Nombre dérivé ; fonction dérivée
A) Définitions (rappels)
Définition et notation du nombre dérivé
Soit f une fonction dont la courbe représentative a une tangente au point d’abscisse a.
• Le nombre dérivé de f en a est le coefficient directeur de cette tangente.
• Le nombre dérivé de f en a est noté f′(a).
Définition de fonction dérivable et de fonction dérivée
• Une fonction f est dérivable sur un intervalle I si, et seulement si f admet un nombre dérivé en tout point de I.
• La fonction qui, à tout x de I, associe le nombre dérivé de f en x s’appelle fonction dérivée de f et se note f′.
B) Dérivées des fonctions usuelles (rappels)
Le tableau suivant, dans lequel la variable est x, donne les résultats « à savoir ».
ℕ* désigne l’ensemble des nombres entiers strictement positifs.
C) Opérations sur les fonctions dérivables (rappels)
Dans ce qui suit, u et v sont deux fonctions définies et dérivables sur un même intervalle I.
Exemples
1. Soit f la fonction définie sur [1, 10] par : ;
pour tout x de [1, 10], .
On utilise
,
et
.
2. Soit g la fonction définie sur ]0, + ∞[ par : ;
pour tout x de ]0, + ∞[, .
On utilise
et le 1°.
3. Soit h la fonction définie sur ℝ par : h(x) = (3x + 1) (– x + 2) ;
pour tout x de ℝ, h′(x) = 3(– x + 2) + (3x + 1) (– 1) ; h′(x) = – 6x + 5.
On utilise
et
.
4. Soit i la fonction définie sur ℝ par : i(x) = 4x3 – 7x2 + 2x + 7 ;
pour tout x de ℝ, i′(x) = 4(3x2) – 7 (2x) + 2 ; i′(x) = 12x2 – 14x + 2.
On utilise
,
et
.
5. Soit j la fonction définie sur [0, 10] par : .
Pour tout x de [0, 10], ; .
On utilise
et
.
6. Soit k la fonction définie sur ℝ par :
.
Pour tout t de ℝ, .
On utilise
,
et
.
7. Soit l la fonction définie sur ℝ par : .
Pour tout x de ℝ, , .
On utilise
,
, et
.
D) Dérivées des fonctions composées usuelles
Dans ce qui suit, u est une fonction définie et dérivable sur un intervalle I.
Exemples
1. Soit f la fonction définie sur ℝ par : ; pour tout x de ℝ, .
On a utilisé
et
.
2. Soit g la fonction définie sur par . La fonction g est de la forme : où u est définie sur par : .
Donc , d’après le résultat
. donc
3. Soit h la fonction définie sur par . La fonction h est le produit des deux fonctions v et w définies sur par et . Donc , d’après le résultat
. et, comme avec , donc , on a : , d’après le résultat
.
Donc .
.
4. Soit k la fonction définie sur par . On a avec . On a . D’après le résultat
, on a .
E) Sens de variation d’une fonction
Si f est dérivable sur l’intervalle I et si la dérivée f′ est nulle sur I, alors f est constante sur I.
Si f est dérivable sur l’intervalle I et si la dérivée f′ est positive sur I, alors f est croissante sur I.
Si f est dérivable sur l’intervalle I et si la dérivée f′ est négative sur I, alors f est décroissante sur I.
Primitives d’une fonction dérivable sur un intervalle
A) Ensemble des primitives d’une fonction dérivable sur un intervalle
Soit f une fonction définie et dérivable sur un intervalle I. Une fonction F définie sur I est une primitive de f sur I lorsqu’elle est dérivable sur I et que F′ = f.
Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I et soit F une primitive de f.
Toutes les primitives de f sont les fonctions définies sur I par x ↦ F(x) + C, où C est une constante réelle.
Exemple
Soit f une fonction définie sur ℝ par f(x) = 3x2 – 2.
Une primitive de f est définie sur ℝ par g(x) = x3 – 2x.
Toutes les primitives de f sont définies sur ℝ par :
F(x) = x3 – 2x + C où C est une constante réelle quelconque.
Vérifier que, pour tout x de ℝ,
B) Primitives des fonctions usuelles
F donne la forme générale des primitives sur un intervalle I de la fonction f. C est une constante réelle quelconque.
C) Primitives d’une somme de fonctions, d’un produit d’une fonction par un nombre réel
Si F est une primitive de f sur un intervalle I et si G une primitive de g sur I, alors F + G est une primitive de f + g sur I.
Si F est une primitive de f sur un intervalle I, et si a est un nombre réel, alors aF est une primitive de af sur I.
Exemples
1. Soit f la fonction définie sur ℝ par : f(x) = –3t + 2.
Toutes les primitives de f sont définies sur ℝ par :
, , où C est une constante réelle quelconque.
• La variable est t.
• On utilise
,
,
et
.
2. Soit f la fonction définie sur ℝ par : f(x) = –2x2 + 4x + 5.
Toutes les primitives de f sont définies sur ℝ par :
où C est une constante réelle quelconque.
On utilise
,
et
.
3. Soit f la fonction définie sur ℝ par : f(x) = 2 sin 3x – cos 4x.
Toutes les primitives de f sont définies sur ℝ par : , où C est une constante réelle quelconque ; .
On utilise
,
et
.
Remarque
Lorsqu’on dispose d’une calculatrice équipée d’un logiciel de calcul formel, on peut vérifier les calculs de primitives et de dérivées.
D) Primitives de fonctions composées
Dans les formules suivantes, u est une fonction dérivable sur un intervalle I, et C une constante réelle quelconque.
