Des modèles et systèmes productifs mondialisés

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La localisation et l’organisation des activités productives se sont tellement complexifiées que l’on parle aujourd’hui de systèmes productifs. La production se réalise à travers une chaîne de valeur globale qui associe de multiples acteurs à de multiples échelles d’intervention.

I Les mutations du système capitaliste en France

1 Le fordisme

Le fordisme se développe en France à partir des années 1950. La production de masse d’objets standardisés est réalisée par une main-d’œuvre spécialisée à faible coût, aux méthodes de travail optimisées par le taylorisme.

La conception se concentre dans les métropoles. Les espaces de la fabrication dépendent des voies de communication plus que de la proximité des matières premières. Les zones industrialo-portuaires se développent (Fos, Le Havre).

2 Le toyotisme et le post-fordisme

La crise des années 1970 provoque l’émergence du modèle toyotiste, basé sur les flux tendus d’une production sans stock, encore plus dépendante des réseaux.

Avec le post-fordisme, les robots pilotés par ordinateur permettent une production flexible. Conjugaison des révolutions informatique et robotique, le post-­fordisme emploie des effectifs toujours plus qualifiés mais toujours moins nombreux.

II Les anciens et les nouveaux modèles productifs

1 Le modèle ternaire de Clark (années 1940)

Le secteur primaire concerne l’extraction des matières premières, le secteur ­secondaire les transforme et le secteur tertiaire rassemble les services. Ce modèle est depuis longtemps obsolète.

2 Le modèle de Damette et Scheibling (années 1990)

Ces géographes proposent un modèle, en trois sphères intégrées : productive ­(activités de production concrète comme l’agriculture ou l’industrie) ; périproductive (activités concourant à la production tel que le commerce, le transport…) ; reproductive (fonctionnement du territoire et de la société support du système productif comme l’administration, la santé…).

Repère
Mot clé

Lachaîne de valeur est l’ensemble des acteurs qui ­interviennent dans la fabrication d’un produit ou la ­fourniture d’un service.

Cette organisation ne rend toutefois pas complètement compte de la complexité de l’organisation des chaînes de valeur dans la mondialisation.

3 Le modèle centre-front-arrière de Veltz (années 2010)

Veltz distingue les activités de conception (dans les métropoles), les activités de front (sur le territoire près des clients) et les activités de l’arrière (production).

III Les logiques productives de la mondialisation

1 À l’échelle nationale

Les logiques productives de la mondialisation sont spatialement très sélectives. Les zones gagnantes sont les régions frontalières, littorales et métropolitaines.

Les investissements directs étrangers (IDE) placent la France au 7e rang mondial et 2e européen. Les investisseurs sont surtout européens (58 %). L’insertion de la France dans la mondialisation se fait prioritairement par l’intégration européenne.

2 À l’échelle locale

Les IDE présentent une grande variété. Les régions gagnantes sont bien représentées (Fujitsu à Paris-Sud).

Repère
Mot clé

L’effet-frontière joue du différentiel entre deux zones, l’une riche et active mais manquant de main-d’œuvre, l’autre plus pauvre avec du chômage.

Des régions moins favorisées peuvent bénéficier d’atouts géographiques, comme la proximité de la mégalopole européenne (effet-frontière). Beaucoup dépend de l’environnement local dans lequel se développe l’entreprise.

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Le modèle des sphères emboitées

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