Les principales politiques de lutte contre le chômage

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L’existence de plusieurs formes de chômage avec des causes ­diverses nécessite des politiques économiques différenciées.

I) Politiques de soutien de la demande globale

L’existence d’un chômage conjoncturel appelle des politiques macroéconomiques de soutien des principales composantes de la demande globale. On parle de politiques expansives. Deux instruments, monétaires et budgétaires, peuvent être combinés.

Les politiques budgétaires expansives peuvent consister à diminuer les ­recettes budgétaires, par exemple les impôts sur le revenu, pour augmenter le ­revenu disponible des ménages (obtenu en faisant la somme des ­revenus primaires et des revenus de transfert – principalement les prestations ­sociales – et en retranchant les impôts directs et cotisations sociales) afin de ­favoriser la consommation. En augmentant les dépenses budgétaires, sous forme ­d’investissements publics, les pouvoirs publics soutiennent également la ­demande ­globale.

Les politiques monétaires de baisse des taux d’intérêt directeurs incitent les agents économiques à investir, ce qui stimule la demande globale. Le mécanisme suivant est attendu : les entreprises anticipent une hausse de la demande et ajustent leur niveau de production en conséquence. Elles vont embaucher davantage, diminuant ainsi le nombre de chômeurs.

II) Politiques d’allègement du coût du travail

Le chômage, trouvant son origine dans un coût du travail trop élevé, est qualifié de classique. Dans la théorie néoclassique, les entreprises ne décident d’embaucher que si le coût du travail est inférieur à la productivité marginale du travail. Les travailleurs à plus faible productivité ont ainsi plus de risque d’être confrontés à ce type de chômage en l’absence de flexibilité des salaires.

Mot-clé

Le coût du travail recouvre les salaires bruts (salaires nets perçus par les salariés plus les cotisations sociales salariales) et les cotisations sociales versées par l’employeur.

Les politiques d’allègement de charges sociales sur les bas salaires et la création de contrats ciblant les actifs les moins productifs (jeunes, non qualifiés), assortis de rémunérations plus faibles, sont des mesures qui permettent d’alléger le coût du travail.

La baisse du coût du travail a pour objectif de stimuler directement la demande de travail mais aussi de favoriser la compétitivité des entreprises, source de croissance, et in fine l’emploi.

III) Politiques de formation et de flexibilisation du marché du travail

1)  Les politiques de formation

Le développement de la formation des actifs peu qualifiés accroît leur poly­valence et les rend plus employables.

Un système de formation adapté permet une meilleure adéquation entre l’offre et la demande de travail et réduit la composante structurelle du chômage.

2)  La flexibilisation du marché du travail

La flexibilisation du marché du travail englobe les mesures permettant l’adaptation de l’offre de travail et de la demande de travail aux besoins des entreprises. Les pouvoirs publics cherchent à diminuer les rigidités institutionnelles, sources de chômage structurel.

Assouplir les règles de licenciement, faciliter le recours aux emplois précaires (intérim, contrat à durée déterminée…), rendre possible l’adaptation de la durée du travail aux fluctuations de l’activité économique (heures supplémentaires, temps partiel…) sont des mesures possibles.

Ces mesures, en permettant aux entreprises d’adapter leurs coûts salariaux à leur environnement économique, doivent faciliter la création d’emplois.