Les débuts de la Ve République (1958-1969)

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Durant l’été 1958, le général de Gaulle et son conseiller Michel Debré rédigent une nouvelle constitution. Son adoption lors du référendum du 28 septembre 1958 permet de donner à la France un régime stable, garant de la modernisation du pays.

I) Un nouveau régime

1) La Constitution de 1958

La nouvelle constitution met en place un régime semi-présidentiel. Les pouvoirs du président de la République sont renforcés. Ce dernier peut dissoudre l’Assemblée nationale et consulter la nation par référendum. Il nomme le Premier ministre et donne l’impulsion de la politique menée.

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Un régime semi-présidentiel combine des éléments d’un régime parlementaire et d’un régime présidentiel.

2) La pratique gaullienne du pouvoir

Selon le général de Gaulle, le président représente la nation et se trouve donc au-dessus des partis politiques.

En 1962, de Gaulle use de son droit de dissolution et propose un référendum sur l’élection du président au suffrage universel direct. Le « oui » l’emporte. La conception gaullienne du pouvoir triomphe.

II) Une politique d’indépendance nationale

1) Le retour de la croissance économique

Le général de Gaulle souhaite que l’État intervienne dans la vie économique. À partir du 1er janvier 1960, le franc est dévalué et le nouveau franc est créé (1 franc nouveau correspond à 100 anciens francs).

Cette politique permet de contenir la hausse des prix et d’augmenter les exportations. La balance commerciale devient excédentaire.

2) La volonté d’être une grande puissance

De Gaulle veut rendre à la France son rang de grande puissance militaire. En 1960, la première bombe atomique éclate au Sahara. En 1968, l’explosion de deux bombes H démontre que la France a rattrapé son retard militaire. Le chef de l’État estime pouvoir se passer de l’appui militaire américain et se retire du commandement de l’OTAN en 1966.

Cette politique d’indépendance se manifeste dans la politique européenne. De Gaulle refuse que les États de la CEE cèdent une partie de leur prérogative à une autorité supranationale. Pour marquer son opposition, la France opte pour la politique de la chaise vide (refuse de siéger à Bruxelles).

III) La perte de l’empire colonial

1) La fin de la guerre d’Algérie

À partir de 1958, le général de Gaulle poursuit la guerre contre le FLN. Parallèlement, il met en place une politique de grands travaux pour améliorer les conditions de vie des Algériens (plan de Constantine).

La communauté internationale condamne la poursuite de cette guerre coloniale. Le général de Gaulle négocie avec le FLN à partir de l’automne 1961 avec lequel il conclue les accords d’Évian, signés le 18 mars 1962. L’Algérie accède à l’indépendance, et près d’un million de Pieds-noirs et de Harkis sont contraints de quitter l’Algérie pour la France.

2) L’indépendance de l’Afrique noire

En 1958, de Gaulle propose la création de la « Communauté française », sorte de fédération dirigée par la métropole. Seule la Guinée de Sékou Touré refuse et obtient son indépendance.

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Définie dans la Constitution de 1958, la Communauté française entend donner satisfaction aux revendications de liberté, d’égalité et d’autonomie auxquelles les colonies aspirent.

L’année suivante, tous les pays de la Communauté réclament leur indépendance, qui leur est accordée en 1960.