Circulation croissante mais diverse des personnes à l'échelle mondiale

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Des mobilités internationales croissantes

A) Des causes variées

270 millions de personnes se déplacent dans le monde en 2019, alors qu’elles n’étaient que 75 millions en 1965. Il faut distinguer les expatriés (migrant qui réside, travaille, étudie ou passe sa retraite dans un pays différent du sien), les migrants volontaires de durée variable (touristes, étudiants…), les migrants contraints (réfugiés climatiques, politiques…).

Les mobilités et les migrations sont facilitées dans les PID par la révolution des transports, la révolution logistique et la révolution numérique qui facilitent l’accès à des modes de déplacements variés, à des informations précises qui permettent de planifier les voyages… Elles sont plus complexes dans les PED, où elles sont souvent contraintes.

Mots-clés

Mobilité : déplacement d’individus à toutes les échelles, temporaire ou permanente.

Migration : mobilité de longue durée avec changement de résidence permanente.

Les ¾ des migrants actuels se déplacent pour des questions économiques, pour améliorer leurs conditions de vie (éducation, santé, loisirs) ou de travail. Depuis 1950, les PID ont accueilli de nombreux travailleurs issus des PED, particulièrement lors des Trente Glorieuses (1945-1973), quand les PID sont en reconstruction et en expansion. La montée du chômage après le choc pétrolier de 1973 a poussé les PID à limiter les entrées.

Beaucoup de migrants s’efforcent alors de franchir les frontières illégalement par des passeurs qui exploitent leur situation contrainte : ce sont des clandestins. Ils s’exposent à de grands risques et à des conditions précaires (ex. : traversée de la Méditerranée).

Certains réfugiés quittent les territoires frappés par des épidémies, des famines (ex. : Ethiopie), des catastrophes (ex. : inondations au Bangladesh). D’autres deviennent des réfugiés politiques (ex. : des migrants fuient les guerres en Afghanistan ou en Syrie).

De nombreux étudiants partent compléter leurs études à l’étranger (apprentissage, formations techniques, études universitaires, expériences professionnelles) et sont parfois encouragés en ce sens par des programmes, comme le projet européen Erasmus+ (2014).

B) Des migrations internationales

La plupart des migrants préfèrent partir vers des pays plus proches mais familiers, que de se tourner vers des destinations lointaines sans espoir de retour. Les catégories moyennes à aisées, qualifiées, se déplacent de plus en plus.

De nombreux flux se développent de PED à PID : l’Amérique du Nord est le premier foyer d’accueil mondial (de populations issues surtout d’Amérique latine et d’Asie). L’Europe de l’Ouest et le golfe Persique suivent, avec des migrants d’Asie et d’Afrique.

Des migrations de travail se développent entre les PED, selon les ressources dont ils disposent : le golfe Persique (pétrole) attire une main-d’œuvre d’Asie du Sud ; la Chine délocalise des entreprises en Afrique. Les pays émergents, dont le niveau de vie est meilleur que celui des pays voisins, sont attractifs (Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil, Argentine…).

Des flux se développent aussi entre les PID : des Européens très qualifiés finissent leurs études aux États-Unis et s’y installent parfois (brain drain).

Mot-clé

Brain drain : attraction des « cerveaux », c’est-à-dire de gens qualifiés vers des lieux où les perspectives de finir ses études ou d’exercer un emploi bien payé sont élevées.

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Des migrations mondialisées

C) Des migrations régionales de plus en plus actives

Des flux se développent aussi à l’intérieur d’un État, d’une région ou d’une ville, des territoires les plus pauvres et isolés vers les plus riches et les plus connectés.

L’exode rural, le départ massif de populations des campagnes vers les villes, achevé dans les années 1970 dans les PID, est croissant dans les PED depuis 1950 : la population est attirée par les perspectives d’obtenir en ville un travail mieux rémunéré, moins pénible et de bénéficier de services de proximité (éducation, santé, loisirs).

