Des inégalités de développement à toutes échelles

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Le développement est un des enjeux majeurs auxquels doit faire face l’humanité. Les dynamiques de développement laissent à l’écart des territoires et des sociétés à toutes les échelles.

I Mesurer le développement

Le développement est un processus par lequel un groupe social évolue vers de meilleures conditions de vie, plus de richesse et un système politique démocratique. Il n’est pas synonyme de croissance économique. C’est un processus qualitatif (amélioration des conditions de vie) alors que la croissance est un processus quantitatif (augmentation du PIB, qui ne mesure que la richesse).

Depuis 1990, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) utilise l’indice de développement humain (IDH) pour mesurer le niveau du bien-être de la population.

L’IDH fait la synthèse de trois séries de données :

• l’espérance de vie à la naissance, qui donne une idée de l’état sanitaire de la population du pays ;

• la durée moyenne et la durée attendue de scolarisation, qui permettent d’estimer le niveau d’instruction ;

• le revenu national brut par habitant, calculé en parité de pouvoir d’achat (PPA), c’est-à-dire dans un montant assurant le même pouvoir d’achat dans tous les pays ; il donne une indication du niveau de vie d’une population.

II Les inégalités de développement à l’échelle mondiale

Les pays développés à économie de marché (PDEM), ou pays industrialisés développés (PID), avec un IDH très élevé (supérieur à 0,8), répondent aux besoins essentiels de leur population. Ces pays sont situés en Amérique du Nord, dans l’Union européenne ; ce sont aussi le Japon, la Corée du Sud, Singapour, Taïwan, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

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Les pays émergents ont une croissance économique élevée (augmentation du PIB/an) mais leur niveau de développement demeure moyen et très inégal d’une région à l’autre.

Les pays dits « émergents » ont un IDH généralement compris entre 0,7 et 0,8. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont les pays les plus riches de ce groupe et ils se réunissent en sommets depuis 2011.

Les pays producteurs de pétrole peuvent également être considérés comme émergents : Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Brunei, Bahreïn. Leur développement est lié à l’extraction du pétrole, source d’importants revenus.

Les pays intermédiaires sont les plus nombreux. Leur IDH moyen (entre 0,5 et 0,7) témoigne de leur dépendance vis-à-vis des pays les plus développés auxquels ils vendent leurs matières premières. Dans ces pays, le secteur informel domine souvent l’économie (recyclage, travaux domestiques, vente dans la rue).

Les pays les moins avancés (PMA) sont les 47 États les plus pauvres du monde, la plupart situés en Afrique subsaharienne (34) et en Asie centrale (9). Leur IDH est inférieur à 0,5. Ils possèdent une économie rurale et leur population est jeune.

III Les inégalités de développement aux échelles régionales et locales

À l’échelle des continents, les progrès du développement sont importants en Asie, plus divers en Amérique latine. La situation s’est dégradée en Afrique.

À l’échelle étatique, les métropoles et les régions littorales sont souvent plus développées que les régions rurales et intérieures. Ce sont les espaces les mieux intégrés à la mondialisation.

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L’expression « quartier informel » est synonyme de bidonville.

À l’échelle urbaine, des poches de mal-développement sont le signe d’une ségrégation sociospatiale. Dans les pays émergents et intermédiaires, et les PMA, les quartiers informels se multiplient tandis que les populations les plus aisées s’isolent dans des résidences fermées (gated communities).

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L’IDH dans le monde (2017)

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Les inégalités de développement entre États sont fortes, et il est de plus en plus difficile d’employer un vocabulaire adapté.

Dans les années 1990, on recourait à la distinction Nord/Sud ou des Nords et des Suds, moins pertinente aujourd’hui mais toujours utilisée.