Colette, Sido, (suivi de) Les Vrilles de la vigne

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Dans cette leçon, tu vas découvrir Les Vrilles de la vigne et Sido de Colette, deux œuvres où l’auteure célèbre l’enfance, la figure maternelle et la nature à travers une écriture poétique et sensorielle. Tu verras comment mémoire, lyrisme et prose poétique transforment le monde intime en une fête universelle des sens. Mots-clés : Colette, Les Vrilles de la vigne, Sido, autobiographie, nature et poésie, célébration du monde.

Introduction

Les œuvres Les Vrilles de la vigne (1908) et Sido (1929) de Colette s’inscrivent dans le parcours « La célébration du monde ». À travers ces récits, l’auteure magnifie les souvenirs d’enfance, la figure maternelle et la nature, tout en mêlant autobiographie, lyrisme et sensualité. Écrire, pour Colette, c’est ressusciter le monde sensible et intime qu’elle a perdu, mais qu’elle choisit de transmettre comme une fête poétique des sens et de la mémoire.

L’auteure et son époque

Née en 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye en Bourgogne, Sidonie-Gabrielle Colette grandit dans un cadre marqué par la nature et par une mère exceptionnelle, Sidonie, dite « Sido », femme libre et passionnée de jardinage. Cette enfance nourrit toute son œuvre. Après un mariage avec l’écrivain Willy, Colette mène une vie scandaleuse pour son temps : relations amoureuses avec des femmes, carrière sur scène, multiples mariages. Elle devient une figure de la femme indépendante du début du XXᵉ siècle.

  • Les Vrilles de la vigne (1908) paraissent sous la Belle Époque, période de paix, de progrès techniques et d’effervescence artistique. Colette y explore sa vie intime, ses désirs, ses amours, mais aussi son rapport à la nature et aux animaux.

  • Sido (1929) paraît à la fin des Années folles, après la Première Guerre mondiale, dans un contexte d’insouciance culturelle et de bouillonnement artistique. C’est un texte de mémoire, centré sur la célébration de son enfance et de sa mère.

À retenir

Colette construit son œuvre à partir de son enfance, de la nature et des relations humaines, dans un contexte de profond renouvellement artistique et social au début du XXᵉ siècle.

Les titres

  • Sido : diminutif du prénom Sidonie, le titre est un hommage direct à la mère de Colette, femme libre et rayonnante, véritable puissance maternelle au cœur de la maison et du jardin.

  • Les Vrilles de la vigne : titre du premier conte du recueil. Le rossignol enchaîné par les vrilles de la vigne symbolise l’écrivain prisonnier de l’inaction, contraint de chanter (ou d’écrire) pour se libérer.

À retenir

Les deux titres renvoient à l’intime : d’un côté la mère, de l’autre la métaphore de l’écriture.

Structure et résumé des œuvres

  • Sido : récit en trois chapitres. Le premier est consacré à la mère, le second au père (« Le Capitaine »), le troisième aux frères et à la sœur (« Les Sauvages »). Colette y peint une enfance heureuse, baignée par la nature et par la figure maternelle. La nostalgie du paradis perdu traverse tout le texte.

  • Les Vrilles de la vigne : recueil de 18 textes très variés : un conte allégorique, des textes lyriques dédiés à son amante Missy, des dialogues avec des animaux, des souvenirs de séjours à la mer, des chroniques du music-hall ou du monde mondain. L’ensemble est composite et ne propose pas une continuité narrative : ce sont des morceaux de vie et de mémoire, reliés non par l’intrigue mais par la sensibilité de Colette et son écriture poétique.

À retenir

Sido célèbre l’enfance et la mère, tandis que Les Vrilles de la vigne rassemble des textes hétérogènes où se mêlent contes, souvenirs et chroniques.

Le parcours : la célébration du monde

« Célébrer » signifie à la fois glorifier, fêter et réinventer. Dans ces œuvres, Colette :

  • célèbre son enfance et la figure maternelle, idéalisée comme une puissance bienveillante, presque divine ;

  • célèbre la nature : le jardin de Saint-Sauveur est décrit comme un hortus conclusus (jardin clos), protecteur de l’enfance et univers miniature où tout semble relié à la mère ;

  • célèbre les sens : la vue, l’odorat, le toucher, le goût et l’ouïe traversent ses textes, rendant compte d’une expérience charnelle et joyeuse du monde ;

  • célèbre le pouvoir de l’écriture : par la prose poétique, Colette ressuscite ce monde perdu et en fait un espace éternel de mémoire et de beauté.

À retenir

La célébration chez Colette passe par la mémoire, la nature, les sens et la poésie, qui transforment l’expérience personnelle en fête universelle.

Thèmes et mots-clés

L’autobiographie

Les deux œuvres reposent sur une forte dimension autobiographique. Colette raconte son enfance, ses amours, ses expériences intimes. La sincérité et le « je » créent une proximité avec le lecteur.

La nature

La nature est omniprésente : fleurs, jardins, animaux domestiques, vents, pluies. Elle est peinte avec une précision sensorielle, presque picturale. Elle devient une force vivante, complice de l’héroïne.

Le lyrisme

L’écriture de Colette exalte les sentiments et les sensations. Les descriptions prennent parfois la forme de véritables poèmes en prose, où le monde est magnifié par le langage.

La prose poétique

Bien que ses textes soient en prose, Colette utilise des procédés poétiques : métaphores, anaphores, rythmes, musicalité. Elle rapproche ainsi prose et poésie pour exprimer au mieux l’émotion et la beauté.

À retenir

Autobiographie, nature, lyrisme et prose poétique sont les quatre piliers de l’écriture de Colette dans ces œuvres.

Conclusion

Avec Les Vrilles de la vigne et Sido, Colette offre une écriture de la mémoire et des sens, où l’enfance, la nature et les figures aimées deviennent matière poétique. Elle célèbre le monde en le magnifiant, en le rendant éternel par les mots. Ces œuvres incarnent une littérature de la sensibilité et de la liberté, qui continue à séduire par sa force d’évocation et par sa célébration joyeuse de la vie.