Histoire et évolution du stockage des données

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Dans cette leçon, tu vas découvrir comment le stockage des données a évolué, des cartes perforées au cloud. Tu comprendras comment chaque innovation — disque dur, modèle relationnel, tableur ou Open Data — a transformé notre manière de conserver et de partager l’information. Mots-clés : stockage des données, carte perforée, modèle relationnel, tableur, open data, cloud.

Introduction

Avant le cloud, les clés USB ou les serveurs, stocker des informations relevait du défi technique. Les entreprises, les administrations et les chercheurs avaient besoin de conserver des milliers de données : résultats, factures, recensements, bulletins météo, etc. Mais comment garder et retrouver toutes ces informations ? De la carte perforée au cloud, les méthodes de stockage ont connu une évolution spectaculaire. Chaque innovation a transformé notre manière de conserver, organiser et partager les données — jusqu’à rendre possible le monde connecté d’aujourd’hui.

Des cartes perforées aux disques durs : la naissance du stockage numérique

Au début du XXᵉ siècle, les premières données sont conservées sur des cartes perforées. Chaque trou correspond à une information binaire (0 ou 1). Ces cartes sont utilisées, par exemple, lors du recensement de la population américaine de 1890, grâce à la machine de Herman Hollerith, l’un des ancêtres des ordinateurs modernes.

Une seule carte ne contient qu’une ligne de données, mais des armoires entières en stockent des milliers. Manipuler ces cartes prend du temps, et la moindre erreur de perforation peut fausser les résultats.

Exemple de carte perforée (schématisée) :

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Dans les années 1950, une révolution a lieu : le disque dur est inventé (1956). Il permet de stocker beaucoup plus d’informations, avec un accès plus rapide. Le premier modèle, créé par IBM, occupe la taille d’un réfrigérateur et pèse plus d’une tonne, pour seulement 5 Mo de capacité !

Mais cette innovation change tout : les données ne sont plus sur des supports physiques indépendants, elles sont regroupées dans une mémoire réinscriptible, accessible par une machine.

À retenir

Des cartes perforées aux premiers disques durs, le stockage devient de plus en plus automatisé et rapide. Ces innovations posent les bases du stockage informatique moderne.

Le modèle relationnel : structurer les données pour mieux les exploiter

Dans les années 1970, les entreprises manipulent de plus en plus de données. Les fichiers s’accumulent, les erreurs aussi. En 1970, l’informaticien Edgar F. Codd invente le modèle relationnel, une manière nouvelle de structurer les informations dans des bases de données.

Ce modèle repose sur le principe de relations entre plusieurs tables, reliées par des clés communes. Au lieu de répéter les mêmes données dans plusieurs fichiers, on les relie entre elles. Cela évite les redondances et les incohérences.

Exemple d’organisation relationnelle :

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Ici, l’ID du livre relie les deux tables : on sait quel lecteur a emprunté quel ouvrage sans répéter les informations.

Ce principe est encore utilisé aujourd’hui dans la plupart des systèmes de gestion de bases de données (MySQL, PostgreSQL, SQLite…).

À retenir

Le modèle relationnel a permis de stocker les données de manière cohérente et d’éviter les doublons. Il constitue la base des bases de données modernes.

Les tableurs : l’ère de la manipulation individuelle des données

À la fin des années 1970, une autre révolution naît avec le tableur. En 1979, VisiCalc, le premier logiciel du genre, est commercialisé. Il permet à chacun de saisir, calculer et modifier des données sur un ordinateur personnel.

Les colonnes, les lignes et les formules automatiques transforment la manière de travailler. Les entreprises utilisent les tableurs pour la comptabilité, les prévisions financières ou les statistiques.

Aujourd’hui, des outils comme Microsoft Excel ou Google Sheets sont omniprésents : ils permettent à chacun de créer de petites bases de données, de générer des graphiques et de partager des fichiers en ligne.

Exemple de tableur simple :

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Grâce à une formule automatique, la colonne « Moyenne » se met à jour dès qu’une note change.

À retenir

Les tableurs ont démocratisé la gestion des données, rendant leur manipulation accessible à tous, sans connaissances en programmation.

L’ouverture des données : vers le partage et la transparence

À partir des années 2000, un nouveau mouvement apparaît : celui de l’Open Data (« données ouvertes »). L’idée est simple : rendre publiques certaines données, produites notamment par les administrations, pour permettre à tous de les consulter, les réutiliser ou les analyser.

En 2009, le président américain Barack Obama lance l’Open Government Initiative, suivie par la Charte du G8 pour l’ouverture des données publiques en 2013. En France, le portail data.gouv.fr offre un accès libre à des milliers de jeux de données : démographie, qualité de l’air, transports, santé publique…

Exemple de jeu de données ouvert (extrait simplifié du portail data.gouv.fr) :

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Ces données peuvent être téléchargées, analysées ou croisées avec d’autres sources. Des chercheurs, journalistes ou citoyens s’en servent pour créer des cartes interactives, suivre des tendances ou contrôler l’action publique.

Cependant, l’ouverture des données soulève aussi des questions de confidentialité : certaines informations doivent rester protégées (comme les données médicales ou personnelles).

À retenir

L’ouverture des données favorise la transparence et la collaboration, mais elle doit s’accompagner d’un cadre éthique et juridique pour protéger la vie privée.

Conclusion

En un siècle, le stockage des données est passé de la carte perforée géante à la puce de quelques millimètres. Chaque étape — disque dur, modèle relationnel, tableur, données ouvertes — a rapproché l’humain de l’information.

Aujourd’hui, les données sont instantanément accessibles, partagées et analysées dans le monde entier. Mais cette facilité d’accès s’accompagne d’une responsabilité : celle de protéger, vérifier et comprendre les informations que nous manipulons.

L’histoire du stockage des données raconte donc aussi l’histoire de notre rapport au savoir : du simple archivage à la culture numérique partagée.