Défaillances des marchés et défaillances de l’État

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Dans cette leçon, tu vas comprendre pourquoi les marchés peuvent parfois mal fonctionner et comment l’État intervient pour corriger ces défaillances. Tu verras aussi que l’action publique peut avoir ses propres limites, ce qui complique la recherche d’un équilibre économique juste et efficace. Mots-clés : défaillances de marché, asymétrie d’information, externalités, biens publics, défaillances de l’État, intervention économique.

Introduction

Les marchés permettent en principe de mettre en relation l’offre et la demande pour échanger des biens ou des services. Mais dans la réalité, ils ne fonctionnent pas toujours parfaitement. Il existe des situations où les marchés ne parviennent pas à répartir efficacement les ressources, ni à répondre à certains besoins. Ce sont les défaillances de marché. L’État peut alors intervenir pour corriger ces dysfonctionnements. Toutefois, l’action publique peut elle aussi rencontrer des limites. Cette leçon explique pourquoi les marchés ne suffisent pas toujours et dans quels cas l’intervention de l’État peut aussi poser problème.

Quelles sont les principales défaillances de marché ?

Un marché défaillant est un marché qui ne parvient pas à allouer correctement les ressources disponibles. Il existe plusieurs types de défaillances que l’État cherche à corriger.

Les asymétries d’information

Il s’agit d’un déséquilibre dans l’accès à l’information entre les acteurs du marché. Un vendeur peut, par exemple, en savoir plus sur la qualité d’un produit que l’acheteur. Ce déséquilibre peut induire le consommateur en erreur, l’amener à faire un mauvais choix ou à payer trop cher un produit inadapté.

Exemple : un professionnel de l’automobile vend une voiture d’occasion avec un défaut technique non signalé. L’acheteur, mal informé, subit une perte sans l’avoir anticipée.

Pour limiter ces risques, l’État peut imposer des obligations d’information, des contrôles qualité ou des labels officiels (label bio, affichage énergétique…).

La concurrence imparfaite

Lorsqu’il y a trop peu d’offreurs, certains peuvent influencer les prix ou limiter l’accès au marché. Cela se produit en cas de monopole, d’oligopole ou d’entente.

Exemple : trois grandes entreprises contrôlent presque tout le marché de la téléphonie mobile et s’entendent pour maintenir des prix élevés.

L’État peut intervenir en favorisant la concurrence, en sanctionnant les ententes illicites ou en encourageant l’innovation.

Les externalités

Une externalité est une conséquence d’une activité économique qui affecte d’autres personnes sans contrepartie financière.

  • Une externalité négative nuit aux autres : pollution, bruit, embouteillages…

  • Une externalité positive bénéficie aux autres : vaccination, formation, entretien de lieux publics.

L’État peut taxer les comportements nuisibles (pollution) ou subventionner ceux qui ont un effet bénéfique (recherche, éducation…).

Les biens publics et les biens communs

  • Un bien public est non excluable (personne ne peut être empêché d’en bénéficier) et non rival (sa consommation par un individu ne réduit pas celle des autres).
    Exemple : l’éclairage public, la sécurité nationale.

  • Un bien commun est non excluable mais rival : il peut être utilisé par tous, mais en quantité limitée.
    Exemple : une nappe phréatique, une ressource halieutique.

Ces biens peuvent être mal gérés si personne ne s’en occupe. L’État peut intervenir pour organiser leur production ou prévenir leur surexploitation (quotas, réglementation…).

À retenir

Les marchés peuvent mal fonctionner en cas d’information incomplète, de concurrence limitée, d’externalités ou de mauvaise gestion des biens communs ou des biens publics. L’État intervient alors pour corriger ces défaillances.

L’intervention de l’État peut-elle aussi être défaillante ?

Même lorsque l’État agit pour améliorer les choses, il peut lui aussi rencontrer des limites. On parle alors de défaillances de l’État.

Elles peuvent prendre plusieurs formes :

  • Coût excessif : des politiques publiques très coûteuses peuvent avoir peu d’impact.

  • Erreurs d’évaluation : une mesure mal ciblée peut aggraver le problème.

  • Lenteur ou rigidité administrative : les décisions sont parfois mises en œuvre trop tard ou de façon trop complexe.
    Exemple : une aide d’urgence versée plusieurs mois après la demande.

  • Influence de groupes d’intérêt : certaines politiques peuvent profiter à quelques acteurs seulement, au détriment de l’intérêt général.

À retenir

L’intervention de l’État peut elle aussi être inefficace. Trop coûteuse, mal ciblée ou influencée, elle peut devenir contre-productive. On parle alors de défaillance de l’État.

Conclusion

Les marchés ne sont pas parfaits. Lorsqu’ils fonctionnent mal, l’État peut intervenir pour rétablir un équilibre, protéger les citoyens ou encourager des comportements utiles. Mais cette intervention n’est pas toujours optimale. Trouver le bon équilibre entre liberté du marché et action publique efficace est l’un des grands défis des politiques économiques d’aujourd’hui.