La question coloniale et la fin de la IVe République

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Depuis 1945, les revendications anticoloniales se multiplient dans tout l’Empire colonial français. Les gouvernements successifs de la IVe République sont incapables de les enrayer.

I) L’expérience Mendès-France

1) Le règlement de la question indochinoise et tunisienne

Depuis 1946, la France est engagée dans une guerre coloniale en Asie (guerre d’Indochine). Malgré la défaite militaire à Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, le ministre des Affaires étrangères français refuse de négocier l’indépendance.

Pierre Mendès-France, membre du parti radical, forme un nouveau gouvernement le 17 juin 1954. Il s’engage à démissionner si une solution n’est pas trouvée au bout d’un mois. Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954, il obtient satisfaction : les accords de Genève sont signés.

Mini bio

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Pierre Mendès-France (1907-1982) transcende les clivages politiques et soulève l’enthousiasme de la jeunesse. Il souhaite que les Français s’expriment à travers leurs représentants et rejette l’action d’un homme providentiel.

Il entame ensuite des pourparlers afin d’accorder l’indépendance à la Tunisie et au Maroc.

2) Le début du bourbier algérien

L’Algérie est une colonie de peuplement où vivent 800 000 Français d’origine européenne (les « pieds-noirs »), pour une population de 9 millions d’habitants en 1954. Elle est considérée comme partie intégrante du territoire français.

Les Algériens dits « musulmans » n’ont cependant pas les mêmes droits que les colons. Les revendications des nationalistes algériens ne sont jamais prises en compte. Ainsi certains membres se lancent dans la lutte armée pour obtenir leur indépendance. Le 1er novembre 1954, une série d’attentats menés par le Front de libération nationale (FLN) endeuille l’Algérie française. Cette « Toussaint rouge » marque le début de la guerre d’Algérie.

Mendès-France refuse toute négociation et face à la recrudescence des violences en Algérie, son gouvernement démissionne le 5 février 1955.

II) L’impossible consensus

1) L’engrenage de la violence et division de l’opinion

En janvier 1956, le président du Conseil socialiste Guy Mollet essaie d’imposer un cessez-le-feu pour entamer des négociations. Mais FLN et Français d’Algérie s’opposent aux pourparlers. La France envoie les appelés du contingent.

Chiffre clé

De 1955 à 1962, 1 500 000 appelés du contingent (jeunes effectuant leur service militaire) sont envoyés combattre en Algérie.

En janvier 1957, une division de parachutistes commandée par le général Massu est envoyée à Alger. Ces soldats disposent de « pouvoirs spéciaux » qui incluent l’usage de la torture. Ces pratiques déclenchent de vives controverses en métropole, parmi les intellectuels comme chez les hommes politiques.

En Algérie, l’armée française contrôle la population par un mélange de terreur et d’action sociale. En France, certains réclament le retour d’un pouvoir fort.

2) L’agonie de la IVe République

Inquiets par la possible investiture à la présidence du Conseil de Pierre Pflimlin, que l’on sait favorable à des négociations avec le FLN, les partisans de l’Algérie française manifestent à Alger le 13 mai 1958. Le général Massu prend alors la tête d’un « Comité de salut public ».

Le 29 mai, le président de la République René Coty fait appel au général de Gaulle pour éviter la guerre civile. Le 2 juin, il reçoit les pleins pouvoirs afin de réformer la Constitution.