La diffusion des informations passe par des supports matériels. Leur évolution liée aux progrès technologiques entraîne des mutations spectaculaires dans les médias. Triomphant au XIXe siècle, l’écrit est concurrencé au XXe siècle par le son et l’image.
I. L’information sur support papier
1) Les étapes de la diffusion de l’imprimerie
La naissance de l’imprimerie, au xve siècle, ouvre une succession de progrès en matière journalistique. Les « occasionnels » sont de petits journaux publiés de façon épisodique, mais qui gagnent en régularité au cours du XVIe siècle. En 1631 naît La Gazette de Théophraste Renaudot, premier hebdomadaire français : composée de quatre pages, elle est éditée jusqu’à 800 exemplaires par semaine.
Mot clé
L’expression « quatrième pouvoir », inventée par l’Anglais Edmund Burke en 1787, exprime le rôle fondamental de la presse en démocratie. Elle équilibre et contrôle les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Le XVIIIe siècle voit l’Angleterre dominer le monde des journaux. La presse s’y développe, devenant un « quatrième pouvoir ». Mais la censure ralentit l’essor des journaux en Europe. Les monarques et l’Église tiennent à contrôler les publications et il faut soumettre les éditions à des autorisations afin de publier.
2) Vers la presse à grand tirage
Le XIXe siècle marque l’apogée de la presse écrite en Occident. Sa diffusion et son lectorat s’accroissent grâce à des progrès techniques (presse à vapeur, puis rotatives), à la scolarisation (recul de l’illettrisme) et à la liberté de la presse. En 1914, Le Petit Parisien atteint le tirage record de 1,5 million d’exemplaires.
Concurrencée au XXe siècle par la radio puis la télévision, la presse écrite résiste par une série d’adaptations : magazines spécialisés, presse féminine…
Mais la presse connaît une grave crise générale. En France, les tirages des quotidiens nationaux sont ainsi passés de 6 millions en 1946 à 1,5 million en 2010, mettant en danger l’équilibre financier de nombreuses publications.
II. L’information par le son et l’image
1) La révolution médiatique de la radio
La radio naît pendant l’entre-deux-guerres, d’abord aux États-Unis puis en Europe. Accessible et ludique, ce nouveau média connaît un succès immense. D’emblée, les gouvernements tentent de le contrôler, voire d’en conserver le monopole comme en Allemagne ou en Angleterre.
Mot clé
La « guerre des ondes » correspond à la bataille menée pendant la guerre entre les belligérants via des émissions de radio. L’objectif est d’emporter l’adhésion des auditeurs.
Instrument de la propagande nazie et vichyste mais aussi de la Résistance en France, la radio joue un grand rôle pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette « guerre des ondes » renforce encore l’emprise des États sur ce média.
Après guerre, l’enjeu du contrôle demeure. Ainsi, en France, de 1964 à 1974, c’est l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF), fondé par le général de Gaulle qui pilote les émissions et leur contenu.
2) La suprématie du petit écran
Née dans les années 1930, la télévision ne s’impose véritablement qu’après 1945. Les évolutions techniques, depuis la couleur jusqu’aux chaînes satellite, combinées à la baisse du prix des appareils, en font le premier canal d’information dès les années 1960. Ce raz de marée ne se dément pas : en 2017, 94 % des foyers français sont équipés d’une télévision.
Aujourd’hui, le paysage télévisuel international est dominé par les grandes chaînes occidentales comme l’Américaine CNN ou la Britannique BBC. Face à elles, des États promeuvent leurs propres chaînes, comme le Qatar avec Al-Jazeera. La télévision apparaît dès lors comme un enjeu géopolitique.