Les techniques d'exploration de l'appareil locomoteur

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La radiographie

A) Le principe

La radiographie est un examen basé sur l’absorption différentielle des rayons X selon la nature des tissus traversés.

Le patient est placé entre une source émettrice de rayons X et un film photographique. Après émission de rayons X vers la région à explorer, le flux résiduel sortant (non absorbé) de rayons X impressionne un film photographique (récepteur). L’image obtenue est appelée cliché ou négatif. Dans le cas de la radiographie numérique, l’image est enregistrée sur un support informatique puis convertie en image numérique.

Les tissus radio-opaques absorbent les rayons X (tissus de forte densité, comme les os ou les dents). Le flux résiduel sortant est donc nul, le film n’est pas impressionné par les rayons X et les zones apparaissent blanches. Ce sont des zones d’opacité.

Les tissus radiotransparents se laissent traverser par les rayons X (tissus de faible densité, comme les poumons, la vessie, les muscles). Le flux sortant de rayons X est donc égal au flux entrant, le film est impressionné et les zones apparaissent noires ou sombres. Ce sont des zones de clarté.

À savoir

L’atténuation du faisceau de rayons X par un organe est d’autant plus importante que le tissu est épais et dense. On obtient donc un cliché du corps avec des zones présentant différents niveaux de gris selon la proportion de rayons X arrêtés.

Tableau récapitulatif du principe de la radiographie

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Remarque

Afin de pouvoir examiner les organes remplis de liquide ou d’air, on administre au patient un produit de contraste (iode, baryum) qui se dépose sur les parois de l’organe à observer et le rend opaque aux rayons X.

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Le principe de la radiologie

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Radiographie de la cage thoracique

B) Les intérêts diagnostiques

La radiographie est un examen simple, rapide, indolore et relativement peu coûteux. Cet examen est utilisé pour observer et détecter des anomalies au niveau de nombreux organes (tumeur pulmonaire, kyste du sein, sténose d’un vaisseau sanguin…).

Dans le cadre de l’exploration du squelette, la radiographie permet de rechercher des anomalies osseuses (fractures, déviation du rachis…) ou articulaires (arthrose, luxation…), d’assurer un suivi des réparations osseuses ou le contrôle d’une chirurgie orthopédique (en cas de pose de prothèse articulaire, par exemple).

C) Les inconvénients

De fortes doses de rayons X sont néfastes pour l’organisme et peuvent provoquer des altérations de l’ADN. Ces examens ne peuvent donc pas être répétés trop souvent, et les organes radiosensibles (ovaires, testicules) doivent être protégés. Le personnel médical est également protégé par une vitre plombée qui bloque le passage des rayons X. Ils sont contre-indiqués chez la femme enceinte en raison du risque de malformations chez l’enfant à naître. L’examen est invasif en cas d’utilisation de produits de contraste. Enfin, certains produits de contraste, comme l’iode, peuvent provoquer des allergies.

La tomodensitométrie (TDM)

A) Le principe

Cette technique est basée, comme la radiologie conventionnelle, sur l’absorption différentielle des rayons X selon la nature des tissus traversés. La différence réside dans l’exploration de l’organisme en différentes coupes grâce à un appareillage particulier et un traitement informatique des données recueillies.

Le patient est placé sur une table, dans un appareil mobile en forme d’anneau appelé tomodensitomètre ou scanner. L’émetteur de rayons X placé dans le scanner se déplace le long du patient en tournant autour de lui. Le flux résiduel de rayons X non absorbés est recueilli au fur et à mesure du déplacement par le détecteur, diamétralement opposé dans l’anneau, puis converti en image par l’ordinateur auquel il est relié. Comme pour la radiographie classique, les différences d’absorption des rayons X par les tissus sont traduites en niveaux de gris (du noir au blanc).

Remarque

Pour améliorer la qualité des images, des produits de contraste (iodés) sont administrés dans la plupart des cas.

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Le principe de fonctionnement du scanographe

B) Les intérêts diagnostiques

Cet examen permet d’explorer l’anatomie de la plupart des organes et de repérer d’éventuelles anomalies telles que les kystes, les tumeurs, les infections, les hémorragies…

Il est très utilisé pour le diagnostic et la localisation des atteintes du système nerveux : traumatisme crânien, tumeur cérébrale, accident vasculaire cérébral, lésions de la moelle épinière.

C) Les avantages par rapport à la radiographie classique

L’obtention d’images en coupe permet une reconstitution de l’organe en 3 dimensions : on peut donc distinguer des structures qui seraient superposées sur un cliché classique.

La qualité de l’image, d’une grande précision, permet de repérer des anomalies non visibles en radiographie conventionnelle.

Remarque

On retrouve toutefois les inconvénients liés à la nocivité des rayons X (bien que la dose de rayons X soit plus faible) et au caractère invasif et allergisant des produits de contraste s’ils sont utilisés.

L'imagerie par résonance magnétique (IRM)

A) Le principe

Cette technique repose sur les propriétés magnétiques des atomes d’hydrogène, abondants dans le corps humain. L’appareil, en forme de tunnel dans lequel est allongé le patient, est composé d’un aimant qui émet un champ magnétique intense. Les protons H+ contenus dans l’organisme entrent en résonance et émettent des signaux analysés et convertis en image par un ordinateur.

À savoir

Cet examen, sans danger et indolore, est toutefois contre-indiqué pour les porteurs d’éléments métalliques sensibles aux champs magnétiques, tels que les stimulateurs cardiaques et certaines prothèses métalliques et implants auditifs.

B) Les intérêts diagnostiques

L’IRM fournit des images anatomiques et fonctionnelles dans les 3 plans de coupe ; cette exploration renseigne donc sur d’éventuelles anomalies de fonctionnement d’un organe.

Tous les organes contenant des atomes d’hydrogène peuvent être explorés, et plus particulièrement les organes mous, riches en eau et donc en protons (muscles, cœur, reins, foie…).

Il est très utilisé pour le diagnostic de pathologies en neurologie (tumeurs, accidents vasculaires cérébraux, pathologies neurodégénératives, atteintes médullaires…) et la précision de ses images permet d’éviter des biopsies, par exemple dans le cas des tumeurs cérébrales.

Remarque

Il est possible d’injecter un produit de contraste appelé gadolinium pour améliorer la qualité des images ; celui-ci présente toutefois le risque d’entraîner une réaction allergique.