Champ gravitationnel et champ électrostatique

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Découvre les champs gravitationnel et électrostatique et comment ils décrivent les interactions à distance ! Tu vas apprendre comment le champ gravitationnel est créé par une masse et comment il influence les objets autour d'elle, ainsi que la manière dont le champ électrostatique est généré par des charges électriques et agit sur d'autres charges. Explore les propriétés de ces champs, leurs lignes de champ, et comment calculer les forces qu'ils exercent. Familiarise-toi aussi avec le cas particulier du condensateur plan, qui crée un champ électrostatique uniforme. Mots-clés : champ gravitationnel, champ électrostatique, force gravitationnelle, force électrostatique, lignes de champ, condensateur plan, loi de Newton, loi de Coulomb.

I. Le champ gravitationnel

1. Expression du champ gravitationnel

  • Appliquons la loi de la gravitation, rappelée dans la fiche suivante :

    Interactions fondamentales et notion de champ

    \circ\quad A un corps massif BB de masse MM (par exemple la Terre), immobile dans le référentiel d'étude ;

    \circ\quad Et à un système AA, de masse mm, et situé à une distance dd de BB.

  • AA et BB sont assimilés à des points matériels (leur centre de masse), approximation valable si le corps massif BB est à symétrie sphérique.

  • La force gravitationnelle exercée par BB sur AA vaut :

    FB/A=G×M×md2uAB\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = \mathcal{G} \times \dfrac{M \times \textcolor{blue}{m}}{d^{2}} \cdot \overrightarrow{u_{AB}}}

    uAB\overrightarrow{u_{AB}} désigne le vecteur directeur unitaire de (AB) dirigé de A vers B.

  • Dans cette formule on remarque que seul mm dépend du système AA. Réécrivons-la en isolant mm :

    FB/A=m×G×Md2uAB\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = \textcolor{blue}{m} \times \mathcal{G} \times\dfrac{M }{d^{2}} \cdot \overrightarrow{u_{AB}}}

  • L'expression à droite de mm ne dépend que de la source de gravitation (le corps BB) et de la position de AA, ce qui permet de définir le champ gravitationnel du corps BB au point AA, noté gN\overrightarrow{g_{N}} :

    gN(A)=G×Md2uAB\boxed{\overrightarrow{g_{N}}(A) = \mathcal{G} \times\dfrac{M}{d^2} \cdot \overrightarrow{u_{AB}}}

    (le champ est noté gN\overrightarrow{g_{N}}, NN pour Newton, afin d'éviter toute confusion avec le champ de pesanteur g\overrightarrow{g})

  • Le raisonnement étant valable en tout point AA, on en déduit immédiatement la relation entre :

    \circ\quad Le champ gravitationnel créé en tout point AA par un corps BB ;

    \circ\quad Et la force de gravitation subie par un système de masse mm en ce point AA.

    FB/A=mgN(A)\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = m \cdot \overrightarrow{g_{N}}(A)}

2. Propriétés du champ gravitationnel

  • La figure suivante représente le champ gravitationnel produit par un corps massif B (un astre) dans son voisinage :

picture-in-text

  • L'allure du champ est indiquée par les lignes de champ qui sont des droites toutes issues du centre attracteur (B) et orientées vers lui : on parle de champ radial car les lignes de champ ressemblent à des rayons qui partiraient tous d'un même point.

  • Pour déterminer l'influence gravitationnelle du corps BB en un point AA, il suffit alors de tracer la ligne de champ, qui est ici la droite (AB)(AB), puis de tracer le vecteur "champ gravitationnel en AA", noté gN\overrightarrow{g_{N}} sur la figure : ce vecteur est dirigé de AA vers BB.

  • La connaissance du champ gravitationnel en un point AA permet de déduire la force subie par tout point matériel de masse mm situé en AA, grâce à la formule :

FB/A=mgN(A)\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = m \cdot \overrightarrow{g_{N}}(A)}

  • Dans le cas de la gravitation, cette force est toujours colinéaire et de même sens que le vecteur champ en AA (car m>0m \gt 0). On retrouve que la force gravitationnelle est toujours attractive.

  • Remarques :

    \circ\quad Le vecteur champ dépend du point AA : il faudrait le noter gN(A)\overrightarrow{g_{N}}(A) pour être plus rigoureux.

    \circ\quad Les lignes de champ n'indiquent pas la norme du champ en un point : la norme est obtenue par le calcul et s'exprime en N/kg\text{N/kg} ou encore en m/s2\text{m/s}^2. Elle décroît très vite avec la distance.

    \circ\quad Dans le cas d'un astre (à symétrie sphérique) il faut distinguer le champ gravitationnel extérieur (représenté sur la figure) du champ gravitationnel intérieur qui est différent : c'est pourquoi les lignes de champs s'arrêtent ici à la surface.

    \circ\quad Seuls les astres ont un champ gravitationnel suffisant pour influencer les corps matériels dans leur voisinage. Les objets à notre échelle (même de très grandes constructions) ont un champ gravitationnel totalement négligeable car leur masse est bien trop faible.

II. Le champ électrostatique

La force de Coulomb ayant une expression mathématique très proche de celle de Newton, nous allons procéder de la même manière pour déterminer le champ électrostatique créé par une charge dans l'espace environnant.

1. Expression du champ électrostatique

  • Appliquons la loi de Coulomb, rappelée plus haut :

    \circ\quad A une charge ponctuelle QQ, immobile en BB dans le référentiel d'étude ;

    \circ\quad Et à une charge ponctuelle qq située en AA, à une distance dd de BB.

  • La force électrostatique exercée par BB sur AA vaut :

    FB/A=k×Q×qd2uBA\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = k \times\dfrac{Q \times \textcolor{red}{q}}{d^{2}} \cdot \overrightarrow{u_{BA}}}

    uBA\overrightarrow{u_{BA}} désigne le vecteur directeur unitaire de (AB)(AB) dirigé de BB vers AA.

