Simulation orale 1 - ATSEM ASEM

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La candidate a été reçue à l’épreuve d’admissibilité du concours territorial interne. L’épreuve dure 20 minutes. Le jury demande à la candidate de présenter son parcours et son expérience.

ENTRETIEN
Candidate : Bonjour, je m’appelle Francesca Rodriguez. J’ai 48 ans. Je fais fonction d’ATSEM dans une petite école maternelle de 5 classes. Je travaille en petite section avec des enfants qui ont de 3 à 4 ans. Je fais fonction d’ATSEM depuis 11 ans. Dans ma commune, il y a 6 écoles maternelles pour environ 25 000 habitants.
Mon travail consiste à assister la maîtresse et à aider les enfants dès qu’ils arrivent le matin. Je les accueille avec des jeux que je prépare, ensuite l’enseignante avec qui je travaille rassemble les enfants. Pendant ce temps, je prépare le matériel pour les ateliers qu’elle a prévu de faire dans la matinée. Pendant la récréation, je range la classe et je prépare de nouveau les activités. L’enseignante me confie toujours un groupe d’enfants avec qui je fais des activités. J’aime bien faire la peinture avec eux. Ma participation aux activités me permet de mieux connaître leur progrès et de m’adapter à leur évolution. À 11 h 30, j’amène les enfants à la cantine. Je leur fais laver les mains et je mange avec eux. C’est un moment agréable où je peux échanger avec eux. J’ai toujours un groupe de 8 enfants. Je les accompagne aussi à la sieste. Puis je prends 30 minutes de pause et je range ma classe ensuite. L’enseignante surveille la sieste et nous les réveillons ensemble. L’après-midi, je participe encore à d’autres activités. À 15 h 45, j’aide les enfants à s’ha- biller pour partir avec leurs parents. Puis j’amène ceux qui restent à l’accueil du soir pour qu’ils goûtent. Je travaille en binôme avec une animatrice jusqu’à 16 h 30. Ma place est importante pour eux : je les accompagne toute la journée.

Jury : Pouvez-vous nous dire comment vous êtes arrivée dans ce métier ?

Candidate : Oui, j’ai quitté l’école après la 3e et j’ai fait un apprentissage en boulangerie. À 18 ans, j’ai commencé à travailler dans une grosse boulangerie comme commis. J’ai fait plusieurs maisons pendant 8 ans.
Ensuite, je me suis mariée et j’ai eu mes enfants et c’était difficile de continuer dans cet emploi pour moi. J’ai arrêté de travaillé et j’ai élevé mes enfants jusqu’à ce qu’ils aillent à l’école élémentaire. J’aimais bien mon métier, mais les horaires n’étaient pas compatibles avec la vie de famille.
Aujourd’hui, je suis souvent sollicitée pour faire des ateliers de pains et de pâtisseries avec les enfants de ma classe et parfois des autres classes. C’est un vrai plus dans ma fonction et c’est amusant d’entraîner les enfants à faire de la pâte à pain.
J’ai commencé à travailler dans mon école maternelle comme agent d’entretien pendant 2 ans, puis j’ai été titularisée et, ensuite, la directrice de l’école m’a proposé un poste d’ATSEM quand celui-ci a été libéré. Une collègue partait à la retraite. Je ne regrette pas d’avoir totalement changé de métier. J’ai trouvé ma place au sein de l’école.

Jury : Quelles compétences avez-vous développées en travaillant auprès d’enfants ?

Candidate : J’ai surtout appris à mieux connaître les enfants et leurs capacités. J’ai beaucoup appris avec les enseignantes. J’ai fait toutes les classes d’enfants d’âge différent, donc j’ai eu la chance d’observer les enfants de 3 à 6 ans. Il faut beaucoup les écouter pour répondre à leurs besoins. Ils nous parlent beaucoup. L’ATSEM est toujours là pour les aider quand ça ne va pas. J’ai aussi appris à les faire progresser grâce aux exercices que je fais avec la maîtresse. Aujourd’hui, je sais anticiper ses besoins lorsque je prépare le matériel pour les activités. J’ai aussi trouvé des repères quand je travaille avec mes autres collègues ATSEM. On s’entend bien, c’est une petite école. Je ne voudrais pas en changer.

Jury : Quelles sont les qualités essentielles que doit avoir l’ATSEM pour réussir dans ce métier ?

Candidate : Il faut être patient et j’ai aussi compris qu’il faut beaucoup parler avec les enfants. Au début, ce n’était pas dans mes habitudes professionnelles. Je me suis servie de mon expérience de maman. J’ai aussi fait des stages sur le développement des enfants.

Jury : Pouvez-vous nous dire à quoi servent les activités de motricité à l’école ? Candidate : Les enfants ont besoin de bouger.
Le jury attend que la candidate développe sa réponse.

Candidate : Les enfants bougent naturellement parce qu’ils ont besoin d’être plus souples, de se servir de leurs muscles. Pendant les séances de motricité, l’enseignante me demande de verbaliser tout ce qu’on fait : donc, ils apprennent aussi à parler.

Jury : Voyez-vous un autre intérêt ? 

