

Par le coup d’État du 2 décembre 1851, il dissout l’Assemblée et convoque le peuple pour un plébiscite l’autorisant à rédiger une nouvelle Constitution. Le « oui » l’emporte.

Définition

Un plébiscite est une consultation des électeurs qui doivent répondre « oui » ou « non » à une question constitutionnelle.