La comédie du XVIIe au XXIe siècle

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Née dans l’Antiquité grecque, la comédie n’a cessé de se renouveler et d’inventer de nouveaux procédés pour refléter l’évolution de la société et de ses mœurs.

I Les ressources de la comédie

Le comique de gestes est essentiellement lié à la mise en scène et au jeu des comédiens. Gifles, coups de bâtons et chutes se multiplient dans la farce, mais sont aussi présents dans les comédies dites sérieuses.

Le comique de mots exploite les jeux verbaux, les répétitions, les déformations de mots, volontaires ou non, les accents particuliers, les patois.

Le comique de situation repose sur l’action : personnage dissimulé, quiproquo (dialogue développé sur une confusion), rencontre inattendue, déguisement… dominent dans la comédie d’intrigue.

Le comique de caractère tourne en dérision les défauts d’un individu qui incarne un type ; il domine dans la comédie de caractère.

II La comédie aux XVIIe et XVIIIe siècles

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la comédie se décline en plusieurs sous-genres.

La farce est une pièce courte usant d’un comique bas et simple, parfois grossier (chutes, bastonnades, jeux de mots, patois, etc.). Héritée de la comédie latine, elle connaît son âge d’or au Moyen Âge. Elle est encore vivace au XVIIe siècle, par exemple dans Les Fourberies de Scapin de Molière (1671).

La comédie d’intrigue s’impose en France au XVIIe siècle. Fondée sur des situations comiques, elle multiplie quiproquos et coups de théâtre d’inspiration romanesque (enlèvements, déguisements, scènes de reconnaissance), comme dans L’École des femmes de Molière (1662) ou Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux (1730).

Repère
CITATION

« Le devoir de la comédie [est] de corriger les hommes en les divertissant. » (Molière, Tartuffe)

La comédie de caractère cherche à faire le tableau d’un type comique à travers la description d’un personnage en action, comme Molière représente le type de l’avare à travers Harpagon dans L’Avare (1668). Elle veut divertir le spectateur, mais aussi l’édifier : elle dénonce en effet les défauts et les vices du type qu’elle tourne en dérision.

La comédie de mœurs s’intéresse aux défauts des contemporains, en particulier aux travers de certains groupes sociaux, comme le fait Molière dans Les Précieuses ridicules (1659) ou Beaumarchais dans Le Mariage de Figaro (1784).

La comédie-ballet, genre propre au XVIIe siècle, intègre des ballets dansés dans l’action ou en intermède. Molière (pour les dialogues) et Lully (pour la musique) se sont illustrés dans ce genre, par exemple avec Le Bourgeois gentilhomme (1670).

III La comédie après le XVIIIe siècle

1 La comédie au XIXe siècle

Si le XIXe siècle innove peu en termes de comédie, il donne naissance au vaudeville. Cette comédie légère et populaire se distingue par ses passages chantés. Sous l’influence de Labiche et de Feydeau, le vaudeville évolue vers la comédie bouffonne, essentiellement construite autour d’intrigues amoureuses.

Plus tôt dans le siècle, le théâtre comique de Musset se distingue par son originalité : il n’hésite pas à mêler les tonalités, comme dans Les Caprices de Marianne (1833), et pratique le genre du proverbe, brève comédie de mœurs (par exemple dans Il ne faut jurer de rien écrite en 1836).

2 La comédie au XXe siècle

Au XXe siècle, l’héritage de la comédie populaire se poursuit dans le théâtre de boulevard, aux intrigues conventionnelles. Mais un théâtre plus expérimental bouscule les traditions et mélange les genres : ainsi, le comique de l’absurde de Jarry, de Ionesco ou de Beckett provoque le rire à partir de situations désespérantes, presque tragiques.