Interactions fondamentales et notion de champ

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Découvre les interactions fondamentales et la notion de champ en physique ! Tu vas apprendre comment les quatre interactions fondamentales (forte, électromagnétique, faible et gravitationnelle) agissent dans l'Univers, avec un focus sur la gravitation et l'électrostatique. Explore comment la notion de champ permet de décrire ces interactions de manière moderne, en distinguant les champs scalaires et vectoriels, et en comprenant leur représentation à travers les courbes de niveau et les lignes de champ. Mots-clés : interactions fondamentales, champ physique, champ scalaire, champ vectoriel, loi de Newton, loi de Coulomb, lignes de champ, courbes de niveau.

Après quelques rappels sur les interactions fondamentales, cette fiche présentera la notion de champ qui est une notion centrale pour décrire les interactions dans la physique moderne.

I. Les interactions fondamentales

  • Les interactions fondamentales sont au nombre de 44 :

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  • Ne seront traitées dans cette fiche que la force de gravitation et la force électrostatique.

1. Force de gravitation

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  • Loi de la gravitation universelle (loi de Newton) :

    Deux points matériels AA et BB, de masses respectives mAm_A et mBm_B et séparés d'une distance dd, s'attirent avec des forces FA/B\overrightarrow{F}_{A/B} et FB/A\overrightarrow{F}_{B/A} définies à l'aide des relations vectorielles suivantes :

    FB/A=G×mA×mBd2u=FA/B\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = \mathcal{G} \times \dfrac{m_{A} \times m_{B}}{d^2} \cdot \overrightarrow{u} = -\overrightarrow{F}_{A/B}}

    avec :

    \circ\quad u\overrightarrow{u} : vecteur directeur unitaire de (AB)(AB) orienté de AA vers BB ;

    \circ\quad G=6,67.1011SI\mathcal{G}=6,67.10^{-11} SI, constante de la gravitation universelle ;

    \circ\quad mAm_A et mBm_B en kg\text{kg} ;

    \circ\quad dd en m\text{m} ;

    \circ\quad FA/BF_{A/B} et FB/AF_{B/A} en N\text{N}.

  • ATTENTION !\textcolor{purple}{\text{ATTENTION !}}

    L'orientation du vecteur directeur u\overrightarrow{u} est arbitraire : si on choisissait u\overrightarrow{u} orienté de BB vers AA, il faudrait alors ajouter un signe "-" devant G\mathcal{G} dans l'expression vectorielle des forces ci-dessus.

  • Remarques :

    \circ\quad Les forces gravitationnelles sont toujours attractives ;

    \circ\quad La loi s'applique aussi aux corps non ponctuels à symétrie sphérique. Dans ce cas les points AA et BB sont les centres d'inertie des corps. Ceci s'applique en particulier aux corps célestes (planètes, étoiles), en première approximation.

2. Force électrostatique

  • Les corps électriquement chargés interagissent.

  • Si les charges sont au repos (dans le référentiel d'étude), on parle d'interaction électrostatique.

  • Deux corps chargés s'attirent si leurs charges sont de signes opposés, et se repoussent si leurs charges sont de même signe, comme le montrent les figures suivantes :

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Attraction électrostatique entre deux charges (qA×qB<0q_A \times q_B \lt 0)

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Répulsion électrostatique entre deux charges (qA×qB>0q_A \times q_B \gt 0)

  • Loi de Coulomb :

    Deux corps chargés, de charges respectives qAq_A et qBq_B et séparés par une distance dd, sont soumis à des forces électriques FA/B\overrightarrow{F}_{A/B} et FB/A\overrightarrow{F}_{B/A}, définies à l'aide des relations vectorielles suivantes :

    FA/B=k×qA×qBd2u=FB/A\boxed{\overrightarrow{F}_{A/B} = k \times \dfrac{q_{A} \times q_{B}}{d^2} \cdot \overrightarrow{u} = - \overrightarrow{F}_{B/A}}

    avec :

    \circ\quad u\overrightarrow{u} : vecteur directeur unitaire de (AB)(AB) orienté de AA vers BB ;

    \circ\quad k9.109N.m2.C2k \approx 9.10^9 N.m^2.C^{-2}, constante de Coulomb ;

    \circ\quad qAq_A et qBq_B en Coulomb (C\text{C}) ;

    \circ\quad dd en m\text{m} ;

    \circ\quad FA/BF_{A/B} et FB/AF_{B/A} en N\text{N}.

