Les grandes évolutions du Web

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L’importance du Web aujourd’hui nous invite à retracer son histoire et à dessiner les grandes lignes de son évolution.

I. Le HTML et les langages de balisage

1) Historique

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Tim Berners-Lee

HTML signifie Hypertext Markup Language c’est-à-dire langage de balisage hypertexte. Il a été proposé par Tim Berners-Lee, chercheur anglais au CERN à Genève, fin 1990 en même temps que la version initiale du protocole HTTP (Hypertext Transfer Protocol) et le premier navigateur Internet appelé WorldWideWeb. HTML est conçu à ce moment-là comme un outil de partage et de diffusion de l’information au sein de la communauté scientifique principalement.

2) Les grands standards du Web

HTML a connu depuis de nombreuses refontes dont la dernière est la définition standard d’HTML 5 publiée en 2014 par le consortium W3C qui gère les standards du Web. HTML 5 continue d’évoluer sous son égide.

HTML est un langage fondé sur des balises et reposant sur un socle plus large : SGML (Standard Generalized Markup Language). D’autres déclinaisons de SGML existent, comme XML pour décrire des documents semi-structurés ou SVG pour décrire des graphiques.

Le langage CSS sert à mettre en forme et disposer le contenu HTML.

Le protocole HTTP évolue également avec l’adoption progressive de HTTP/2 qui introduit le multiplexage de plusieurs requêtes HTTP en une seule connexion pour diminuer les temps de latence sur le Web.

II. L’évolution du Web

Bien au-delà de la communauté scientifique pour laquelle il a été développé initialement, HTML et les protocoles qui l’accompagnent sont mis gratuitement à disposition de tous par Tim Berners-Lee et le CERN et se diffusent à une vitesse foudroyante. On compte en 2019 près de 2 milliards de sites web de toutes sortes à travers le monde ! La moitié de l’humanité est régulièrement connectée. Les usages sont innombrables, l’information devient universellement accessible.

Malgré cela, des nuages noirs assombrissent le Web, l’exploitation commerciale des données individuelles se fait à grande échelle par les géants du numérique ou dans un but de surveillance sociale dans certains pays. De vastes manipulations sont déclenchées par des groupes de pression ou des gouvernements sur les réseaux sociaux comme lors du référendum sur le Brexit ou durant l’élection américaine de 2016. Le Web constitue aujourd’hui une caisse de résonance problématique pour les fausses nouvelles. Une étude de chercheurs du MIT parue dans Science en mars 2018 montre en particulier que sur Twitter, les informations vraies se propagent six fois plus lentement que les « Fake News ».

III. L’avenir du Web

1) Reprendre le contrôle

Pour que les utilisateurs reprennent la main sur leurs données et leur destin numérique, des outils comme les alternatives libres aux solutions commerciales de navigateurs, de messagerie ou de partage de documents offrent aux utilisateurs des moyens leur permettant de contrôler l’accès aux données et aux contenus qu’ils génèrent sur le Web.

Pour contrer les fausses informations sur Internet, il n’existe pas de remède miracle sinon développer l’éducation et l’esprit critique et tout simplement éviter de trop utiliser certains réseaux sociaux…

2) Des pages HTML statiques aux API

Aux débuts du Web, il n’y avait que des sites statiques utilisant du HTML. Aujourd’hui, les pages de présentation (landing pages) sont encore très nombreuses sur la toile et utilisent HTML 5, des CSS, des images et souvent du JS. Lorsque l’on souhaite élaborer un site plus complet, couplé à des bases de données, on utilise un langage côté serveur comme PHP et on répond aux demandes des clients en interrogeant des sources de données diverses et en construisant à la volée des pages dynamiques en réponse.

Ainsi le site web de la SNCF présente des formulaires demandant où l’on veut aller et quand, et interroge des bases de données avant de renvoyer au client une liste de réponses. Un site partenaire, par exemple une agence de voyage, peut également accéder à ces informations pour en faire bénéficier ses clients. Le site de la SNCF propose ainsi une API permettant à des sites tiers d’accéder aux informations de voyage via des URL spécifiques.

Mots clés

• URL veut dire Uniform Ressource Locator. Il s’agit d’une adresse Internet telle que http://www.w3c.org.

• API signifie Application Programming Interface. Les API sont aujourd’hui omniprésentes sur le Web et permettent l’échange de données entre clients et serveurs, le plus souvent en JSON. Elles permettent l’utilisation d’architectures logicielles plus souples et plus évolutives.