De l'essor des sciences à la révolution industrielle

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Au XVIIIe siècle, les découvertes scientifiques débouchent rapidement sur des progrès techniques. Portés par l’esprit des Lumières et les réflexions des agronomes, les inventeurs améliorent les procédés de production industrielle.

I Un contexte favorable aux innovations techniques

1 L’influence de l’esprit des Lumières

Les philosophes des Lumières estiment que la science doit contribuer au progrès et au bonheur de l’humanité. C’est pourquoi ils s’intéressent aux inventions techniques qui découlent de progrès scientifiques. Ainsi, les 11 volumes de planches de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1751-1772) font la part belle aux innovations techniques.

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Un brevet est un privilège accordé par le pouvoir royal garantissant à l’inventeur l’exclusivité d’un procédé ou d’une production.

Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, les souverains français et britannique encouragent l’innovation technique : ils octroient des brevets aux inventeurs pour protéger leurs découvertes ; en France, l’État crée des écoles formant des ingénieurs (École des ponts et chaussées en 1747).

2 L’essor de l’agronomie

À partir du milieu du XVIIIe siècle, les penseurs physiocrates considèrent l’agriculture comme la source principale de richesse et préconisent la liberté du commerce. C’est la théorie que développe l’économiste français François Quesnay dans son Tableau économique (1758).

De façon plus pratique, les agronomes prétendent faire de l’agriculture une véritable science expérimentale. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, le britannique Jethro Tull met au point le semoir et perfectionne la charrue ; dans son sillage, le français Duhamel du Monceau, auteur des Éléments d’agriculture (1762) propose diverses améliorations techniques pour augmenter la productivité agricole (sélection des semences et des espèces animales).

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La révolution industrielle, qui touche l’Europe du milieu du XVIIIe siècle au XIXe siècle, se caractérise par une forte croissance de la production industrielle.

L’essor de l’agronomie contribue à la révolution agricole du XVIIIe siècle, qui elle-même est un des facteurs de la révolution industrielle : la disponibilité d’une partie de la main-d’œuvre agricole est mise à profit par l’industrie.

II Des innovations à la révolution industrielle

Dans l’industrie textile, de nombreuses innovations techniques permettent la mécanisation du travail. Dès 1733, la navette volante de l’anglais John Kay améliore l’efficacité du métier à tisser à la main ; en 1745, le français Jacques de Vaucanson met au point un métier automatique ; en 1784, l’anglais Edmund Cartwright invente un métier à tisser mécanique.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, de nouvelles sources d’énergie (charbon, vapeur) remplacent l’énergie animale. En Angleterre, dès 1698, Thomas Savery invente une machine à vapeur pour pomper l’eau des mines ; en 1712, Thomas Newcomen perfectionne cette machine ; en 1764, James Watt met au point le condenseur qui améliore l’efficacité motrice de la vapeur.

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Le Factory System est une méthode de production réunissant dans le même atelier les ouvriers, les machines et la matière première.

La vapeur est l’énergie motrice emblématique de la première révolution industrielle qui s’amorce dès le milieu du XVIIIe siècle en Angleterre : utilisable pour tout type de machine, elle permet une production de masse. Ainsi se développe le Factory System.

Cependant, dans l’industrie, le travail en atelier reste dominant. L’agriculture demeure quant à elle longtemps à l’écart des innovations industrielles.