Le verbe : concordance des temps

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Dans cette leçon, tu vas comprendre comment fonctionne la concordance des temps entre une principale et sa subordonnée, mais aussi au discours indirect. Tu apprendras à distinguer simultanéité, antériorité et postériorité, et à adapter les temps et modes pour écrire avec justesse et précision. Mots-clés : concordance des temps, simultanéité, antériorité, postériorité, discours indirect, grammaire française.

Introduction

La concordance des temps règle l’accord des temps (et des modes) entre un verbe principal et le verbe d’une subordonnée (introduite par que, quand, si, etc.), ou entre le verbe introducteur et la proposition rapportée au discours indirect. L’idée centrale est simple : la principale fixe un repère (le « moment de référence »), et la subordonnée indique la relation temporelle à ce repère.

Comprendre ces trois plans permet d’écrire plus justement et d’interpréter avec précision ce que tu lis, mais aussi quand tu t’exprimes.

Principe général : temps, modes et chronologie (repère fixé par la principale)

La principale fixe le repère temporel (présent, passé, futur).

La subordonnée exprime, par son temps et parfois son mode, sa relation à ce repère : simultanéité, antériorité ou postériorité.

Le mode dépend de la valeur sémantique du verbe principal :

  • Indicatif après les verbes d’assertion/opinion certaine (dire que, constater que, penser que affirmatif…).

  • Subjonctif après volonté/nécessité/doute/jugement (vouloir que, il faut que, douter que, craindre que…).

  • Conditionnel pour l’hypothèse et le futur dans le passé (il pensait qu’il viendrait).

Les trois rapports temporels (simultanéité / antériorité / postériorité)

Dans cette partie, nous n'allons traiter que des subordonnées qui ne nécessitent pas le mode subjonctif. Elles sont donc à l’indicatif ou au conditionnel.

Mais quel temps choisir ? Cela dépend tout simplement du sens de la phrase. Observe les exemples suivants.

La proposition principale est au présent

Par exemple, tu exprimes un sentiment avec le verbe sentir en disant je sens pour parler des mensonges d’une personne. Tu exprimes les choses maintenant, mais les mensonges peuvent être dans le passé, le présent ou le futur. Tu peux ainsi dire :

  • Je sens qu’il mentait.

Verbe de la subordonnée à l’imparfait : antériorité parce que le mensonge a eu lieu avant l’énoncé.

  • Je sens qu’il a menti.

Verbe de la subordonnée au passé composé : antériorité parce que le mensonge a eu lieu avant l’énoncé.

  • Je sens qu’il ment.

Verbe de la subordonnée au présent : simultanéité parce que le mensonge a lieu pendant l’énoncé.

  • Je sens qu’il mentira.

Verbe de la subordonnée au futur : postériorité parce que le mensonge aura lieu après l’énoncé.

La proposition principale est au passé

Quand la principale est au passé, la subordonnée doit elle aussi s’accorder à ce repère. Reprenons le même exemple avec le verbe sentir : je sentais. Selon le sens, tu peux exprimer l’antériorité, la simultanéité ou la postériorité :

  • Je sentais qu’il avait menti.

Verbe de la subordonnée au plus-que-parfait : antériorité parce que le mensonge a eu lieu avant le sentiment exprimé.

  • Je sentais qu’il mentait déjà.

Verbe de la subordonnée à l’imparfait : antériorité contextuelle, parce que le mensonge avait déjà commencé avant le sentiment exprimé.

  • Je sentais qu’il mentait.

Verbe de la subordonnée à l’imparfait : simultanéité parce que le mensonge se déroulait en même temps que le sentiment exprimé.

  • Je sentais qu’il mentirait.

Verbe de la subordonnée au conditionnel présent : postériorité parce que le mensonge devait avoir lieu après le sentiment exprimé.

À retenir

Quand la principale est au passé, la subordonnée exprime :

– l’antériorité avec le plus-que-parfait ou l’imparfait

– la simultanéité avec l’imparfait

– la postériorité avec le conditionnel

La concordance au discours indirect (avec repères temporels)

On rapporte au style indirect un énoncé du style direct, en adaptant temps, personnes et repères (demain, hier, maintenant, ici, etc.). On garde le même noyau lexical (venir), et on fait varier le verbe introducteur (dire).

Transformations des temps quand le verbe introducteur est au passé

Base (style direct) → Indirect (verbe introducteur au passé : Il a dit…) :

Il a dit : « Il vient. »Il a dit qu’il venait.

Présent → Imparfait

Il a dit : « Il viendra demain. »Il a dit qu’il viendrait le lendemain.

Futur simple → Conditionnel présent

Il a dit : « Il sera venu avant midi. »Il a dit qu’il serait venu avant midi.

Futur antérieur → Conditionnel passé

Il a dit : « Il est venu. »Il a dit qu’il était venu.

Passé composé → Plus-que-parfait

Il a dit : « Il venait souvent. »Il a dit qu’il venait souvent.

Imparfait → Imparfait (stable)

Il a dit : « Il était venu avant toi. »Il a dit qu’il était venu avant moi.

Plus-que-parfait → Plus-que-parfait (stable)

Il a dit : « Venez ! »Il a dit de venir.

Impératif → Infinitif de consigne

Conclusion

La principale fixe le repère ; la subordonnée encode simultanéité, antériorité ou postériorité par un temps appartenant au mode exigé (indicatif / subjonctif / conditionnel). Au discours indirect, on adapte les temps (souvent en recul au passé) et les repères temporels (demain → le lendemain, ici → là-bas, etc.).

En gardant une même trame d’exemples, vérifie toujours : Quel est mon repère ? Quelle est la relation temporelle visée ? Quel mode le verbe principal impose-t-il ?