  • Dans cette formule on remarque que seul le terme qq dépend de la charge en AA. Réécrivons-la en isolant qq :

    FB/A=q×k×Qd2uBA\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = \textcolor{red}{q} \times k \times \dfrac{Q}{d^{2}} \cdot \overrightarrow{u_{BA}}}

  • L'expression à droite de qq ne dépend que de la source (la charge QQ) et de la position de AA, ce qui permet de définir le champ électrostatique de la charge QQ au point AA, noté E(A)\overrightarrow{E}(A) :

    E(A)=k×Qd2uBA\boxed{\overrightarrow{E} (A) = k \times \dfrac{Q}{d^2} \cdot \overrightarrow{u_{BA}}}

  • Le raisonnement étant valable en tout point AA, on en déduit immédiatement la relation entre :

    \circ\quad Le champ électrostatique créé en tout point AA par une charge QQ (en BB) ;

    \circ\quad Et la force de Coulomb subie par une charge qq en ce point AA.

    FB/A=qE(A)\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = q \cdot \overrightarrow{E} (A)}

2. Propriétés du champ électrostatique

  • Le champ électrostatique ressemble au champ gravitationnel car il est aussi radial.

  • Il dépend toutefois du signe de la charge QQ portée par la source.

a. Cas d’une source de charge positive (Q > 0)\textcolor{purple}{\text{a. Cas d'une source de charge positive (Q > 0)}}

  • La figure suivante représente le champ électrostatique créé par une charge ponctuelle QQ positive dans son voisinage.

picture-in-text

  • Les lignes de champ sont des droites toutes issues de la source (en BB) et orientées vers l'extérieur.

  • Pour déterminer l'influence de la source en un point AA, il suffit alors de tracer la ligne de champ, qui est ici la droite (AB)(AB), puis de tracer le vecteur "champ électrostatique en AA", noté E\overrightarrow{E} : ce vecteur est dirigé de BB vers AA.

b. Cas d’une source de charge neˊgative (Q < 0)\textcolor{purple}{\text{b. Cas d'une source de charge négative (Q < 0)}}

  • La figure suivante représente le champ électrostatique créé par une charge ponctuelle QQ négative dans son voisinage.

picture-in-text

  • Les lignes de champ sont des droites toutes issues de la source (en BB) et orientées vers elle.

  • Pour déterminer l'influence de la source en un point AA, il suffit alors de tracer la ligne de champ, qui est ici la droite (AB)(AB), puis de tracer le vecteur "champ électrostatique en AA", noté E\overrightarrow{E} : ce vecteur est dirigé de AA vers BB.

  • Remarque : les lignes de champ n'indiquent pas la norme du champ électrostatique en un point: la norme est obtenue par le calcul et s'exprime en N/C\text{N/C} ou encore en V/m\text{V/m}. Elle décroit très vite avec la distance.

3. Détermination de la force électrostatique

  • La connaissance du champ électrostatique E\overrightarrow{E} d'une charge immobile QQ située en BB permet de déduire la force subie par une charge qq située en un point AA, grâce à la formule :

    FB/A=qE(A)\boxed{\overrightarrow{F}_{B/A} = q \cdot \overrightarrow{E}(A)}

  • Cette force est colinéaire au vecteur champ en AA mais son sens va dépendre du signe de la charge qq en AA :

    \circ\quad Une charge qq positive subit une force dans le sens du champ ;

    \circ\quad Une charge qq négative subit une force dans le sens opposé à celui du champ.

4. Cas du condensateur plan

  • Définition :

    \circ\quad Un condensateur plan est un dispositif formé de deux plaques métalliques parallèles appelées armatures.

    \circ\quad Chacune est reliée à une borne d'un générateur délivrant une tension électrique constante.

    \circ\quad La plaque reliée à la borne ++ perd alors des électrons et se retrouve ainsi chargée positivement sur toute sa surface.

    \circ\quad L'autre plaque, au contraire, a un excès d'électrons et se charge donc négativement.

  • Le condensateur plan est un dispositif très utile car il produit un champ électrostatique uniforme entre ses armatures, comme indiqué sur la figure suivante :

picture-in-text

  • La norme EE du champ électrostatique entre les armatures d'un condensateur plan vaut :

    E=Ud\boxed{E = \dfrac{U}{d}}

    UU est la tension du générateur et dd la distance entre les plaques.

  • Remarques :

    \circ\quad En réalité, le champ électrostatique n'est uniforme que si on se place "suffisamment loin des bords" des armatures.

    \circ\quad Un TP de cartographie de ce champ électrostatique permettra d'illustrer ce cas :

    Vidéo cuve rhéographique

III. Un peu d'histoire : découverte des deux sortes d'électricité par Charles Dufay

  • On frotte un tube de verre pour le rendre électrique et le tenant horizontalement, on laisse tomber dessus une parcelle de feuille d'or qui immédiatement après avoir touché le tube, est repoussée.

  • Il en vint donc à la conclusion que le corps rendu électrique est repoussé par celui qui l'a rendu électrique.

  • Cependant, une autre expérience le déconcerta. Il éleva une feuille d'or grâce au tube et approcha un morceau de gomme de copal frotté. La feuille d'or s'y attacha directement.

  • Il répéta l'expérience avec un morceau d'ambre ou de cire où il eut le même résultat.

  • Ces expériences lui firent penser qu'il y avait peut être deux genres d'électricités. Il les appela donc l'électricité résineuse et l'électricité vitrée.

  • C'était en 1733...

= Merci à krinn / Skops pour avoir contribué à l'élaboration de cette fiche =