L'unification du royaume de France

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À l’époque moderne, le royaume de France voit sa superficie s’étendre suite aux multiples guerres menées par les souverains. En même temps, ces derniers renforcent leur autorité sur leur territoire grâce à une administration centralisée.

I Un territoire en extension

1 Des annexions successives

De la fin du XVe siècle à la veille de la Révolution, le territoire soumis à l’autorité du roi de France s’agrandit par l’annexion de provinces limitrophes. En 1532, à la suite des mariages de la duchesse Anne de Bretagne avec les rois Charles VIII puis Louis XII, le duché de Bretagne est rattaché au royaume de France.

Au XVIIe siècle, les guerres menées par Louis XIII et Louis XIV permettent de fixer les frontières du royaume au nord (annexion de la Flandre en 1668), à l’est (annexion de l’Alsace en 1668) et au sud (annexion du Roussillon en 1659). Sous Louis XV, la Lorraine est intégrée à la France en 1766, la Corse en 1769.

2 Le rôle fondamental de la guerre

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Le pré carré désigne une double ligne de villes fortifiées défendant les frontières du royaume de France, en particulier au nord-est.

La guerre est d’abord un moyen pour les rois de France d’agrandir et de consolider leur territoire. Ainsi, Louis XIV charge Vauban de faire de la France un « pré carré » protégé par une ceinture de citadelles.

La guerre est aussi un moyen d’affirmer la gloire du souverain en Europe. Ainsi, par les guerres d’Italie (1494-1559), les rois de France disputent aux Habsbourg l’hégémonie sur le continent. Au XVIIe siècle, Louis XIV ambitionne d’être au premier rang des souverains européens.

II Une administration royale centralisée

1 Le renforcement de l’autorité royale

Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, le roi renforce progressivement son autorité sur son royaume par le biais de son administration. En 1539, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, François Ier impose le français comme langue officielle du royaume. À partir du règne d’Henri II, l’intendant de justice, police et finances, nommé à la tête d’une généralité, en devient le personnage clé.

L’affirmation des intendants se fait au détriment de l’autorité des officiers royaux (baillis, sénéchaux) et des membres des diverses cours de justice.

2 Les limites de l’autorité royale

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Un pays d’élection est une circonscription financière soumise à l’autorité directe de l’intendant.

La complexité de l’organisation administrative limite le pouvoir royal : contrairement aux pays d’élections, les pays d’états, qui correspondent aux régions récemment rattachées au royaume, conservent le droit de fixer et de répartir l’impôt (comme la Bretagne ou l’Alsace).

Les parlements, cours de justice chargées d’enregistrer les décisions royales, peuvent freiner leur application en exerçant leur droit de remontrance. Dans ce cas, le roi doit imposer sa décision en tenant un lit de justice.