Introduction
Chaque jour, tu passes d’un site à un autre simplement en cliquant sur un mot, une image ou un bouton. Ce geste, devenu naturel, repose sur une invention essentielle : l’hypertexte. Grâce à lui, les pages sont reliées entre elles et forment une immense toile mondiale, d’où le nom World Wide Web.
Comprendre ce mécanisme, c’est saisir comment le Web relie les informations grâce à des langages normalisés et à des échanges constants entre ton navigateur et des serveurs du monde entier.
L’hypertexte : relier les idées et les pages
Le mot hypertexte vient du grec « hyper » (au-delà) et du mot « texte ». Il désigne un texte enrichi de liens qui permettent d’accéder à d’autres documents. Ce concept a été imaginé dans les années 1960 par Ted Nelson (chercheur américain, né en 1937), qui rêvait d’un réseau mondial où toutes les connaissances seraient interconnectées.
Sur le Web, l’hypertexte se matérialise par des liens hypertextes (ou hyperliens) : des zones cliquables (mots, images, boutons) qui dirigent vers d’autres pages. Cliquer sur un lien déclenche un dialogue technique : ton navigateur envoie une requête HTTP (HyperText Transfer Protocol, « protocole de transfert hypertexte ») à un serveur, c’est-à-dire un ordinateur distant hébergeant des pages Web. Ce serveur répond en renvoyant le code HTML de la page demandée. Ce mécanisme illustre le modèle client/serveur : le client (ton ordinateur ou ton téléphone) demande une ressource, le serveur la fournit.
Dans le langage HTML (HyperText Markup Language, « langage de balisage hypertexte »), un lien s’écrit avec la balise a (pour anchor, « ancre »). Par exemple :
L’attribut href (hypertext reference, « référence hypertexte ») contient l’adresse du document à ouvrir.
Il est aussi possible de créer une ancre interne, c’est-à-dire un lien qui conduit à une autre partie de la même page :
Cette fonctionnalité est très utilisée dans les articles longs ou les pages encyclopédiques, où elle permet de naviguer rapidement d’une section à l’autre.
En SNT, un élève peut créer une mini-page contenant plusieurs liens externes et une ancre interne, puis observer comment le navigateur charge de nouvelles pages ou se déplace dans la même page sans tout recharger.
À retenir
L’hypertexte est un texte enrichi de liens. Cliquer sur un lien envoie une requête au serveur, qui renvoie une nouvelle page. Les ancres internes permettent, elles, de naviguer dans une même page.
URL, URI et liens : comprendre les adresses du Web
Chaque page Web est identifiée par une adresse unique. Ce système repose sur deux notions proches :
URI (Uniform Resource Identifier, « identifiant uniforme de ressource ») : terme général désignant tout identifiant de ressource sur Internet.
URL (Uniform Resource Locator, « localisateur uniforme de ressource ») : forme particulière d’URI qui indique l’emplacement d’une ressource et la manière d’y accéder.
En pratique, on emploie presque toujours le mot « URL » pour désigner l’adresse complète d’une page Web :
https://www.education.gouv.fr/secondaire
Cette adresse se décompose en plusieurs parties :
https→ le protocole de communication (HyperText Transfer Protocol Secure, « protocole de transfert hypertexte sécurisé »), qui chiffre les données échangées.www.education.gouv.fr→ le nom de domaine, c’est-à-dire l’adresse du serveur hébergeant le site./secondaire→ le chemin d’accès vers la page ou le dossier spécifique.
Si on remplace https par http, les échanges ne sont pas chiffrés. Aujourd’hui, la plupart des sites utilisent HTTPS pour protéger les informations des utilisateurs.
Cette structure est normalisée par le W3C (World Wide Web Consortium, « consortium mondial du Web »), fondé par Tim Berners-Lee (inventeur du Web en 1989). Le W3C définit les règles du HTML, du CSS (Cascading Style Sheets, « feuilles de style en cascade ») et de l’hypertexte afin d’assurer la compatibilité universelle du Web sur tous les navigateurs.
À retenir
Une URL indique comment et où trouver une ressource sur le Web. Le W3C fixe les règles techniques qui garantissent que ces adresses et ces liens fonctionnent partout dans le monde.
La toile du Web : une structure en graphe
Le Web n’est pas une suite de pages isolées, mais un réseau de liens. On peut représenter cette organisation sous la forme d’un graphe, un modèle mathématique où les nœuds représentent les pages et les flèches les liens entre elles.
exemple concret Imaginons trois pages :
la page A (« Accueil ») renvoie vers la page B (« Produits ») ;
la page B renvoie vers la page C (« Contact ») ;
la page C revient vers la page A.
Ce cycle montre que le Web est une toile d’interconnexions, où chaque lien peut mener à un autre contenu. Ce principe rend possible la navigation libre, mais il sert aussi aux moteurs de recherche : par exemple, Google (créé en 1998 par Larry Page et Sergey Brin) utilise l’algorithme PageRank pour évaluer l’importance d’une page selon le nombre et la qualité des liens qui y mènent.
À retenir
Le Web est une toile de pages reliées entre elles, que l’on peut représenter par un graphe. Chaque lien agit comme un fil reliant les nœuds de ce réseau mondial.
Naviguer grâce aux liens : une expérience et une responsabilité
L’hypertexte a transformé notre manière de lire et d’apprendre. Contrairement à un livre qu’on parcourt de la première à la dernière page, le Web offre une lecture non linéaire : chacun construit son propre parcours à travers les liens.
Ainsi, tu peux commencer sur un article de Wikipédia consacré aux planètes, cliquer sur le mot « Planète » et te retrouver sur la page « Système solaire ».
Puis, en poursuivant ta navigation, tu peux lire un article de presse qui propose un lien vers une vidéo explicative ou vers une analyse scientifique.
Enfin, sur un site scolaire, tu peux remonter en haut de la page ou accéder directement à une section spécifique grâce à une ancre interne, sans quitter la page.
Ces exemples montrent à quel point la navigation par hypertexte stimule la curiosité et favorise la découverte, tout en exigeant une responsabilité numérique. En effet, tous les liens ne mènent pas à des sources fiables.
Certains peuvent rediriger vers de fausses informations ou des sites malveillants. En SNT, il est essentiel d’apprendre à analyser une URL, à reconnaître les sites sécurisés (dont l’adresse commence par HTTPS) et à vérifier la fiabilité des sources avant de les utiliser ou de les partager.
À retenir
Les liens permettent une navigation libre et interactive, mais exigent une attitude critique : il faut apprendre à repérer les sites sécurisés et à vérifier les sources.
Conclusion
L’hypertexte est la clé du Web : il relie toutes les pages pour former une immense toile d’informations. Chaque clic envoie une requête HTTP à un serveur, qui renvoie la page demandée selon le modèle client/serveur.
Les liens sont définis par des URL standardisées par le W3C, garantissant leur compatibilité mondiale. Apprendre à comprendre et à créer des liens, c’est non seulement découvrir la logique technique du Web, mais aussi adopter une navigation responsable, fondée sur la curiosité, la sécurité et la vérification des sources.
