Introduction
Nous consultons la météo pour savoir s’il va pleuvoir demain, mais nous nous interrogeons sur le climat lorsque les canicules deviennent plus fréquentes ou que les sécheresses s’intensifient. Ces deux notions sont souvent confondues dans le langage courant, alors qu’elles renvoient à des réalités scientifiques distinctes.
Comprendre la différence entre climat et météorologie, c’est savoir distinguer l’état momentané de l’atmosphère de ses tendances de long terme. C’est aussi être capable de replacer les événements extrêmes dans un contexte plus large, en analysant le climat passé, présent ou futur, à la lumière des observations et des modèles scientifiques.
La météorologie : l’étude du temps à court terme
La météorologie est la science qui étudie les phénomènes atmosphériques à court terme. Elle permet de prévoir les variations de température, de pression, d’humidité, de précipitations, de vent ou de nébulosité sur une période allant de quelques heures à plusieurs jours.
Les prévisions météorologiques s’appuient sur des modèles numériques complexes, alimentés en temps réel par des données issues de satellites, de radars, de ballons-sondes et de stations au sol. Cependant, la prévisibilité du temps est limitée par la nature chaotique de l’atmosphère : de petites incertitudes dans les conditions initiales peuvent conduire à de grandes différences dans les prévisions à quelques jours d’intervalle.
Ce phénomène est illustré par le concept d’effet papillon, issu de la théorie du chaos : dans un système sensible aux conditions initiales, un infime changement local (comme le battement d’ailes d’un papillon) peut avoir, à terme, de grandes conséquences globales.
À retenir
La météorologie étudie les phénomènes atmosphériques à court terme. Elle est limitée par la sensibilité du système atmosphérique aux conditions initiales, décrite par l’effet papillon.
Le climat : un état moyen de l’atmosphère à long terme
Le climat désigne l’ensemble des conditions météorologiques moyennes (température, précipitations, vent, etc.) sur un territoire donné pendant une période d’au moins 30 ans (selon l’Organisation météorologique mondiale).
On distingue des climats régionaux (océanique, continental, tropical...) et un climat global planétaire. Ces climats sont influencés par des facteurs géographiques (latitude, altitude, proximité des océans), mais aussi par la circulation générale de l’atmosphère et des courants marins.
Les données climatiques sont traitées sous forme de moyennes, mais aussi d’écarts à la moyenne, de tendances et de variabilités saisonnières. On utilise souvent des moyennes sur 30 ans glissantes, c’est-à-dire recalculées chaque année en prenant les 30 dernières années comme référence (par exemple, la moyenne 1991–2020 est utilisée jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par celle de 1992–2021, et ainsi de suite).
À retenir
Le climat est défini comme l’ensemble des conditions météorologiques moyennes sur une longue période. Il est influencé par des facteurs géographiques et planétaires, et s’analyse à partir de moyennes calculées sur des périodes d’au moins 30 ans.
Variabilité naturelle et réchauffement climatique
Le climat évolue naturellement au fil du temps sous l’effet de divers facteurs astronomiques et géophysiques. Parmi eux, les cycles de Milankovitch, qui modifient l’orbite et l’inclinaison de la Terre, se traduisent par des variations climatiques sur des échelles de dizaines à centaines de milliers d’années, à l’origine notamment des périodes glaciaires et interglaciaires. S’y ajoutent des phénomènes comme El Niño, les oscillations océaniques, les éruptions volcaniques ou les variations de l’activité solaire.
Mais depuis le milieu du XIXe siècle, les scientifiques constatent une évolution climatique plus rapide et d’ampleur inédite : le réchauffement climatique global. Selon les rapports du GIEC, la température moyenne mondiale a augmenté d’environ +1,1 °C entre la période préindustrielle (1850–1900) et aujourd’hui.
Ce réchauffement s’accompagne de plusieurs phénomènes :
accroissement de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes.
retrait accéléré des glaciers et fonte des calottes polaires.
élévation du niveau des océans.
acidification des mers, provoquée par l’augmentation du CO₂ dissous dans l’eau, qui modifie le pH et perturbe la vie marine.
La principale cause de ce réchauffement est l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre (GES), émis par les activités humaines. Les principaux GES sont :
le dioxyde de carbone (CO₂), issu de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz.
le méthane (CH₄), produit notamment par l’élevage et la fermentation des déchets.
le protoxyde d’azote (N₂O), lié aux engrais agricoles et à certains procédés industriels.
À retenir
Le réchauffement climatique actuel dépasse la variabilité naturelle. Il est principalement dû à l’augmentation des gaz à effet de serre d’origine humaine (CO₂, CH₄, N₂O…).
Climatologie et météorologie : deux disciplines complémentaires
Si elles s’intéressent toutes deux à l’atmosphère, la météorologie et la climatologie mobilisent des démarches et outils différents.
La météorologie repose sur l’analyse des conditions initiales pour produire des prévisions à court terme (de quelques heures à une semaine), basées sur des modèles numériques sensibles aux moindres variations.
La climatologie, elle, étudie les tendances longues (sur plusieurs décennies ou siècles), à partir de relevés historiques, d’archives naturelles (glaces, sédiments, cernes d’arbres…) et de modèles climatiques globaux. Ces modèles simulent les interactions entre les grands réservoirs terrestres (atmosphère, océans, biosphère, cryosphère).
Les deux approches sont complémentaires : la météorologie sert à anticiper les risques immédiats, la climatologie à comprendre et anticiper les évolutions de fond, pour guider les politiques d’adaptation et de transition.
À retenir
La météorologie prévoit le temps à court terme ; la climatologie étudie les tendances à long terme. Elles utilisent des outils différents mais sont complémentaires.
Conclusion
Savoir faire la distinction entre climat et météorologie, c’est mieux comprendre les informations scientifiques et les alertes environnementales. Le premier s’inscrit dans le temps long, le second dans l’instantané. À l’heure du changement climatique global, cette distinction est essentielle pour interpréter les données avec rigueur, éviter les confusions, et agir en connaissance de cause.
