Comment bien réaliser sa dissertation de philosophie ?

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Légende de la leçon

Vert : définition

I. De la structure avant toute chose

La dissertation de philosophie, comme l’explication de texte, suppose une organisation, une logique, une progression dans le propos, qui sont rendus visibles par une structure claire et précise.

En tant qu’élève de terminale, on attend de toi une dissertation avec une introduction, un développement (parties et sous-parties) et une conclusion.

Rappel

Organise les choses pour ne pas passer à côté de cet exercice académique !

II. Bien comprendre le sujet et correctement problématiser

1) Lecture exacte et lucide du sujet

D’emblée en introduction, ensuite dans tout le développement jusqu’à la conclusion, le correcteur va chercher à savoir si tu as bien compris le sujet. Pour cela, lis bien l’intitulé de ce dernier et pèse le sens des mots : chacun n’a pas le même poids dans le sujet, certains mots sont à prendre dans un sens précis.

Attention

Arborer la bonne définition des mots importants est essentiel !

2) Problématiser

Il ne s’agit pas simplement de répéter le sujet mais de le reformuler de telle sorte que des enjeux soient mis en évidence. Lors de cette étape clef, le correcteur verra très bien si tu :

  • as compris ou non le sujet,
  • comprends son ampleur et ses enjeux.

III. Faire un développement qui tient la route

1) Des parties qui sont des arguments

Dans l’idéal, une dissertation contient trois grandes parties. En terminale, les professeurs te donnent le plan académique : thèse / antithèse / synthèse. Ce plan est très bien pour la réflexion, si tu sais le maîtriser.

Dans la thèse, tu dois aller dans le sens du sujet, dans l’antithèse voir pourquoi ne pas aller dans le sens du sujet, dans la synthèse, trouver une solution pour que les deux sens soient conciliables et ne s'auto-annulent pas.

Une dissertation réussie permettra ainsi en troisième partie de solutionner la relative discorde de la première et de la deuxième partie.

Exemple : I. Oui, la liberté semble bien être une affaire individuelle et obéir à la règle : je suis libre car je fais ce que je veux

II. En réalité, être libre va au-delà de l’individuel, la véritable liberté se trouve dans la collectivité et le choisir ensemble

III. Souvent, la liberté individuelle n’est qu’une fausse liberté, une obéissance servile aux instincts primaires plus qu’un choix réfléchi, totalement conscient et donc libre, comme le suppose la soumission à la liberté collective.

2) Des concepts

Pour étayer tes arguments, il faut éviter la « philosophie de comptoir », celle qu’on peut lire « vite fait » dans les magazines. Philosopher, c’est parvenir à penser en conceptualisant, en catégorisant les choses.

Exemple : je vais parler de divers types de libertés (collective/individuelle, réelle/idéale, de mouvement/de pensée, etc.)

La conceptualisation te permet d'élaborer ta pensée en nuançant tes idées grâce à un lexique précis et efficace.

3) Des références

On ne peut philosopher par soi-même, à moins d’être un philosophe pur et dur, bien que ces derniers pensent en réponse aux autres, en règle générale.

En tant qu’élève de terminale, on attend de toi que tu montres pourquoi le cours que tu as suivi t’a servi, t’a fait grandir spirituellement. Utilise les auteurs tels que Platon, Kant, Hegel, Nietzsche, ces auteurs reconnus de la pensée universelle qui ont chacun développé une vision du monde qui leur est propre.

Dans l’idéal, il faudrait deux références par partie, soit 6 en tout. Enfin, les références sont à expliquer et non pas à poser juste comme cela…

Rappel

Une référence, c’est un auteur, qui a fait une œuvre, et qui a pensé ça, ça et ça. Il faut donc que les trois points soient présentés pour que la référence soit valide.

4) Une certaine longueur

Même si la quantité ne fait pas la qualité, on attend d’une partie qu’elle soit digne de ce nom pour développer un vrai argument. À titre indicatif, une sous-partie doit faire 15 lignes minimum à écriture moyenne, une grande partie environ une page (60 lignes), et la dissertation minimum 4 pages en tout.

IV. Orthographe, vocabulaire, présentation

Rappel

Il est important de présenter une copie claire à tous les niveaux (cf. les points suivants).

1) L’orthographe

L’orthographe est comme une carte de visite ou l’aspect extérieur d’une personne. C’est le premier contact qu’il y a entre le correcteur et ta copie. Il est important de la soigner et de savoir écrire correctement.

On attend de toi que tu écrives avec justesse :

  • les concepts philosophiques et les notions au programme et vus en cours ;
  • les noms des auteurs ;
  • les règles qu’en terminale n’importe quel correcteur considère comme basiques (accords, concordance des temps, ponctuation).

2) Le vocabulaire

Plus on a de mots, plus notre lexique est varié, plus nous pouvons penser avec nuances et distinctions. C’est exactement comme un peintre qui pourra encore mieux peindre le monde avec une grande palette de couleurs plutôt qu’avec les couleurs simplement élémentaires.

Le lexique est une affaire de lectures, de curiosité intellectuelle, et pas seulement un amour des mots.

Il est important aussi parce qu’il reflète ta capacité à être précis ou précise, à penser avec justesse et nuances. Veille à l’enrichir constamment, non seulement pour épater le correcteur mais aussi et surtout pour être parfaitement libre de penser tout ce que tu veux et de le formuler comme tu l’entends exactement.

4) La présentation

Ce n’est pas un mythe, une copie bien présentée envoie un signal très positif au correcteur qui aura plus envie de la lire et qui trouvera cela même agréable. A contrario, une copie à l’écriture ramassée, emplie d’espaces blancs ou vacants, reflétant maintes hésitations, ou de ratures intempestives, ne fait pas envie et est à classer parmi les brouillons.

Pour bien présenter, pense à :

  • aérer, sauter des lignes entre l’introduction, les grandes parties et la conclusion ;
  • faire des alinéas avant chaque sous-partie.

Attention

Une sous-partie doit être faite d’un bloc, c’est un paragraphe en tant que tel. Il ne faut pas aller à la ligne à l’intérieur même d’une sous-partie.