  • ATTENTION !\textcolor{purple}{\text{ATTENTION !}}

    L'orientation du vecteur directeur u\overrightarrow{u} est arbitraire : si on choisissait u\overrightarrow{u} orienté de BB vers AA, il faudrait alors ajouter un signe "-" devant kk dans l'expression vectorielle des forces ci-dessus.

  • Remarques :

    \circ\quad La loi s'applique aux charges ponctuelles, ainsi qu'à de petits corps non ponctuels, en première approximation. Dans ce cas les points AA et BB sont les centres d'inertie des corps.

    \circ\quad La relation vectorielle ci-dessus permet de traiter toutes les combinaisons de charges : "++\textcolor{purple}{+ +}" , "+\textcolor{purple}{+ -}" , "+\textcolor{purple}{- +}" et "\textcolor{purple}{- -}".

II. Notion de champ en physique

1. Introduction

  • Considérons une carte météorologique. À chaque point de la carte est associée une valeur particulière de température : on parle alors de "champ de température".

  • On peut procéder de la même façon avec d'autres grandeurs comme la pression ou l'altitude en chaque point.

  • Plus généralement, un champ permet de caractériser un phénomène par une grandeur définie en chaque point de l'espace (ou d'une région de l'espace).

  • La notion de champ est particulièrement adaptée :

    \circ\quad A l'étude des milieux continus (champ des vitesses d'un fluide, par exemple) ;

    \circ\quad Et à la description des interactions en physique (champ gravitationnel, par exemple).

2. Définitions

  • Champ physique :

    \circ\quad Un champ est la donnée, en tout point de l'espace et à tout instant, de la valeur d'une certaine grandeur physique.

    \circ\quad À un instant donné, cette valeur peut varier d'un point à un autre.

    \circ\quad En un point donné, cette valeur peut varier au cours du temps.

  • Les physiciens distinguent plusieurs types de champs selon la nature de la grandeur associée :

    \circ\quad Les champs scalaires ;

    \circ\quad Les champs vectoriels ;

    \circ\quad Et d'autres types de champs associés à des objets mathématiques plus complexes.

  • Champ scalaire :

    Un champ est scalaire si la grandeur associée a une valeur numérique en chaque point (cette valeur étant exprimée dans une certaine unité).

  • Exemples de champs scalaires :

    \circ\quad Champ de température (en chaque point, la température est exprimée par un nombre, en °C par exemple) ;

    \circ\quad Champ de pression.

  • Champ vectoriel :

    Un champ est vectoriel s'il est associé à une grandeur physique modélisée par un vecteur.

    Pour rappel, un vecteur se caractérise par sa norme, sa direction et son sens.

  • Exemples de champs vectoriels :

    \circ\quad Carte des vents (en chaque point, la vitesse du vent est représentée par un vecteur vitesse) ;

    \circ\quad Champ de pesanteur.

  • D'autre part certains champs ont des propriétés particulières :

    \circ\quad Champ uniforme : un champ est uniforme si la grandeur associée prend la même valeur en chaque point.

    \circ\quad Champ statique : un champ est statique si la grandeur associée prend, en chaque point, une valeur qui est indépendante du temps.

  • Remarques :

    \circ\quad Un champ statique n'est pas forcément uniforme : ainsi le champ gravitationnel terrestre est statique mais non uniforme (l'intensité du champ décroît avec l'altitude).

