L'essor de l'esprit scientifique au XVIIe siècle

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À partir du XVIIe siècle, les défenseurs d’un nouvel esprit scientifique rejettent la tradition au nom de l’expérience. Nourris d’un mouvement engagé au XVIe siècle, ils posent les bases des sciences modernes malgré de nombreux obstacles.

I Un mouvement déjà engagé au XVIe siècle

1 Le poids de la tradition

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Le géocentrisme est une théorie affirmant que la Terre est au centre de l’univers. L’héliocentrisme est une théorie affirmant que le Soleil est au centre de l’univers.

Au XVIe siècle, les connaissances scientifiques reposent encore sur les savoirs hérités de l’Antiquité. Ainsi, en astronomie, les théories géocentriques de Ptolémée, savant grec du IIe siècle, restent la référence.

Les dogmes de l’Église font autorité : au nom du géocentrisme, l’Église condamne les thèses héliocentriques du mathématicien Nicolas Copernic. Les contrevenants s’exposent au jugement du tribunal de l’Inquisition.

2 L’émergence d’un esprit scientifique

Depuis le XVe siècle, l’humanisme valorise l’expérimentation scientifique aux dépens de la tradition et des dogmes.

De plus, l’essor de la presse à imprimer, mise au point en 1455 en Allemagne, favorise la diffusion des connaissances.

Ainsi la médecine, fondée sur les théories du savant grec Galien, est révolutionnée par les observations et les travaux de l’anatomiste flamand André Vésale et du chirurgien français Ambroise Paré.

II La naissance de la science moderne

Les mathématiques permettent aux savants de démontrer leurs hypothèses scientifiques. Elles constituent désormais le langage commun à tous les savants.

Les travaux du français René Descartes (1596-1650), du hollandais Christiaan Huygens (1629-1695) et de l’allemand Gottried W. Leibniz (1646-1716) établissent les lois de la mécanique et de l’optique sur des bases mathématiques.

Les savants privilégient une approche fondée sur l’observation et l’expérimentation, qui permettent d’émettre puis de valider des hypothèses scientifiques.

Le physicien anglais Robert Hooke (1635-1703) utilise le microscope pour étudier les cellules végétales et animales.

III La diffusion des sciences

1 Divers canaux de diffusion

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Une académie est une société de savants, de gens de lettres ou d’artistes chargée de promouvoir leurs disciplines.

Les académies, qui bénéficient du soutien du pouvoir royal, accélèrent la diffusion des progrès scientifiques auprès des savants. La Royal Society de Londres est fondée en 1662 ; l’Académie des sciences de Paris en 1666.

Des ouvrages de vulgarisation favorisent également la diffusion des avancées scientifiques auprès d’un public éclairé. Ainsi, dans son Entretien sur la pluralité des mondes (1686), Fontenelle présente de façon plaisante les théories astronomiques de Copernic et de Descartes.

2 Des obstacles à cette diffusion

L’Église condamne les théories qui remettent en cause le dogme officiel. Ainsi, en 1633, Galilée comparaît devant le tribunal de l’Inquisition pour avoir défendu l’héliocentrisme qui remet en cause la vision biblique de l’univers : il doit abjurer.

L’analphabétisme de la majorité de la population européenne restreint l’accès aux progrès scientifiques à une infime minorité. Seules les élites participent au développement des sciences.