De même, les espaces littoraux ou frontaliers, ouverts sur la mondialisation, sont particulièrement attractifs, ainsi que les territoires présentant un cadre de vie ensoleillé et agréable. Par exemple, les flux migratoires majeurs en France se font à destination des grandes aires urbaines, en particulier des littoraux méditerranéen et atlantique.

Migrations dans le monde : des conséquences variées

A) Pour les territoires de départ

Les migrants internationaux font baisser le taux de chômage de leur pays d’origine et envoient souvent des devises à leur famille qui ne s’est pas déplacée. Cet argent envoyé (« remises ») aide souvent au développement de l’espace de départ.

Ces migrations peuvent être une réponse aux questions de surpopulation, de chômage, de manque de terres… Mais les territoires concernés perdent une main-d’œuvre dynamique, parfois très qualifiée (brain drain), qui aurait été utile à leur développement.

B) Pour les territoires d’accueil

L’immigration fournit une main-d’œuvre bon marché, manquante dans les emplois peu qualifiés, ou moins exigeante en termes de salaires. La créativité culturelle s’en trouve renouvelée par les échanges. Les PID y voient aussi un moyen de rajeunir leur population. De plus, les immigrés travaillent, consomment et participent au développement.

Cependant, ces États d’accueil doivent équilibrer leur taux de chômage et la part d’immigrants présents sur leur sol. Si certains encouragent l’immigration de gens qualifiés (ex. : Canada), beaucoup surveillent leurs frontières et luttent contre l’immigration illégale (construction de « murs », surveillance maritime, arrestations et retours au pays d’origine…).

Les immigrants, de culture différente, sont parfois mal acceptés et intégrés. Pourtant, de nombreux États actuels sont multiculturels et le résultat de plusieurs vagues d’immigration, qui ont favorisé un métissage bénéfique des populations (ex. : États-Unis, France…).

Des mobilités touristiques croissantes dans le monde

A) Des causes variées

Le nombre de touristes n’a cessé d’augmenter depuis 1950 jusqu’à atteindre 1,4 milliard de personnes en 2019. Les transports se sont démocratisés (baisse des coûts « low cost »), les niveaux de vie croissants (classes moyennes à aisées des PID et pays émergents) et le développement de sociétés de loisirs (congés payés) ont stimulé le tourisme depuis 1945. D’importants efforts ont été apportés à l’hébergement et à la restauration.

De plus, le tourisme est simplifié par la multiplication des agences de voyage et des moyens de planification des déplacements liés à la révolution numérique (ex. : plateformes de réservation en ligne). Internet permet de s’informer et de susciter des envies de voyage.

B) Des flux touristiques et des aménagements croissants

Les mobilités touristiques internationales concernent 10 % de la population mondiale. Faire du tourisme nécessite du temps libre et un certain niveau de vie : les touristes sont souvent originaires des PID ou des catégories sociales élevées des PED.

Divers tourismes se développent, des plus classiques (balnéaire, montagnard, culturel, vert) aux plus récents, vers l’extrême (ex. : croisières polaires, Tchernobyl…), les lieux de mémoire (ex. : Auschwitz), le tourisme équitable (qui profite aux populations locales)…

Les principales régions touristiques mondiales sont l’Europe et le bassin méditerranéen, suivi de l’Asie-Pacifique (Chine) et des Amériques.

C) Des conséquences multiples, liées à la mondialisation

Le tourisme de masse (les activités liées au déplacement massif de populations vers les sites touristiques grâce à la hausse globale du niveau de vie) représente 10 % du PIB mondial : il crée des emplois (opérateurs touristiques, grands groupes hôteliers comme Accor…), améliore les infrastructures publiques et fait entrer des capitaux dans les États.

Cependant, il crée aussi de la pollution, en exerçant une pression accrue sur les ressources locales (énergie, eau) et dégrade les paysages. Il génère des nuisances pour les populations locales (bruit, bétonisation…), qui rejettent parfois le tourisme de masse.

L’ONU (objectifs du développement durable), les PID et les pays émergents incitent au développement du tourisme durable, respectueux de l’environnement : il sensibilise les touristes sur les enjeux de la préservation des ressources, de la faune et de la flore.