Du Consulat à l’Empire

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« Citoyens, la Révolution est fixée aux principes qui l’ont ­commencée, elle est finie », annonce Bonaparte, peu après le coup d’État de novembre 1799. Napoléon a-t‑il terminé la Révolution ?

I Le Consulat, une République forte (1799‑1804)

1 Un régime autoritaire

La Constitution de l’an VIII conserve la République et ses symboles. Mais le Premier consul, chef de l’exécutif, a l’initiative des lois et des pouvoirs étendus. Le pouvoir est centralisé avec des préfets qui représentent l’État dans chaque département.

Le suffrage universel est rétabli mais les électeurs ne font qu’établir des listes locales. Les ouvriers sont surveillés (livret ouvrier, 1803) et la grève est interdite.

2 Une œuvre réformatrice : les « masses de granit »

La création de la Banque de France (1800), de la Cour des comptes et d’une monnaie stable, le franc germinal (1803), favorisent la stabilité économique.

Bonaparte fonde les lycées (1802) pour former les futures élites sur la base du mérite. La Légion d’honneur (1802) récompense les personnes dévouées à l’État.

Le Code civil (1804) confirme des acquis révolutionnaires. Mais il impose une conception très autoritaire de la famille et des relations professionnelles.

3 Une volonté de pacification

Le Concordat (1801) pacifie la situation religieuse. La liberté de culte est garantie et le catholicisme reconnu « religion de la grande majorité des Français ».

Après dix ans de guerre avec l’Europe, Bonaparte signe la paix d’Amiens avec l’Angleterre en 1802. Parallèlement, dans les colonies, l’esclavage est rétabli. Saint-Domingue se révolte et les Français quittent l’île en 1804.

II L’Empire, autoritaire et guerrier (1804‑1815)

1 L’abandon de la République

Repère
Mot clé

Un plébiscite est une consultation des électeurs qui répondent par oui ou par non, afin d’approuver une politique et surtout celui qui la conduit.

Déclaré Consul à vie en 1802 suite à un plébiscite, Napoléon se proclame empereur héréditaire et se fait sacrer à Notre-Dame le 2 décembre 1804. Il se remarie avec Marie-Louise, une princesse autrichienne, afin de fonder une ­dynastie.

Le régime devient de plus en plus autoritaire. Les pouvoirs des Assemblées ­diminuent. Le Code pénal réintroduit les travaux forcés en 1810.

2 Les raisons de la stabilité de l’Empire

Le ministère de la Police surveille les opposants. Les préfets contrôlent la presse, l’imprimerie et le théâtre. Aussi, les victoires militaires flattent le nationalisme des Français et réduisent la contestation.

La religion devient un outil de propagande impériale.

Le régime assure l’essor économique et la paix sociale. L’industrie est stimulée par les commandes de l’État et de l’armée. De grands travaux sont entrepris. Paris est embelli de monuments comme l’Arc de triomphe.

3 Les raisons de la chute de l’Empire

Dès 1811, la France connaît une crise économique en raison du blocus continental et du chômage. C’est la disette.

La crise est morale. Le pays est las des guerres et des impôts. Les Français refusent de plus en plus la conscription. Les catholiques, longtemps favorables au régime s’opposent à l’arrestation du pape en 1812.

En janvier 1814, la France est envahie. Napoléon abdique le 6 avril 1814. Louis XVIII, frère de Louis XVI, monte sur le trône. Cette Restauration est vite impopulaire. Napoléon tente un retour : les Cent-Jours. Vaincu à Waterloo le 18 juin 1815, il abdique le 22 juin. Louis XVIII retrouve le trône, c’est la fin de la période révolutionnaire.