    \circ\quad Dans les situations rencontrées au lycée, les champs sont statiques.

3. Courbes de niveau

  • Pour représenter un champ scalaire il est souvent judicieux de tracer des lignes reliant des points où la valeur du champ est constante. Ces lignes sont appelées courbes de niveau.

  • Exemples les plus connus :

\circ\quad celles tracées sur les cartes géographiques et reliant les points situés à une même altitude ;

\circ\quad pour représenter un champ de température, on peut tracer des isothermes, c'est-à-dire des courbes qui relient des points ayant même température ;

\circ\quad sur une carte météo on peut tracer des isobares, qui sont des courbes reliant des points soumis à la même pression.

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Courbes de niveau d'une carte géographique

4. Lignes de champ

  • Dans le cas d'un champ vectoriel, il est possible de caractériser le champ en traçant des lignes de champ.

  • Pour visualiser une ligne de champ, il faut imaginer la trajectoire d'une particule qui partant d'un point donné, suivrait le vecteur champ de point en point.

  • Sur une carte des vents par exemple, une ligne de champ représente la trajectoire d'une poussière emportée par le vent.

  • Propriétés des lignes de champ :

    \circ\quad Une ligne de champ est une courbe en tout point tangente au vecteur champ et orientée dans le sens du champ.

    \circ\quad Plus les lignes de champ sont serrées plus l'intensité du champ (la norme du vecteur) est grande.

    \circ\quad Les lignes de champ ne se croisent pas.

    \circ\quad Les lignes de champ indiquent la direction et le sens du champ en chacun de leur point, mais n'indiquent pas l'intensité du champ (= la norme du vecteur champ).

    \circ\quad Les lignes de champ d'un champ uniforme sont des droites parallèles entre elles.

  • La figure suivante montre les lignes de champ autour d'un dipôle électrostatique :

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5. Champ associé à une interaction

  • Les lois de Newton et de Coulomb permettent de modéliser simplement des interactions à distance à l'aide de la notion de force. Mais au XIXe siècle, l'étude du magnétisme a débouché sur des lois plus compliquées, amenant Michael Faraday à concevoir les interactions d'une autre manière.

  • L'approche consiste à distinguer le corps qui agit (la source), du système qui subit l'action à distance (le corps d'épreuve) puis à décomposer l'interaction en 22 étapes :

    \circ\quad La source crée un champ qui décrit l'influence de la source sur son voisinage ;

    \circ\quad Un système situé en un point donné, va alors subir une action (une force), due à la source, mais déterminée par la valeur du champ à l'endroit où se trouve le système.

  • Cette approche a d'énormes avantages :

    \circ\quad Elle permet de "cartographier" une interaction en mesurant et en représentant le champ en chaque point, sans connaître précisément la source ;

    \circ\quad La connaissance seule du champ suffit à déterminer l'action subie par les corps environnants en tout point ;

    \circ\quad Enfin on remplace une action instantanée à distance (idée que Newton déjà qualifiait d'absurde) par une action locale du champ créé par la source.

  • Pour être plus concret, considérons l'influence de la Terre sur les boussoles ou encore sur les charges en mouvement. Cette interaction est modélisée par le champ magnétique terrestre. Ce champ peut être mesuré en tout point et représenté sur une carte, même en ignorant les mécanismes à l'origine de ce champ. Il est alors possible de calculer le mouvement d'un rayon cosmique chargé qui s'approche de la Terre, sans connaître exactement la source du champ !

  • On procède de façon analogue avec d'autres interactions, en définissant le champ électrostatique, le champ gravitationnel et bien d'autres encore.

  • Remarque : les théories physiques permettent de calculer le champ magnétique créé par une source. Dans le cas de la Terre, ce calcul est toutefois difficile car les mécanismes à l'origine du champ sont très complexes.

= Merci à krinn / Skops pour avoir contribué à l'élaboration de cette fiche =