Crimes de guerre et crimes de masse

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La Seconde Guerre mondiale est le conflit le plus meurtrier de l’Histoire. Ce sombre bilan (50 millions de morts) s’explique par la multiplication des crimes de guerre et des crimes de masse, qui ont délibérément pris pour cible les populations civiles.

I) Des crimes de guerre pour anéantir

1) Sur le front de l’Est

La vision raciste d’Hitler prévaut à l’organisation de l’Europe nazie. Les Slaves (Polonais, Ukrainiens ou Russes) sont considérés comme des « êtres inférieurs », au service de la population allemande.

En Europe de l’Est, l’armée allemande reçoit l’ordre de tuer tous ceux qui s’opposent à son avancée. Ainsi, à l’automne 1941, à Kharkov, en Ukraine, des centaines d’hommes sont pendus aux balcons de la ville. En Biélorussie, sur les 10 949 soldats prisonniers lors des combats, 10 431 sont fusillés. Ces meurtres sont des crimes de guerre.

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Selon la définition proposée par le tribunal de Nuremberg, sont qualifiés de crime de guerre, l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation de civils ou de prisonniers de guerre par une armée occupante.

2) Sur le front asiatique

Les Japonais exploitent, torturent et massacrent les civils en Asie du Sud-Est. En 1937, lors de la prise de la ville de Nankin en Chine, femmes et enfants sont violés en masse. En 1945, les habitants de Manille aux Philippines subissent le même sort.

Les prisonniers de guerre occidentaux et asiatiques sont soumis aux travaux forcés, comme pour la construction du pont de la rivière Kwai, terminé en 1943. Entre 1931 et 1945, 5 millions de civils sont ainsi massacrés et 2 millions contraints aux travaux forcés.

II) Le génocide des Juifs et des Tziganes

1) Une politique systématique de confinement

Depuis l’arrivée d’Hitler au pouvoir, les Juifs sont victimes de lois raciales destinées à les tenir à l’écart. À partir de 1940, les nazis confinent les Juifs dans des quartiers (ghettos).

Les Tziganes, qui représentent 1 million de personnes en Europe en 1939, sont également recensés.

2) La Shoah par balles en URSS

En janvier 1941, en vue de l’invasion de l’URSS, les autorités nazies mettent sur pied quatre commandos spéciaux (Einsatzgruppen), chargés de fusiller systématiquement tous les Juifs soviétiques, hommes, femmes et enfants.

Le génocide juif débute de cette façon en juin 1941. Sur l’ensemble du front de l’Est, plus d’1 million de Juifs sont assassinés entre juin 1941 et 1944.

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Selon l’ONU, est qualifié de génocide tout acte commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Le génocide des Juifs est désigné par le terme Shoah, signifiant « catastrophe » en hébreu.

3) La « Solution finale »

Ce mode d’exécution est jugé trop lent par les nazis qui souhaitent exterminer l’ensemble de la population juive européenne (11 millions de personnes). Heydrich établit alors un plan d’extermination, la « solution finale », qu’il présente lors d’une réunion à Wannsee, en janvier 1942.

Les Juifs sont déportés en train vers des camps d’extermination – Belzec, Maidanek, Sobibor, Treblinka et Auschwitz – où les plus faibles sont gazés dès leur arrivée. 12 000 personnes sont ainsi assassinées chaque jour. Les adultes valides sont d’abord réduits aux travaux forcés, puis envoyés à la chambre à gaz. Au total, 6 millions de Juifs ont été exterminés pendant le conflit.

Les Tziganes ne font pas l’objet d’une politique d’extermination systématique. Au printemps 1944, certains sont dirigés vers des camps de concentration tandis que d’autres sont gazés, ce qui entraîne la mort de 20 % de la population tzigane.