Guerres et paix au Moyen-Orient (de 1945 à nos jours)

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Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Moyen-Orient est devenu le principal foyer de conflits dans le monde.

I. Des guerres aux multiples enjeux

1 ) Des enjeux économiques

Le Moyen-Orient détient les plus grandes réserves d’hydrocarbures au monde. C’est une région vitale pour les pays ­industrialisés.

Chiffres clés
Actuellement, le Moyen-Orient possède 50 % des réserves de pétrole et 40 % des réserves de gaz mondiales.
La région est un lieu de passage incontournable pour le trafic maritime mondial (pétrole). Le détroit d’Ormuz en est un point stratégique.

 

La compétition entre États pour l’accès à l’eau est source de vives tensions (partage des eaux de l’Euphrate entre la Turquie, la Syrie et l’Irak).

2 ) Des enjeux politiques

À l’échelle mondiale : la rivalité américano-soviétique pendant la guerre froide ; l’instauration d’un « nouvel ordre mondial » par les États-Unis dans les années 1990 ; la lutte contre le terrorisme depuis 2001.

À l’échelle régionale : la reconnaissance de l’État d’Israël par les pays arabes  ; l’alliance avec les États-Unis (Arabie saoudite) ou leur rejet (Iran).

À l’échelle nationale : le droit des peuples sans État (Palestiniens en Israël, Kurdes en Turquie et en Syrie) ; la démocratisation de régimes autoritaires revendiquée lors des printemps arabes de 2011.

3)  Des enjeux culturels et idéologiques

La présence des lieux saints des trois religions monothéistes (islam, christianisme, judaïsme) fait de villes comme Jérusalem ou La Mecque des lieux à forte charge symbolique et des théâtres de tensions religieuses.

L’influence des idéologies (sionisme, nationalisme arabe, islamisme) est source de conflits à différentes échelles.

II. Des acteurs étatiques et non étatiques

Les grandes puissances (États-Unis, URSS puis Russie) font de la région un des théâtres de leur affrontement par États interposés.

Les puissances régionales cherchent à imposer leur hégémonie : l’Égypte jusqu’en 1970 ; la Syrie et l’Irak dans les années 1980 ; l’Arabie saoudite et l’Iran actuellement.

L’ONU a multiplié les opérations de maintien de la paix depuis 1948.

Les organisations terroristes transnationales (Al-Qaida, EI) mènent des guerres irrégulières qui déstabilisent les stratégies des États. Les combattants irréguliers, membres de milices (Hezbollah au Liban) ou de mouvements nationalistes (Hamas à Gaza, Kurdes), agissent en relayant souvent les stratégies des États (Iran pour le Hezbollah, Occidentaux pour les Kurdes).

III. Différents modes de résolution

1 ) Traités et processus de paix

Deux traités de paix entre États ont été signés sous l’impulsion des États-Unis : entre l’Égypte et Israël en 1979 ; entre Israël et la Jordanie en 1994.

La Déclaration de principes d’Oslo, signée en 1993 entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) sous l’égide des États-Unis, est censée amorcer un processus de paix, encore inachevé faute de traité de paix.

2)  Cessez-le-feu et conflits latents

Des cessez-le-feu imposés par l’ONU ont mis fin à certains conflits comme la guerre Iran-Irak (1980-1988) ou la première guerre du Golfe (1991).

Des conflits internes sont en attente de résolution : le conflit syrien (depuis 2011) où s’affrontent puissances mondiales et régionales ; le conflit au Yémen (depuis 2013) devenu l’arrière-cour des puissances saoudienne et iranienne.

 

Zoom

La guerre civile en Syrie : fronts et parrains de la guerre

Le conflit syrien se joue à différentes échelles : mondiale, régionale, nationale et même locale. Il se caractérise par l’intervention d’une multiplicité d’acteurs, ce qui explique l’enlisement de la guerre.

Si l’État islamique s’est effondré en 2019, les combats se poursuivent entre les autres protagonistes.

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75b50edf-6792-4224-b982-f801c48bf0c7 Frappes aériennes