Introduction
Un texte efficace ne doit pas être répétitif ni monotone. Pour éviter de reprendre toujours les mêmes mots ou les mêmes tournures, on utilise la reformulation. Elle consiste à exprimer une même idée avec des mots différents, en variant le vocabulaire ou la syntaxe. La reformulation enrichit l’écriture, capte l’attention du lecteur et prouve la maîtrise de la langue. Elle est aussi un outil de compréhension : reformuler ce que l’on a lu ou entendu permet de vérifier que l’on a bien compris.
La reformulation par les synonymes
La première technique consiste à employer des synonymes. Dans un récit, au lieu de répéter « dire », on peut varier : déclarer, répondre, annoncer, affirmer. Dans une dissertation, au lieu de répéter « important », on peut utiliser essentiel, fondamental, majeur. Les synonymes ne sont cependant jamais parfaitement équivalents : chacun apporte une nuance. Le choix du bon terme dépend du registre (familier, courant, soutenu) et de l’effet recherché.
À retenir
Les synonymes évitent les répétitions et introduisent des nuances de sens.
La reformulation par la périphrase
La périphrase remplace un mot par une expression équivalente qui le désigne autrement. Ainsi, au lieu de répéter le roi, on peut dire le souverain ou le monarque. En littérature, les auteurs utilisent souvent des périphrases poétiques : l’astre du jour pour désigner le soleil. Dans un commentaire littéraire, on peut reformuler l’écrivain par l’auteur du texte ou le poète selon le cas.
À retenir
La périphrase enrichit l’expression et permet d’insister sur un aspect du mot ou d’en varier la valeur stylistique.
La reformulation par la pronominalisation
Une autre manière d’éviter la répétition est la pronominalisation : remplacer un mot ou un groupe de mots déjà mentionné par un pronom. Dans un récit : Marie est entrée dans la pièce. Elle s’est assise. Le pronom elle évite la répétition du prénom. Mais la pronominalisation ne concerne pas seulement les sujets : les pronoms compléments comme le, la, les, en, y jouent aussi ce rôle. Par exemple : J’ai vu ce film. Je l’ai adoré. Ici, l’ remplace ce film et allège la phrase.
La pronominalisation doit être utilisée avec précision pour éviter les ambiguïtés : le lecteur doit toujours comprendre à quoi renvoie le pronom.
À retenir
Les pronoms, qu’ils soient sujets, démonstratifs ou compléments, allègent le texte et évitent les redites, à condition d’être employés clairement.
La variation syntaxique
On peut reformuler une même idée en changeant la construction de la phrase. Dans un commentaire, au lieu d’écrire : L’auteur critique la société car il en dénonce les injustices, on peut varier : En dénonçant les injustices, l’auteur critique la société.
Attention cependant : certaines transformations modifient légèrement la focalisation. Par exemple, Il décida de partir peut devenir La décision de partir fut prise. Le sens reste proche, mais l’accent passe de l’agent (il) à l’action (la décision). La reformulation syntaxique peut donc mettre en valeur un autre élément et influer sur le style.
À retenir
Varier la syntaxe permet de changer le rythme ou l’insistance dans une phrase. La reformulation peut déplacer la focalisation sans changer radicalement le sens.
La reformulation dans différents genres
Dans le récit, la reformulation évite les répétitions qui alourdissent le texte : un personnage peut courir, puis se précipiter, puis s’élancer, ce qui rend la scène plus vivante.
Dans l’argumentation, reformuler un argument sous plusieurs formes le rend plus convaincant : La liberté d’expression est indispensable peut devenir On ne saurait se passer de la liberté de parole dans une démocratie.
Dans le commentaire littéraire, reformuler les idées de l’auteur est essentiel : il ne suffit pas de recopier une citation, il faut la réexpliquer avec ses propres mots pour montrer qu’on en a saisi le sens.
À retenir
La reformulation s’adapte au genre de texte : narration vivante, argumentation précise, commentaire éclairant.
La reformulation comme compétence de compréhension
Reformuler ne sert pas seulement à écrire : c’est aussi une compétence de lecture. Être capable de redire avec ses mots une phrase d’un auteur prouve qu’on en a saisi le sens. C’est pourquoi, en classe, les professeurs demandent souvent aux élèves de reformuler une consigne ou un passage. Celui qui sait reformuler montre qu’il a compris, tandis que celui qui répète mot à mot n’a pas forcément assimilé le sens.
À retenir
Savoir reformuler, c’est vérifier sa compréhension. C’est une compétence aussi utile à l’oral qu’à l’écrit.
Conclusion
La reformulation est un outil indispensable pour enrichir l’écriture et assurer la clarté de la lecture. Qu’il s’agisse de varier le vocabulaire, d’utiliser des périphrases, des pronoms ou des structures différentes, l’objectif est toujours d’éviter la monotonie et d’affiner l’expression. Elle est aussi la preuve d’une compréhension réelle : savoir dire autrement, c’est savoir vraiment dire.