Candidate : Heu... non, je ne vois pas.

Jury : Que savez-vous du plan particulier de mise en sûreté (PPMS) prévu dans les écoles ? Quel est votre rôle en cas d’alerte ?
Candidate : C’est une alerte qui est très différente de l’alerte incendie. Ce n’est pas le même son d’alarme. Dans ma commune, on s’entraîne en cas de risque d’inondation. J’ai déjà fait cet exercice 2 fois. En fait, on prévoit de garder les enfants à l’école. S’il y a une inondation, les routes sont impraticables et les parents ne peuvent pas venir les chercher.

Jury : Quelles dispositions ont été prises depuis 2016 concernant le PPMS ? 

Candidate : Heu... on vient de faire l’exercice et rien n’a été modifié ?

Jury : Que faites-vous si vous êtes témoin d’un enfant qui fait une chute du toboggan dans la cour de récréation et se met à pleurer ?

Candidate : Je fais alerter tout de suite les enseignantes qui surveillent la récréation ou la directrice de mon école. Je fais tenir les autres enfants à distance pour protéger celui qui est blessé. Je lui parle et essaie de lui demander de se relever doucement. J’essaie de le rassurer et de lui demander où il a mal.

Jury : Ne faut-il pas appeler les secours ?

Candidate : Je laisse à l’enseignante l’initiative d’appeler ou non le Samu.

Jury : Comment participez-vous aux activités de peinture proposées par l’enseignante ?

Candidate : Notre classe accueille 22 enfants. Je prends en charge la moitié d’entre eux lorsqu’on fait ce type d’atelier. En général, la maîtresse m’explique l’intérêt de l’exercice et me donne les consignes à répéter aux enfants. Ensuite, je passe de l’un à l’autre, je les encourage individuellement, en répétant les consignes quand ils n’ont pas bien compris. Quelquefois, je fais un exemple si la maîtresse me le demande.

Jury : Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire dans ce cas-là ?

Candidate : Je les laisse faire, même si le résultat n’est pas tout à fait celui attendu. Je ne fais pas à leur place et je ne fais pas de commentaires si je vois qu’ils n’arrivent pas à effectuer l’exercice. Ensuite, je leur apprends progressivement à nettoyer les tables et les pinceaux, ce qu’ils adorent faire.

Jury : Quel intérêt voyez-vous dans une activité de peinture ?

Candidate : Je vois que, progressivement, ils apprennent à faire des formes simples en petites sections. Ils deviennent plus habiles avec leurs mains. Ils apprennent les couleurs. Ils en reconnaissent 5 ou 6 en fin d’année. Ils débordent de moins en moins du contour qu’ils doivent peindre. Ils sont en chemin pour faire des signes qui deviendront des lettres et apprendre à écrire. L’activité peinture leur permet de faire des traces sur du papier et d’être créatifs.

Jury : Deux enfants se sont réfugiés dans les toilettes et se touchent respectivement leur sexe. Que faites-vous ?

Candidate : C’est une situation qui arrive en moyenne section et en grande section. Quand j’ai commencé à être ATSEM, j’étais choquée et j’en parlais tout de suite à la maîtresse. Avec le temps, j’ai appris que ce ne sont pas des gestes sexuels comme l’entendent les adultes, mais de la curiosité. Les enfants de moyenne section passent leur temps à se dire qu’ils sont une fille ou un garçon. Donc, aujourd’hui, je leur dis simplement de se rhabiller et que l’école n’est pas un endroit pour se mettre tout nu.

Jury : Que faites-vous si un enfant se met à bleuir brusquement à table et ne respire plus ?

Candidate : Je viens tout de suite à lui et j’essaie de lui donner des tapes dans le dos tout en faisant alerter le responsable de la pause méridienne. Il faut aller très vite et demander au premier collègue qui sait le faire d’effectuer la manœuvre de Heimlich pour débloquer l’aliment qui s’est sans doute coincé dans les voies respiratoires.

Jury : Pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ?

Candidate : Je n’ai pas appris, mais, dans les équipes, il y a toujours plusieurs personnes qui suivent régulièrement les cours de secourisme. La commune n’a pas les moyens de former tout le monde, mais j’espère être formée, moi aussi, un jour.

Jury : Quel matériel vous paraît adéquat pour un nettoyage hygiénique ? 

Candidate : Pour nettoyer quoi par exemple ?

Jury : Les sols.

Candidate : J’entretiens ma classe tous les mercredis après-midi pendant que les enfants sont en centre de loisirs. Je fais un balayage humide pour ramasser un maximum de poussière et je fais le lavage avec la méthode des deux seaux.

Jury : Quel est l’intérêt de ces méthodes ?

Candidate : Le balayage humide permet de ne pas soulever de poussière dans l’air et c’est meilleur pour la santé des enfants. Un seau contient le produit pour laver, le deuxième seau permet de rincer le tissu qui nettoie. L’eau reste plus propre, plus longtemps. Néanmoins, je change souvent d’eau dans les deux seaux.

Jury : Pourquoi les collations du matin sont-elles déconseillées dans les écoles ?

