La poésie aux XVIIe et XVIIIe siècles

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Après l’âge d’or de la Renaissance, la poésie de l’âge classique (XVIIe et XVIIIe siècles) peut sembler un peu terne aux yeux du lecteur actuel. Pourtant, elle est marquée par le développement de genres spécifiques et d’œuvres majeures qui méritent d’être étudiés aujourd’hui encore.

I La poésie de l’âge baroque

La poésie de la première moitié du XVIIe siècle emprunte des chemins divers.

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La préciosité est un mouvement littéraire et culturel qui s’est développé dans les salons du XVIIe siècle. Il se caractérise par son esthétique raffinée et son art de la conversation.

• Dans les salons de la préciosité, elle se fait mondaine et légère pour pratiquer des genres très codifiés.

• Avec Mathurin Régnier et Paul Scarron, elle explore une veine satirique et moqueuse.

• Chez Théophile de Viau, elle devient personnelle et chante les joies et les peines de l’existence.

• Avec Saint-Amant, elle exalte les plaisirs sensuels quand, chez Tristan L’Hermite, elle se teinte de mélancolie.

Mais le grand poète de cette première moitié de siècle, c’est François de Malherbe. Il incarne une forme de poésie nouvelle, qui refuse l’héritage antique aussi bien que le modèle de la Pléiade. Consacrant la supériorité de la forme sur le fond, il fait de l’écriture poétique la quête d’une langue pure et engage une véritable régularisation de la versification.

II La poésie classique

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la diversité perdure dans la production poétique : on écrit des épopées aussi bien que des jeux de salon, des poèmes religieux aussi bien que des vers de circonstance commandés par le pouvoir.

C’est cependant la poésie didactique qui voit s’épanouir les deux grands poètes de ce temps, Jean de La Fontaine et Nicolas Boileau.

• Le premier est l’auteur de célèbres Fables (1668-1694) dont les vers plaisants délivrent un enseignement moral par l’intermédiaire d’un récit divertissant.

• Le second est l’auteur d’un non moins fameux Art poétique (1674) dont les mille cent vers diffusent les principes du classicisme concernant les grands genres littéraires, parmi lesquels la poésie.

III La poésie au XVIIIe siècle

Si la poésie perdure tout au long du siècle des Lumières sous la forme d’un jeu de salon, elle reste le parent pauvre d’un âge dominé par la raison et dédié à la prose philosophique.

La fin du siècle est cependant marquée par un retour du sentiment et, à travers lui, de la poésie lyrique : les années 1770-1800 annoncent ainsi la révolution romantique du siècle suivant.

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Parce qu’elles anticipent certaines caractéristiques du romantisme, on qualifie souvent de préromantiques les œuvres de la fin du XVIIIe siècle ; il ne s’agit cependant que d’une construction rétrospective.

L’œuvre d’André Chénier est exemplaire de la poésie de cette fin de siècle : prenant modèle sur l’Antiquité, elle réhabilite l’inspiration créatrice et l’expression du sentiment, en particulier dans ses Élégies (écrites autour de 1785) et ses Odes (écrites en 1794), recueils publiés de façon posthume en 1819.