La soutenabilité de la croissance

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La croissance économique a des effets néfastes. Elle se heurte en effet à des limites écologiques qui posent la question de sa soutenabilité.

I. Quelles sont les limites écologiques de la ­croissance ?

1) La croissance à l’origine d’externalités négatives

L’activité industrielle se traduit par l’émission de gaz à effet de serre liée à l’utilisation d’énergies fossiles (charbon, pétrole). Au niveau mondial, la croissance économique se traduit par une augmentation de ces émissions polluantes.

Celles-ci sont à l’origine d’un réchauffement climatique car elles renforcent l’effet de serre. L’augmentation des températures moyennes a un fort impact ­écologique : élévation du niveau des océans, dérèglements climatiques…

La croissance s’accompagne d’une surexploitation des ressources naturelles. Ainsi, les prélèvements sur le capital naturel s’intensifient et les ressources non renouvelables comme le pétrole s’épuisent.

2)  L’environnement, un bien commun difficile à protéger

L’environnement est un bien commun qui peut être consommé sans limite par les agents économiques puisqu’ils n’ont pas à payer pour l’utiliser. Cependant, une surexploitation de ces ressources (comme les ressources halieutiques accessibles librement et surexploitées) conduit à une « tragédie des biens communs ». La biodiversité est ainsi mise en danger par la destruction d’espèces animales et végétales.

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La biodiversité désigne la diversité des espèces vivantes, végétales ou animales, présentes dans un milieu terrestre ou aquatique. Sa préservation est un enjeu majeur du développement durable.

La biocapacité mondiale est dépassée. Il faudrait aujourd’hui l’équivalent de 1,7 planète pour produire ce que consomme l’humanité pour son alimentation, ses déplacements ainsi que pour absorber ses déchets : nous prélevons donc plus que les ressources disponibles de la planète et nous les épuisons.

II. L’innovation peut-elle faire reculer ces limites ?

1 ) Les conditions d’une croissance soutenable

La croissance soutenable s’inscrit dans la recherche d’un développement ­durable. Elle doit permettre de satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.

Elle passe par la transmission aux générations futures d’un stock de capitaux au moins constant qui les assurera de pouvoir satisfaire leurs ­besoins.

Mot-clé

Le stock de capitaux transmis aux générations futures est composé de capital physique, humain, institutionnel et naturel. Leur bien-être dépendra du volume et de la qualité des stocks transmis.

2)  Innovation et soutenabilité

L’innovation peut constituer un moyen de rendre la croissance soutenable : en utilisant de nouvelles techno­logies, plus économes en ressources naturelles ou en ­découvrant de nouvelles sources d’énergie, non polluantes et renouvelables, le progrès technique peut repousser les limites de la croissance.

Si l’on considère que les capitaux sont substituables, la dégradation du ­capital naturel peut-être compensé par l’accumulation d’autres capitaux (humain, techno­logique) : la croissance est soutenable malgré la diminution du stock de capital naturel grâce au progrès technique (thèse de la soutenabilité faible).

Cependant, certains économistes soutiennent que les différents types de ­capitaux ne sont pas substituables et que les atteintes au capital naturel sont irréversibles : le progrès technique ne peut assurer à lui seul la soutenabilité de la croissance (thèse de la soutenabilité forte).

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Dépenses publiques de R&D dans les énergies renouvelables en France

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Note : la forte baisse observée entre 2015 et 2016 est liée à une modification des modes de comptabilisation qui a réduit le champ des dépenses allouées à la catégorie des énergies renouvelables.

Source : SDES, Les dépenses publiques de R&D en énergie en 2017.

 Le progrès technologique a permis de développer l’exploitation de sources d’énergie renouvelables et non polluantes (panneaux photovoltaïques, éoliennes).

 La part des énergies renouvelables est passée de 9,3 % en 2006 à 16 % en 2016.