La désinformation

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Les causes de la désinformation

La gratuité : l’information est devenue un produit de consommation comme les autres grâce à la publicité. La presse écrite traditionnelle, en perte de vitesse, a du mal à équilibrer ses bilans, alors que la presse gratuite connaît un beau développement grâce aux financements de la publicité. Cette gratuité est malgré tout illusoire : toutes les données que nous transmettons, volontairement ou involontairement, sont collectées et réutilisées. Elles servent à sélectionner les informations selon les sujets dont nous sommes les plus friands.

L’uniformisation de l’information est annoncée depuis longtemps. Elle s’explique par une course à l’audience, car toute information doit être lue par le plus grand nombre. On reproche aux médias une information standard, uniformisée, où la citation des sources se fait de plus en plus rare.

La multiplicité des sources est également cause de désinformation : il faut distinguer la nature des supports et le type d’informations qu’ils offrent. Ainsi, un même sujet peut être traité de multiples façons. L’information de base, qui doit être factuelle, se mélange à tout ce qui s’agrège autour, grâce ou à cause des technologies modernes : les commentaires individuels, les partis pris, les choix politiques ou encore les réactions spontanées émises sans recul. L’auditeur ou le spectateur, pas toujours averti, reçoit donc sur un sujet ou un thème des éléments qu’il ne parvient plus à trier ni à hiérarchiser.

Quiconque possède un ordinateur ou un smartphone peut accéder à l’information, qu’elle soit issue de la presse, de la télévision, de la radio… Les supports de la presse traditionnelle proposent souvent des articles « d’appel » incitant le lecteur à payer pour la poursuite de la lecture ou à s’abonner. Les chaînes d’information, qui diffusent l’information en continu, sont relayées sur Internet. Ces articles sont alors conçus comme des marchandises.

Certains sites proposent le visionnage libre de reportages, de documentaires et de rediffusions. Sans explication par exemple sur des sujets sensibles, la désinformation peut aussi s’introduire à tout moment selon l’angle où cette information sera traitée, voire retraitée.

Les fausses informations ou fake news

Pour créer une fausse information, il suffit d’inventer une information qui puisse être crédible, ce qui ne signifie pas qu’elle soit vraie, mais simplement qu’elle est susceptible de retenir l’attention d’un public peu averti ou peu soucieux de vérité et disposé à en croire le contenu. Une autre méthode consiste à prendre une vraie information et à la compléter en fonction de ce que le public est prêt à entendre.

Les sites d’information subissent de plein fouet l’influence des réseaux sociaux. Apparus dès les années 1997, ils permettent à quiconque de diffuser une information écrite ou visuelle. De nombreuses vidéos ou photos ont fait le tour du monde avant que l’on s’aperçoive quelques jours plus tard qu’elles sont fausses ou fallacieuses. Entre temps, elles ont influencé l’opinion publique et parfois déchaîné un déferlement de haine. Par ailleurs, la vitesse à laquelle elles sont relayées rend très difficile tout rectificatif.

Les communautés sur les réseaux sociaux échangent, se soutiennent ou se critiquent ; ce sont des lieux de polémiques, de consensus, de pétitions et d’influence relayés avec plus ou moins de succès. C’est un message relayé très rapidement qui, sans le vouloir nécessairement, peut être détourné ou falsifié et enflammer la « toile ».

Quiconque peut poster une vidéo en ligne. Ainsi se diffusent de fausses informations ou des informations tronquées et dépourvues de fiabilité. Mais les émetteurs ne sont pas les seuls responsables de cette désinformation. Le récepteur, qui décode ces informations, le fait à travers ses propres filtres (sa culture, ses origines, ses opinions politiques ou ses convictions religieuses). Il est donc prêt à accepter ces affirmations si son jugement critique lui fait défaut ou si cette fausse information le conforte dans ses idées.

exemple

Les grands médias ne sont pas à l’abri des fake news. Il leur arrive de propager involontairement de fausses informations, comme l’arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès, accusé du meurtre de l’ensemble de sa famille et recherché par toutes les polices du monde. Il a été confondu avec un homme, arrêté en Écosse à l’aéroport de Glasgow, et finalement innocenté.