Une puissance géopolitique limitée

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L’UE est une organisation qui compte de plus en plus à l’échelle internationale. Toutefois, les tensions qui la traversent affaiblissent son influence. Pour certains pays (Chine, États-Unis), le dialogue avec les États membres reste la priorité.

I. Une affirmation croissante sur la scène mondiale…

1) L’UE, un rôle politique accru

L’UE est membre de nombreuses organisations (G7 ou G20). Elle n’a qu’un rôle d’observateur à l’ONU mais peut présenter des propositions ou des amendements.

Défendant un modèle social et des valeurs qui se veulent universelles, l’UE et les États membres sont les premiers contributeurs à l’aide humanitaire.

L’UE noue de plus en plus d’accords de libre-échange avec des partenaires économiques comme le Canada (CETA) ou le Mercosur.

Depuis ses origines, l’UE cherche à se doter d’une armée commune. L’Eurocorps, créé en 1992, est un corps d’armée européen auquel participent 5 États membres. Il a collaboré à des opérations militaires au Kosovo et en Afghanistan.

2) Un élargissement sans limites ?

En 2004, l’UE a connu le plus important élargissement de son histoire avec l’entrée de dix nouveaux États, surtout issus de l’ancien bloc communiste. Son modèle et les opportunités économiques qu’elle offre demeurent attractifs. Plusieurs États cherchent à y participer ; ainsi la Serbie et le Monténégro pourraient devenir membres d’ici 2025.

La question de l’élargissement fait cependant débat au sein de l’UE. Le dernier remonte à 2013 (Croatie). Selon certains, l’UE aurait besoin de faire une pause pour consolider la construction européenne.

Ainsi, la candidature de la Turquie pose des questions pour une majorité de pays européens, à cause de la nature du régime, du problème des réfugiés, des différences de niveau de vie, voire de la religion.

Info

Si la Turquie adhérait à l’UE, elle en serait, d’ici dix ans, le pays le plus peuplé (devant l’Allemagne), mais aussi l’un des plus pauvres.

II. …entravée par des dissensions internes

1) L’Europe face aux dissensions

La question de l’approfondissement fait encore débat et affaiblit sa position internationale. Le départ du Royaume-Uni montre l’ampleur de l’euroscepticisme qui a gagné certains pays.

Mot-clé

L’euroscepticisme est la méfiance ou l’opposition à l’égard de la construction européenne. En 2019, un Européen sur quatre a voté pour un parti rattaché à cette tendance.

Ces dissensions entraînent une certaine cacophonie à l’échelle internationale. L’UE peine à parler d’une seule voix malgré le traité de Lisbonne (2007). Les grandes puissances européennes cherchent notamment à garder leur influence.

2) Quelle unité pour l’Europe ?

Les divergences entre États membres tendent à faire évoluer l’UE vers une « Europe à la carte » : les pays qui ne souhaitent pas adhérer à une politique (euro, espace Schengen…) peuvent depuis 1991 obtenir un régime dérogatoire.

Les Européens s’interrogent sur l’avenir de la construction européenne : doit-elle être fédérale, comme le souhaitent la Belgique ou l’Allemagne, et faire de l’UE un État ? Faut-il plutôt tendre vers l’Europe des nations, comme le désirent plusieurs pays d’Europe de l’Est, et favoriser les relations économiques ?