Introduction
Le corps masculin possède un ensemble d’organes spécialisés qui assurent la production des spermatozoïdes, leur maturation et leur acheminement vers l’extérieur lors de l’éjaculation. Cet ensemble forme l’appareil reproducteur masculin, ou appareil génital masculin. Il remplit deux fonctions essentielles : la production des cellules reproductrices (ou gamètes) et la sécrétion d’hormones sexuelles, principalement la testostérone, qui joue un rôle clé dans le développement des caractères sexuels masculins et le maintien de la fertilité.
Les scientifiques étudient ces fonctions à l’aide de la microscopie (observation de coupes de testicules, de spermatozoïdes) et d’examens médicaux comme le spermogramme, qui permet d’analyser la quantité, la mobilité et la forme des spermatozoïdes pour évaluer la fertilité masculine.
L’anatomie de l’appareil reproducteur masculin
L’appareil reproducteur masculin comprend des organes internes et des organes externes, qui fonctionnent ensemble pour permettre la reproduction.
Les testicules
Les testicules sont deux glandes situées dans le scrotum (ou bourses), à l’extérieur de la cavité abdominale. Cette position maintient leur température autour de 34 °C, légèrement inférieure à celle du corps, condition indispensable à la production des spermatozoïdes.
Chaque testicule contient de nombreux tubes séminifères enroulés, où se déroule la spermatogenèse (formation des spermatozoïdes à partir de cellules souches). À l’intérieur de ces tubes se trouvent les cellules de Sertoli, qui assurent le soutien et la nutrition des cellules germinales en développement et sont directement stimulées par la FSH (hormone folliculo-stimulante). Entre les tubes séminifères, les cellules de Leydig sécrètent la testostérone, l’hormone masculine principale.
L’épididyme
Les spermatozoïdes quittent les testicules et passent dans un long conduit replié : l’épididyme. Ils y terminent leur maturation, acquièrent leur mobilité et sont stockés jusqu’à l’éjaculation.
Les canaux et les glandes annexes
Les spermatozoïdes poursuivent leur trajet dans les canaux déférents, qui rejoignent l’urètre. En chemin, ils sont mélangés aux sécrétions des vésicules séminales (riches en fructose, source d’énergie) et de la prostate, dont le liquide alcalin favorise leur survie dans le milieu vaginal acide. Les glandes de Cowper (ou bulbo-urétrales) sécrètent un liquide lubrifiant avant l’éjaculation, qui nettoie et neutralise l’urètre.
L’ensemble de ces sécrétions forme le sperme, mélange de spermatozoïdes et de liquide séminal.
Les organes externes
Le pénis, formé de tissus érectiles, permet la copulation grâce à l’érection (remplissage de sang). Le scrotum, qui entoure les testicules, régule la température, essentielle au bon déroulement de la spermatogenèse.
À retenir
Les testicules produisent les spermatozoïdes et la testostérone. Les canaux et glandes annexes assurent la maturation, la nutrition et le transport des spermatozoïdes. Le pénis et le scrotum permettent la copulation et la régulation thermique.
La production des spermatozoïdes : la spermatogenèse
La spermatogenèse (du grec sperma = semence, genesis = création) désigne le processus de formation des spermatozoïdes à partir de cellules souches germinales. Elle commence à la puberté et se poursuit toute la vie adulte.
À l’intérieur des tubes séminifères, les cellules souches se multiplient d’abord par mitose (division cellulaire qui produit deux cellules identiques), puis subissent une méiose (division cellulaire qui divise par deux le nombre de chromosomes, donnant des cellules haploïdes). Ces divisions successives assurent la continuité génétique et la diversité des gamètes.
Les spermatides obtenues se transforment ensuite en spermatozoïdes : leur noyau se condense, un flagelle se forme pour la mobilité et la tête s’équipe d’un acrosome, contenant des enzymes nécessaires à la pénétration de l’ovule.
