La crise économique de 1929

icône de pdf
Signaler
Plonge dans l’Amérique des Années folles, entre modernité, inégalités et spéculation effrénée, pour comprendre comment les déséquilibres économiques et le krach de Wall Street en 1929 ont déclenché la Grande Dépression. Tu découvriras les origines sociales, économiques et politiques de cette crise majeure du XXᵉ siècle. Mots-clés : crise de 1929, krach boursier, Années folles, spéculation, Grande Dépression, New Deal.

Introduction

L'année 1929 constitue une date charnière dans l’histoire des États-Unis, marquant le début de l’une des plus graves crises économiques du XXᵉ siècle. Avant cette rupture, les années 1920, appelées les « Années folles », sont caractérisées par une croissance économique rapide, une urbanisation accrue et d'importantes transformations sociales. Pour comprendre ce moment historique, il convient d'examiner d’abord le contexte sociologique des États-Unis à la veille de la crise, puis d’en analyser les causes économiques et financières.

picture-in-text

Le contexte sociologique des États-Unis en 1929

Les années 1920, souvent désignées sous le nom de Roaring Twenties, sont synonymes d’expansion économique, d’innovations technologiques et de profondes mutations sociales, bien que ces bouleversements s’accompagnent de déséquilibres structurels.

Croissance économique et transformations sociales

L’économie américaine connaît une croissance soutenue tout au long des années 1920. Cette expansion repose en grande partie sur le développement de la production de masse, rendue possible par les innovations techniques comme la chaîne de montage d’Henry Ford. L’automobile devient un symbole de la modernité, tandis que la radio et le cinéma s’imposent comme de nouveaux médias de masse.

Cette prospérité économique favorise une urbanisation rapide : les grandes villes américaines attirent les populations en quête d’emploi et de confort moderne. Parallèlement, l’essor des industries culturelles contribue à la transformation des modes de vie : le jazz, Hollywood et la publicité participent à l’émergence d’une culture de masse.

Changements culturels et sociaux

Les années 1920 sont également marquées par des évolutions sociales profondes. L’adoption du 19ᵉ amendement en 1920 accorde le droit de vote aux femmes, qui prennent une part croissante à la vie publique. Le phénomène des Flappers, jeunes femmes urbaines et indépendantes, incarne une volonté d’émancipation vis-à-vis des normes sociales traditionnelles.

Cependant, cette modernité affichée ne doit pas masquer les fractures sociales : les inégalités économiques restent importantes. Les agriculteurs, affectés par une surproduction et la baisse des prix, peinent à tirer profit de la croissance.

Entre 1920 et 1933, la Prohibition interdit la fabrication et la vente d’alcool aux États-Unis. Cette mesure, censée moraliser la société, favorise en réalité la criminalité organisée, incarnée par des figures comme Al Capone. Ce phénomène illustre les tensions sociales de l’époque, mais il n’a pas de lien direct avec les causes de la crise économique.

Les causes de la crise de 1929

Le krach boursier d’octobre 1929, qui marque le début de la Grande Dépression, résulte de déséquilibres économiques, d’une spéculation financière excessive et d’un manque de régulation des marchés.

Spéculation boursière et instabilité financière

Tout au long des années 1920, la Bourse de New York enregistre une envolée des cours, stimulée par une spéculation intense. De nombreux particuliers achètent des actions à crédit, dans l’espoir de profits rapides. Cette bulle spéculative repose sur une surévaluation des titres, souvent déconnectée des performances réelles des entreprises.

Les premiers signes de ralentissement économique entraînent une crise de confiance, puis des ventes massives de titres. Le « Jeudi noir » (24 octobre 1929), suivi par le « Mardi noir » (29 octobre), voit l’effondrement des cours et marque le déclenchement d’un krach boursier. Ce choc touche un système bancaire peu régulé : de nombreuses banques, fragilisées par leurs engagements en Bourse et confrontées à des retraits massifs, font faillite ou cessent leurs activités.

picture-in-text

Faiblesses structurelles de l’économie

La crise boursière révèle des fragilités structurelles de l’économie américaine. La surproduction industrielle, encouragée par les gains de productivité, dépasse largement les capacités de consommation d’une population dont le pouvoir d’achat reste inégalement réparti.

Le secteur agricole, en crise depuis la fin de la Première Guerre mondiale, connaît des difficultés croissantes : les prix agricoles chutent, l’endettement rural augmente, et les revenus paysans stagnent. Ces déséquilibres limitent la capacité de relance de la demande intérieure.

Politique économique et absence de régulation

La politique économique des gouvernements républicains dans les années 1920 repose sur un libéralisme économique rigide, une faible fiscalité, et un refus d’intervention de l’État dans l’économie. Les marchés financiers, notamment, ne font l’objet d’aucune supervision réelle.

Ce laissez-faire limite la capacité des autorités à anticiper ou amortir les chocs économiques. Après le krach, des mesures protectionnistes sont adoptées, comme le tarif Hawley-Smoot voté en 1930, qui augmente fortement les droits de douane. Bien qu’adoptée après le krach, cette politique contribue à aggraver la dépression en freinant les échanges internationaux, provoquant une contraction du commerce mondial.

Conclusion

L’année 1929 constitue une rupture décisive dans l’histoire des États-Unis, révélant les limites d’un modèle économique fondé sur la croissance rapide, le crédit facile et une régulation quasi absente. La crise met à nu les déséquilibres sociaux et économiques du pays, et marque la fin d’une décennie d’euphorie.

En réponse à cette crise sans précédent, les États-Unis adoptent, à partir de 1933, le New Deal de Franklin D. Roosevelt, fondé sur une intervention accrue de l’État, des réformes structurelles et une tentative de relance de la demande. Ce tournant constitue une étape essentielle dans l’évolution des politiques économiques contemporaines.