La poésie au Moyen Âge

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C’est au cours du Moyen Âge, entre la fin du XIe siècle et la fin du XVe siècle, que se définissent progressivement les caractéristiques de la poésie française. Cette période voit aussi naître la figure du poète, appelée à jouer un rôle central dans la vie littéraire des siècles suivants.

I Les genres poétiques au Moyen Âge

1 La constitution de la poésie comme genre

La question des genres est relativement complexe au Moyen Âge : l’usage systématique du vers, qui facilite à la fois la mémorisation du texte et son accompagnement musical, confond d’abord le roman, le fabliau ou la chanson.

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La courtoisie désigne la culture qui dominait dans les cours des seigneurs médiévaux et en particulier les règles de l’amour courtois, la fin’amor occitane.

Mais, au cours du XIIe siècle, la poésie devient un genre autonome, essentiellement dévolu à l’expression amoureuse de la courtoisie. Parallèlement, des auteurs comme Rutebeuf inaugurent, à partir du XIIIe siècle, une veine plus réaliste, voire satirique.

2 Un âge d’or du lyrisme

Le XIVe siècle correspond à l’âge d’or du lyrisme médiéval : sous l’impulsion notamment de Guillaume de Machaut, la poésie invente de nouvelles formes telles que le rondeau ou la ballade.

Au XVe siècle, Christine de Pisan, Charles d’Orléans et François Villon, dans des voies certes différentes, enrichissent eux aussi le genre lyrique. Cependant, la poésie évolue peu à peu vers un plus grand formalisme.

II Les fonctions du poète médiéval

1 Des conditions sociales variées

Faite à l’origine pour être chantée ou récitée dans les châteaux, la poésie n’aurait pu voir le jour sans un public aristocratique : les premiers poètes sont des poètes de cour qui vont de château en château et dépendent de la générosité d’un mécène.

Cependant, à côté de ces poètes itinérants, tel Rutebeuf, certains poètes (comme Guillaume de Poitiers) sont de grands seigneurs. Cette variété sociologique peut être constatée tout au long du Moyen Âge : Charles d’Orléans, surnommé le Prince-poète est un duc, quand Guillaume de Machaut est un clerc au service d’un seigneur, et François Villon un voyou.

2 Trouvères et troubadours

Aux XIIe et XIIIe siècles, les deux figures majeures du poète sont le troubadour et le trouvère. Le troubadour apparaît à la toute fin du XIe siècle dans le sud de la France : tels Guillaume de Poitiers et Bernard de Ventadour, il écrit en langue d’oc et diffuse les codes de la poésie courtoise.

Le trouvère apparaît au XIIIe siècle dans le nord de la France : tel Thibaut de Champagne, il transpose en langue d’oïl le lyrisme courtois des troubadours.

III Les formes fixes médiévales

C’est au Moyen Âge que la majorité des formes fixes ont été définies : les nombreux traités d’art poétique des XIVe et XVe siècles fixent les règles de composition de formes généralement héritées de la danse ou de la chanson.

La ballade est généralement constituée de trois strophes suivies d’un envoi (correspondant à une demi-strophe). Chaque strophe s’achève par un refrain identique, et l’envoi nomme le dédicataire du poème. Elle connaît de nombreuses variantes, selon le nombre et le type de strophes.

Le rondeau doit son nom à la ronde que l’on dansait lorsqu’on le chantait à l’origine. Sa forme a varié considérablement, mais il s’agit, généralement, d’un poème constitué de trois strophes d’octosyllabes ou de décasyllabes, développées sur deux rimes seulement, et comprenant un refrain.