Les spermatozoïdes passent ensuite dans l’épididyme, où ils deviennent mobiles. Ils ne sont pleinement fécondants qu’après leur passage dans les voies génitales féminines, lors d’une étape appelée capacitation (non exigée au programme, mais utile pour comprendre leur activation finale).
À retenir
La spermatogenèse se déroule dans les tubes séminifères et dure environ 74 jours. Les cellules de Sertoli, stimulées par la FSH, soutiennent et nourrissent les cellules germinales. Les spermatozoïdes deviennent fécondants après maturation dans les voies féminines (capacitation).
Le contrôle hormonal de la fonction reproductrice
La production des spermatozoïdes et la sécrétion de testostérone sont régulées par le système hormonal hypothalamo-hypophysaire.
L’hypothalamus (région du cerveau qui contrôle de nombreuses fonctions automatiques) libère une hormone appelée GnRH (Gonadotropin-Releasing Hormone, soit « hormone de libération des gonadostimulines »). Cette GnRH stimule l’hypophyse (glande à la base du cerveau), qui libère deux hormones :
la FSH (hormone folliculo-stimulante), qui agit sur les cellules de Sertoli pour stimuler la spermatogenèse ;
la LH (hormone lutéinisante), qui agit sur les cellules de Leydig et déclenche la production de testostérone.
Ce système est équilibré par un rétrocontrôle hormonal : la testostérone limite la production de GnRH, FSH et LH, tandis que les cellules de Sertoli sécrètent l’inhibine, qui régule spécifiquement la FSH.
À retenir
La GnRH déclenche la production de FSH et LH par l’hypophyse. La FSH agit sur les cellules de Sertoli, la LH sur les cellules de Leydig. La testostérone et l’inhibine assurent un rétrocontrôle pour maintenir l’équilibre hormonal.
Facteurs influençant la spermatogenèse et la fertilité masculine
La fertilité masculine dépend d’un équilibre entre la production de spermatozoïdes, le bon fonctionnement hormonal et la santé des organes reproducteurs. Plusieurs facteurs peuvent l’altérer :
Une température trop élevée (port de vêtements serrés, exposition prolongée à la chaleur) diminue la qualité du sperme, car les testicules doivent rester plus froids que le reste du corps pour produire efficacement des spermatozoïdes.
Les substances toxiques comme le tabac, l’alcool, certains pesticides ou les perturbateurs endocriniens peuvent interférer avec la production hormonale et altérer la spermatogenèse.
Les infections constituent une autre cause importante. Par exemple, les oreillons post-pubertaires — maladie virale touchant les glandes salivaires — peuvent, lorsqu’ils surviennent après la puberté, provoquer une inflammation des testicules (orchite) susceptible d’entraîner une baisse temporaire ou durable de la fertilité.
Les médecins utilisent le spermogramme, un examen biologique simple, pour mesurer la concentration, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes. Cet outil d’observation scientifique permet d’identifier les anomalies (comme une faible mobilité ou une production insuffisante) et de relier les résultats à des causes possibles (température, toxiques, infections).
À retenir
La fertilité masculine dépend de la température, de l’équilibre hormonal et de la santé des testicules. Le spermogramme est un outil d’observation scientifique qui permet d’évaluer la qualité du sperme. Certaines maladies comme les oreillons post-pubertaires peuvent perturber la production de spermatozoïdes.
Conclusion
L’appareil reproducteur masculin illustre la parfaite coordination entre anatomie, hormones et environnement. Les testicules produisent les spermatozoïdes sous le contrôle du cerveau (hypothalamus et hypophyse), et les cellules de Sertoli et de Leydig assurent leur maturation et la sécrétion hormonale.
Ce système, régulé par la testostérone et l’inhibine, permet de maintenir une production continue et équilibrée. Cependant, la fertilité masculine reste sensible aux facteurs extérieurs comme la chaleur, les toxiques ou les infections, rappelant que la santé reproductive dépend autant du fonctionnement biologique que des conditions de vie.
