Les mutations sociales en France de 1974 à 1988

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La société française poursuit sa mutation : les femmes sont plus présentes et mieux respectées ; les jeunes investissent massivement le domaine scolaire ; la place des étrangers nourrit le débat politique.

I) Des femmes plus présentes et mieux considérées

1) Une part croissante dans la population active

La population active se féminise : les femmes représentent 36 % des actifs en 1975, 42 % en 1988. Elles investissent massivement le secteur tertiaire.

En même temps, leur niveau de qualification augmente : de 1975 à 1988, leur proportion dans le groupe des cadres supérieurs passe de 20 % à plus de 30 %.

2) Des droits mieux respectés

Le président Valéry Giscard d’Estaing crée un secrétariat d’État à la condition féminine, et fait voter la loi Veil autorisant l’IVG et la loi sur le divorce par consentement mutuel (1975).

Mini bio

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Simone Veil est ministre de la Santé de 1974 à 1979. Elle est soutenue par Valéry Giscard d’Estaing pour défendre le projet de loi dépénalisant l’Interruption volontaire de grossesse (IVG).

François Mitterrand crée un ministère des Droits de la femme et fait voter la loi sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes (1983).

II) Les jeunes au cœur des transformations sociales

1) Une nouvelle place dans la vie politique

À la suite du mouvement de mai 1968, les hommes politiques sont incités à prendre en compte les aspirations de la jeunesse. Dès 1974, l’âge de la majorité est abaissé à 18 ans : le corps électoral s’élargit alors à 2 400 000 nouveaux électeurs.

Les manifestations étudiantes de 1986 contre le projet de loi instaurant la sélection à l’université, aboutissent au retrait du projet.

Identifié en 1983, le virus du sida touche en particulier les jeunes. Alors que les actions de prévention (dépistage, usage du préservatif) se développent, des associations militantes de lutte contre le sida, comme Act Up, se constituent.

2) Les bénéficiaires de la démocratisation de l’enseignement

En instaurant le collège unique, la loi Haby (1975) favorise la poursuite d’études en lycée. La généralisation du bac technologique (créé en 1968) puis du bac professionnel (1985) accroît le pourcentage de bacheliers dans une génération (de 20 % en 1970 à 43,5 % en 1990). Les universités, profondément réformées en 1968, voient leurs effectifs doubler entre 1970 et 1990.

III) Les étrangers dans la société française

1) Une place croissante

À la suite du choc pétrolier de 1973, la France décide de fermer les frontières à l’immigration de travail en provenance de pays extérieurs à la CEE. Cependant, en raison du regroupement familial et des flux clandestins, le nombre d’étrangers résidant en France passe de 3,4 à 3,6 millions entre 1975 et 1988.

Majoritairement européens en 1975, les étrangers viennent désormais notamment du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Ils se concentrent dans les agglomérations de la moitié Est du territoire, de tradition industrielle.

2) La question de l’intégration

Les étrangers sont touchés de plein fouet par le chômage lié aux restructurations industrielles. Victimes de discriminations, ils sont au cœur du débat sur l’intégration à partir des années 1980.

Mot-clé

L’intégration est l’incorporation d’un individu à une collectivité.

Cette question est instrumentalisée par les partis politiques comme le Front national de Jean-Marie Le Pen, qui enregistre ses premiers succès électoraux.

Zoom

L’explosion des effectifs scolaires

Les effectifs scolaires globaux sont en progression constante des années 1960 aux années 1980.

Si ceux de l’enseignement primaire déclinent en raison du ralentissement de la natalité, l’enseignement secondaire profite du baby-boom, de la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans (1959) puis du collège unique à partir de 1975. L’enseignement supérieur connaît une massification croissante.

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