Du risque social à la protection sociale, un projet de société

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I) La notion de risque social

A) Définition

Selon la banque de données en santé publique (BDSP) le risque social désigne un événement dont la survenue est le plus souvent incertaine ou imprévue, provoquant une diminution du niveau de vie, soit parce que les dépenses augmentent, soit parce que les ressources diminuent. Ce risque est qualifié de « social » car il est pris en charge par la collectivité. Selon la situation, les risques sociaux sont dits traditionnels ou sont qualifiés de risques émergents.

B) Les risques traditionnels et émergents

Les risques traditionnels consistent en un certain nombre d’événements anciens, c’est-à-dire dont l’existence est au moins aussi ancienne que celle de notre système de protection sociale.

Les risques émergents sont des événements méconnus jusqu’alors. Ils sont propres à l’ère post-industrielle et en lien direct avec les nouveaux modes de vie et de consommation. Ils sont les conséquences des gains en matière de conditions de vie et de développement des progrès. Récents ou nouveaux, ces risques ne font pas à ce jour l’objet d’une couverture spécifique de protection.

Exemple : 

Ils correspondent aux branches de la Sécurité sociale créée en 1945 : maladie, maternité, invalidité, décès, accidents du travail, maladies professionnelles, famille, vieillesse. Chacun de ces évènements, récurrents et (re)connus par notre système de prise en charge, occasionne une hausse des dépenses et une diminution des revenus de l’individu.

Exemple : 

Il s’agit spécialement de la dépendance, mais également d’une forme de précarité nouvelle, de pauvreté voire d’exclusion sociale, de l’emploi et du logement.

II) Du risque social à la protection sociale, un projet de société

La protection sociale est née de la volonté de garantir et protéger les individus des conséquences négatives dues à l’exposition aux risques sociaux. Pour faire face à ces risques, des mécanismes de prévoyance collective doivent être mis en œuvre :

des prestations sociales, versées directement aux ménages, soit en espèces, soit en nature ;

des services sociaux, désignant l’accès par les individus à des services, fournis à prix réduit voire gratuitement.

Les prestations sociales répondent à deux techniques de protection sociale, selon une logique de protection universelle qui a pour but de couvrir certaines catégories de dépenses pour chacun. Les prestations sont donc accordées sans conditions de cotisations ni de ressources, mais sont les mêmes pour tous (prestations familiales). Les techniques de protection sociale sont les suivantes :

une technique d’assurance sociale, dont l’objectif est de prévenir contre la perte de revenus (chômage, maladie, vieillesse, accident du travail). Les prestations sociales sont financées par des cotisations prélevées sur les salaires et donc réservées à ceux qui cotisent ;

une technique d’assistance, dont l’objectif est d’instaurer une solidarité entre les individus pour lutter contre les formes de pauvreté. La prestation assure alors un revenu minimum, sous conditions de ressources, mais sans besoin de cotisations, en ne couvrant pas spécifiquement un risque (exemple : RSA, Allocation adulte handicapé…).