Une recomposition productive des espaces ruraux

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Les systèmes agricoles français ont été profondément remaniés et se sont diversifiés, depuis plusieurs années, du fait de leur insertion dans la mondialisation et de la prise en compte du développement durable.

I Les défis de la mondialisation

Premier producteur européen, la France exporte 61 milliards d’euros de produits agroalimentaires. Elle a le 3e excédent commercial mondial mais celui-ci a été divisé par deux en huit ans.

La France a de plus en plus de difficultés à pénétrer le marché agricole mondial. Elle ne représente plus que 4,7 % des exportations agricoles mondiales en 2015 contre 9 % en 1990. Elle subit la concurrence des pays émergents.

L’Europe reste un marché important pour les agriculteurs français : 66 % des exportations agricoles sont à destination des membres de l’UE. Toutefois, de nombreux pays (Pays-Bas, Allemagne) concurrencent l’agriculture française.

Depuis le début des années 1960, l’agriculture est subventionnée par l’État et l’UE (Politique agricole commune). À l’origine, cette politique avait pour ambition de moderniser l’agriculture. Aujourd’hui, elle vise à développer une agri­culture durable et à favoriser la libre concurrence.

II De nouvelles logiques productives agricoles

1 Une agriculture majoritairement intensive et intégrée

Repère
Mot clé

Les IAA ou industries agroalimentaires représentent 18 400 entreprises pour un chiffre d’affaires de 170 milliards d’euros (2017).

La taille des exploitations agricoles ne cesse d’augmenter en France. Les exploitants ont ainsi fait le choix de l’agriculture productiviste : optimiser leurs dépenses, vendre en grande quantité aux IAA et aux distributeurs.

Le système agricole est très intégré à l’industrie. Ainsi, les IAA sont présentes en amont (fourniture de matériels et d’engrais) et en aval (achat des productions).

2 L’affirmation de modèles alternatifs

Le terroir est au cœur des logiques agricoles alternatives. Voulant rompre avec les scandales alimentaires, certains exploitants se sont engagés dans une démarche de traçabilité et de labellisation : AOC (appellations d’origine contrôlée), IGP (indications géographiques protégées) ou AB (agriculture biologique). La France est le premier pays producteur mondial de produits de qualité.

De plus en plus d’agriculteurs font le choix de « désintensifier » en diminuant, voire en supprimant, les intrants. Le ministère de l’Agriculture encourage cette démarche et fixe, d’ici 2022, à 15 % la part de la superficie agricole certifiée biologique.

III Une diversification des agrosystèmes

Les agrosystèmes céréaliers sont associés aux vastes exploitations et à l’openfield. Blé et orge dominent, colza, tournesol, betterave, pomme de terre sont les cultures les plus courantes. C’est souvent une production intensive et exportatrice.

Le secteur laitier et l’élevage souffrent en France depuis le début du XXIe siècle à cause de la forte concurrence et des prix d’achat peu élevés. Cela s’explique par la forte diversité des productions et la petite taille des exploitations. Ces deux secteurs se sont aussi engagés dans une démarche qualité.

Les systèmes viti-vinicoles français se sont engagés depuis de nombreuses années dans une logique de terroir (Bourgogne, Médoc) mais celle du cépage (malbec, syrah, cabernet-sauvignon) et celle de l’agriculture biologique commencent à gagner les esprits des professionnels.

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Diversité des agrosystèmes, pluralité des espaces ruraux

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