L’Europe du congrès de Vienne et ses fragilités

icône de pdf
Signaler

En 1815, les États vainqueurs de la France napoléonienne ­entendent réorganiser l’Europe du point de vue territorial et politique. Si leurs décisions façonnent durablement le continent, elles posent de nombreux problèmes pour les peuples.

I) La restauration de l’ordre monarchique européen

De septembre 1814 à juin 1815, un congrès international se réunit à Vienne pour régler le sort des territoires libérés des armées napoléoniennes et instaurer une paix durable en Europe. Le congrès est dominé par quatre puissances : l’Autriche, la Russie, l’Angleterre et la Prusse. Il débouche sur un acte final adopté en juin 1815.

Repère
Mot clé

Un État-tampon est un État créé pour isoler la France du reste de l’Europe.

La carte de l’Europe est profondément remaniée : la France retrouve ses frontières de 1792 ; les quatre grandes puissances acquièrent de nombreux ­territoires (l’Autriche annexe la Lombardie-­Vénétie ; la Russie acquiert une partie de la Pologne). Des États-tampons ­apparaissent, comme les Pays-Bas. Les monarchies sont restaurées et les dynasties chassées du pouvoir reviennent sur le trône, comme en France avec les Bourbons.

L’acte final est complété par le traité de la Sainte-Alliance, signé en septembre 1815 entre la Russie, l’Autriche et la Prusse. Au nom de la solidarité chrétienne, les souverains s’engagent à se porter aide et assistance.

En novembre 1815, l’Angleterre se joint à ces trois puissances pour signer la Quadruple-Alliance. Les États signataires décident de se réunir régulièrement et de lutter ensemble contre les mouvements révolutionnaires.

II) Les faiblesses du nouvel ordre européen

1)  Les divisions entre puissances

Derrière leur unité affichée, les puissances s’opposent quant à leurs objectifs. L’Angleterre, soutenue par l’Autriche, défend le principe d’un équilibre ­européen. Au contraire, la Russie et la Prusse prétendent devenir des puissances hégémoniques sur le continent.

L’Autriche s’oppose à la Prusse sur la prétention de cette dernière à devenir la principale puissance de l’Europe germanique.

2)  Les aspirations nationales et libérales bafouées

Le congrès de Vienne bafoue le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : les Polonais sont sous domination russe, prussienne ou autrichienne ; les Italiens sont écartelés entre sept États.

Les libertés accordées à l’occasion des conquêtes françaises sont remises en cause par la restauration monarchique.

3) La constitution d’une opposition

Dans les années 1820, les opposants à l’ordre de Vienne constituent des organisations clandestines pour éviter la répression des princes. En Italie, les carbonari luttent contre l’absolutisme et la domination autrichienne. En Allemagne, les fraternités étudiantes défendent des revendications libérales et nationales.

Repère
Mot clé

Le romantisme est un mouvement littéraire et artistique, qui se développe en Europe dans la première moitié du XIXe siècle.

Les artistes romantiques, comme le poète anglais Byron ou le peintre français Delacroix, se font les chantres d’une « Europe des peuples » contre l’« Europe des princes ».

Zoom

Metternich et le congrès de Vienne (1815)

05287_CH02_C_01

Metternich est le principal artisan du congrès de Vienne. Il est attaché au principe d’équilibre entre les puissances. Sous son impulsion, l’Autriche s’affirme comme le « gendarme de l’Europe ».