Candidate : Je sais que les collations ne sont pas conseillées parce que d’autres maîtresses n’en font plus. Mais dans ma classe, l’enseignante continue à demander aux parents d’amener de quoi faire une collation : du pain, du fromage, des gâteaux, des fruits...

Jury : Qu’en pensez-vous ?

Candidate : C’est vrai que les enfants n’ont pas très faim à 11 h 30 quand ils vont à la cantine. On déconseille les collations pour lutter contre les problèmes de surpoids chez les enfants. Je l’ai dit à l’enseignante, mais elle veut absolument faire ce temps de pause. J’ai réussi à la convaincre de faire une collation à base de fruits. Je leur fais laver les mains et je leur propose de petits bouts de fruits.

Jury : Est-ce que c’est une source de conflit ?

Candidate : Non, pas vraiment.

Jury : Vous est-il arrivé d’être en désaccord avec un enseignant ?

Candidate : Oui, une fois, avec une remplaçante qui s’énervait après les enfants. Elle ne comprenait pas pourquoi les tout-petits ne restaient pas assis... Elle avait l’habitude des enfants d’âge élémentaire.

Jury : Qu’avez-vous fait ?

Candidate : Je ne voulais pas la reprendre devant les enfants et ce n’est pas mon rôle. J’ai été voir la directrice pour voir si elle pouvait aider cette enseignante. J’ai signalé le problème à mon chef de service. J’ai gardé mon calme pour ne pas rajouter de stress dans la classe. Elle s’est un peu calmée, puis elle est partie, le remplacement était fini.

Jury : Comment le maire d’une commune est-il élu ?

Candidate : Il est élu au suffrage indirect, c’est-à-dire pas par les citoyens de la commune mais par les élus du conseil municipal. Il est élu pour 6 ans. Il n’y a qu’un seul nom de candidat à la présidence de la mairie par liste.

Jury : Comment est organisée une commune ?

Candidate : La commune est dirigée par un conseil municipal qui délibère en réunion sur toutes les questions qui concernent la commune. C’est l’organe « délibérant ». Les décisions qui sont prises en conseil sont exécutées par le maire. C’est lui qui signe les arrêtés qui permettent d’appliquer les décisions. Il prépare aussi le budget de la commune. On dit que le maire est l’organe exécutif.
Les membres du conseil municipal sont élus pour 6 ans au suffrage universel direct. Les citoyens votent pour des listes municipales. Ce vote a une particularité : il doit être paritaire, c’est-à-dire qu’il faut autant d’hommes que de femmes sur les listes.

On dit aussi qu’il est mixte, c’est-à-dire proportionnel (le nombre de sièges par liste est donné en fonction des résultats de votes), mais qu’il est aussi majoritaire : la liste qui a le plus de suffrages a le plus de poids et propose son candidat à la mairie.

Jury : Quelles sont les compétences de la commune ?

Candidate : Depuis une loi de 2010, les compétences ont été réparties entre les différentes collectivités territoriales. La commune est compétente pour organiser les services de voirie et les transports de son périmètre. Elle est chargée de la construction et de l’entretien des écoles, des crèches et des centres de loisirs. Elle peut créer un centre d’action sociale pour aider les personnes en difficulté. Elle est compétente pour le traitement des ordures ménagères et la distribution de l’eau. Elle délivre les permis de construire sur son territoire.

Jury : Combien y a-t-il de communes en France ?

Candidate : Il y a environ 36 000 communes. C’est un nombre qui diminue, car de nombreuses petites communes fusionnent entre elles. 

Jury : Merci, l’entretien est fini.

AVIS DU JURY

La candidate a commencé par une présentation assez complète du quotidien. Il ne faut pas en dire plus au jury au risque de l’ennuyer avec des évidences. Il posera des questions s’il veut en savoir plus sur votre planning et comprendre mieux les tâches qui vous incombent. Il ne faut pas dire que vous êtes ATSEM ou ASEM dans une école, vous en faites la fonction sans en avoir le grade. Si vous avez une spécialité qui peut être mise à profit dans une école, signalez cette compétence. Si le jury ne vous demande pas votre parcours, présentez-le de vous-même.

Un candidat qui répond parfaitement aux questions relevant de l’administration de la commune s’est entraîné. Sa prestation à l’oral fait la différence avec celles de nombreux autres candidats qui ne mesurent pas l’importance de ces thèmes. Dans ce type de questions, c’est du « par cœur » qu’il faut préparer et travailler pour répondre sans hésitation.

À partir d’une situation vécue par la candidate, le jury a extrapolé vers une question sur le conflit avec les enseignants qui est un sujet récurent du concours. La candidate a bien répondu. C’est à la directrice de juger si le comportement de l’enseignant doit être modifié.

Les questions peuvent s’enchaîner et traiter de sujets très différents. Répondre à de nombreuses questions donnera meilleure impression que bégayer sur chacune. Pour cela, il faut s’entraîner à répondre rapidement. N’hésitez pas à faire reposer la question si elle est incomplète. Vous pouvez aussi reformuler.

Cette candidate a de bonnes chances que le jury apprécie son expérience. Le fait qu’elle ait « fait sa place » dans l’école et qu’elle réponde à presque toutes les questions est très positif.