Exemples
1. Soit f la fonction définie sur ℝ par : f(x) = 4 (4x + 1)2.
f(x) est de la forme u′(x)[u(x)]n, avec u(x) = 4x + 1, donc u′(x) = 4 et n = 2.
Toutes les primitives de f sont définies sur ℝ par :
; ,
où C est une constante réelle quelconque.
2. Soit g la fonction définie sur ℝ par : .
On utilise
.
g(x) ressemble à . On pose alors u(x) = x2 + 1, donc u′(x) = 2x.
On peut transformer l’écriture de g(x) : .
Toutes les primitives de g sont donc définies sur ℝ par : , où C est une constante réelle quelconque ;
, où C est une constante réelle quelconque.
3. Soit h la fonction définie sur ]– 3, + ∞[ par .
Dans le crochet de la page précédente on fait apparaître « exactement » . On utilise
.
En posant u(x) = x + 3, nous avons u′(x) = 1, et . Pour tout x de ]– 3, + ∞[, u(x) > 0.
Les primitives de f sur ]– 3, + ∞[ sont donc définies par H(x) = ln (x + 3) + C où C est une constante réelle. (On utilise
).
4. Déterminons les primitives de la fonction i définie sur ℝ par i(x) = e3x.
i « ressemble à » u′eu avec u(x) = 3x et u′(x) = 3.
Nous sommes donc conduits à écrire : .
Les primitives de f sont donc définies sur ℝ par où C est une constante réelle quelconque.
Intégrale d’une fonction
A) Définition de l’intégrale
Soit f une fonction de signe quelconque définie sur un intervalle I, F une primitive de f sur I, a et b deux éléments de I.
On appelle intégrale de a à b de f le nombre réel F(b) – F(a).
On note : .
On lit : « somme de a et b de .
On écrit aussi : .
Exemples
• .
• .
• .
• .
• .
• .
B) Propriétés de l’intégrale
I désigne un intervalle de ℝ, f et g des fonctions définies et positives sur I et a, b et c des éléments de I.
Linéarité
Pour tous nombres réels α et β :
.
Positivité
Si a ⩽ b et f(x) ⩾ 0 sur [a, b], alors .
Croissance
Si pour tout x de , alors .
Relation de Chasles
.
C) Valeur moyenne d’une fonction
Soit f une fonction définie sur un intervalle I ; soient a et b deux éléments de I tels que a < b.
On appelle valeur moyenne de f sur [a, b] le nombre réel :
.
Exemple
Soit f la fonction définie sur par f(x) = sin 2x.
La valeur moyenne de f sur est : .
Une primitive de x ↦ sin 2x est .
Voir le résultat
du paragraphe ➁B.
D’où ; ;
cos π = – 1 et cos 0 = 1 ; d’où .
Intégrale fonction de sa borne supérieure
La fonction est l’unique primitive de f sur prenant la valeur 0 pour x = a.
Calculs d’aire
A) f positive sur [a, b]
Soit f une fonction positive sur un intervalle [a, b]. L’aire 𝒜, en unités d’aire, de la partie du plan, ensemble des points M de coordonnées x et y telles que :
a ≤ x ≤ b et 0 ≤ y ≤ f(x), est : 𝒜 = .
Exemple
On considère la courbe représentative H de la fonction f définie sur ]0, + ∞[ par : .
L’aire, en unités d’aire, de la partie du plan limitée par la courbe H, l’axe des abscisses et les droites d’équations x = 1 et x = 3 est (puisque sur [1, 3]).
≈ 1,1 unité d’aire.
Vérifier toujours sur la figure l’ordre de grandeur du résultat d’un calcul d’aire en « comptant les carreaux ».
B) f est négative sur [a, b]
Soit f une fonction négative sur un intervalle [a, b]. L’aire 𝒜, en unités d’aire, de la partie du plan ensemble des points M de coordonnées x et y telles que :
a ≤ x ≤ b et f(x) ≤ y ≤ 0,
est : 𝒜 = (attention au signe moins).
C) Aire limitée par deux courbes représentatives
Soient f et g deux fonctions telles que pour tout x de [a, b], g(x) ≤ f(x). L’aire A, en unités d’aire, de la partie du plan limitée par les courbes représentatives de f et g et les deux droites d’équations respectives x = a et x = b est :
𝒜 =
Exemple
Le plan est muni d’un repère orthonormé (O ; , ) unité : 1 cm sur chaque axe. Sur la figure, C est la courbe représentative de la fonction f définie sur ]0, + ∞[ par . La droite ∆ d’équation y = x est une asymptote de C.
Calculons l’aire en cm2 de la partie limitée par C, ∆ et les droites d’équations x = 1 et x = 2.
Les deux fonctions g : x ↦ x et f : sont telles que pour tout x de [1, 2] g(x) ⩽ f(x). D’où l’aire cherchée est :
; .
D) Exemples d’unités d’aire
L’aire 𝒜 considérée dans les résultats des paragraphes A, B, C ci-dessus est exprimée en unités d’aire.
Dans un repère orthonormé (O ; , ) l’unité d’aire est l’aire du carré défini par les vecteurs unitaires et du repère.
Si sur l’axe des abscisses et sur l’axe des ordonnées l’unité choisie est 1 cm, alors l’unité d’aire est 1 cm2 ; si l’unité choisie sur chaque axe de coordonnée est 2 cm, alors l’unité d’aire est 4 cm2.
Dans un repère orthogonal (O ; , ) l’unité d’aire est l’aire du rectangle défini par les vecteurs unitaires et du repère.
Si l’unité choisie sur l’axe des abscisses est 2 cm et si l’unité sur l’axe des ordonnées est 1 cm, alors l’unité d’aire est 2 cm2.