1789, la fin de l’Ancien Régime

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Cette leçon retrace la fin de l’Ancien Régime et les débuts de la Révolution française en 1789, en expliquant ses causes (crise économique, blocage politique, idées des Lumières) et ses événements fondateurs (Serment du Jeu de paume, prise de la Bastille, abolition des privilèges, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen). Elle montre comment la souveraineté nationale et les principes de liberté et d’égalité remplacent la monarchie absolue. Mots-clés : Révolution française, Ancien Régime, 1789, souveraineté nationale, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

Introduction

Le 14 juillet 1789, la foule parisienne prend d’assaut la Bastille, symbole du pouvoir absolu du roi. Cet épisode est un moment fort de la Révolution française, mais il n’en est pas le point de départ. Depuis mai 1789, avec l’ouverture des États généraux, puis en juin avec le Serment du Jeu de paume, la contestation de l’organisation politique et sociale de l’Ancien Régime est déjà engagée. En quelques mois, ce système ancien est profondément remis en cause. Pour comprendre cette transformation, il faut examiner les bases de l’Ancien Régime, les tensions qui l’ont fragilisé et les événements fondateurs de 1789 qui ouvrent la voie à une nouvelle conception de la nation, fondée sur la liberté, l’égalité et la souveraineté nationale.

Les fondements de l’Ancien Régime et les causes de sa remise en cause

L’Ancien Régime repose sur trois piliers, sur le plan politique, la France est une monarchie absolue de droit divin. Le roi détient tous les pouvoirs et n’est responsable que devant Dieu. Les États généraux ne sont convoqués qu’exceptionnellement et aucune constitution n’encadre l’autorité royale.

Sur le plan social, la société est organisée en trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état. Les deux premiers bénéficient de privilèges fiscaux, juridiques et honorifiques, même si certains impôts indirects peuvent aussi les toucher. Le tiers état — plus de 95 % de la population — supporte la majeure partie de la fiscalité et des charges.

Sur le plan économique, l’agriculture domine. Elle est fragilisée par de mauvaises récoltes à la fin des années 1780 et par une crise frumentaire qui fait flamber le prix du pain. Le commerce et l’artisanat existent, mais sont limités par des réglementations et un système fiscal inégalitaire.

Plusieurs facteurs expliquent la remise en cause de ce système. Les philosophes des Lumières diffusent des idées nouvelles sur la liberté, l’égalité devant la loi et la souveraineté de la nation. La crise financière, aggravée par le coût des guerres, notamment celle d’indépendance américaine, met l’État au bord de la faillite. Les difficultés alimentaires déclenchent des tensions sociales. Enfin, le blocage politique empêche toute réforme en profondeur, ce qui nourrit le mécontentement.

À retenir

L’Ancien Régime repose sur une monarchie absolue, une société d’ordres inégalitaire et une économie agricole fragilisée par des mauvaises récoltes et une crise frumentaire. Les crises économiques et financières, ainsi que les idées des Lumières, conduisent à sa remise en cause.

Les événements majeurs de 1789 et l’affirmation de la souveraineté nationale

En mai 1789, Louis XVI convoque les États généraux pour résoudre la crise financière. Les députés du tiers état, frustrés par le blocage des réformes, se proclament Assemblée nationale en juin, affirmant représenter la nation. Le 20 juin, ils prêtent le Serment du Jeu de paume, s’engageant à ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution au royaume.

Le 14 juillet, la prise de la Bastille par les Parisiens devient un symbole de la lutte contre l’arbitraire royal. Dans les campagnes, la Grande Peur entraîne des révoltes paysannes contre les seigneurs. Dans la nuit du 4 août, l’Assemblée nationale abolit les privilèges, mettant fin à l’ordre social de l’Ancien Régime. Le 26 août, elle adopte la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui proclame des droits universels et fonde un nouvel ordre politique.

Ces journées révolutionnaires traduisent l’entrée du peuple dans la vie politique et l’affirmation de la souveraineté nationale contre l’autorité absolue du roi.

À retenir

En 1789, le Serment du Jeu de paume, la prise de la Bastille, l’abolition des privilèges et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen marquent la rupture avec l’Ancien Régime et affirment la souveraineté nationale.

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : principes de la modernité politique

Adoptée le 26 août 1789, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen résume les idéaux des Lumières et fonde la modernité politique. Elle affirme la liberté individuelle — pensée, expression, propriété — et l’égalité devant la loi et l’impôt. La souveraineté réside dans la nation : le pouvoir politique n’émane plus de Dieu, mais de la collectivité nationale. La loi est l’expression de la volonté générale et s’applique de manière égale à tous.

Ces principes rompent avec l’ordre politique et social de l’Ancien Régime. Ils inspireront les constitutions françaises à venir et des mouvements révolutionnaires en Europe et dans le monde. Toutefois, leur application reste limitée : les femmes, les esclaves et les plus pauvres n’accèdent pas à la citoyenneté.

À retenir

La Déclaration établit un nouvel ordre politique fondé sur la liberté, l’égalité et la souveraineté nationale, mais son application reste restreinte.

Conclusion

En 1789, la Révolution française met fin à l’Ancien Régime et ouvre une nouvelle ère politique et sociale. En quelques mois, les institutions de la monarchie absolue, consolidées à l’époque moderne, disparaissent. Elles sont remplacées par des principes qui marquent durablement l’histoire. Cette rupture inaugure un cycle révolutionnaire où la souveraineté nationale et l’intervention populaire deviennent des références, mais aussi des sources de tensions pour les décennies suivantes.