L'exposé du candidat
Mesdames, Monsieur, bonjour. Je m’appelle Jacques Prairie.
J’ai débuté mon parcours professionnel en tant que bénévole au sein d’une association à but non lucratif œuvrant dans le domaine de la solidarité locale en apportant une aide matérielle et morale aux sans-abris. Très rapidement, mon engagement et mon implication m’ont conduit à assumer des responsabilités croissantes au sein de l’association. J’ai ainsi assuré les missions de coordinateur de projets pendant une dizaine d’années, avant de devenir responsable administratif de l’association, poste que j’ai occupé pendant plus de 5 ans.
Mon expérience en tant que responsable associatif m’a permis de développer des compétences variées qui me semblent en adéquation avec les missions d’un rédacteur territorial.
Par exemple, en tant que coordinateur de projets, j’ai dû gérer des équipes de bénévoles, organiser des événements solidaires, mais aussi travailler en étroite collaboration avec les collectivités locales (mairies, département).
En tant que responsable, j’ai acquis une solide expérience dans la rédaction de documents administratifs et financiers, tels que les demandes de subventions et les bilans d’activités.
Par ailleurs, mon rôle de gestionnaire m’a permis de renforcer mes compétences en gestion budgétaire, que je sais indispensable pour un rédacteur territorial, surtout dans la préparation et le suivi des budgets communaux.
[courte pause de transition]
Outre mon expérience associative, c’est aussi l’envie de travailler pour l’intérêt général au sein des collectivités locales qui m’a poussé à présenter ma candidature au concours 3ème voie de rédacteur territorial.
En effet, mon parcours associatif m’a offert une vision pragmatique des problématiques locales, et je souhaite aujourd’hui contribuer à améliorer les politiques publiques locales en apportant mon expertise. Je crois en la proximité qu'offre la fonction publique territoriale avec ses usagers, et en sa capacité à adapter ses actions aux besoins réels des populations.
En outre, de mon point de vue, le métier de rédacteur territorial revêt une grande responsabilité, car il participe à la mise en œuvre des décisions politiques. Il est essentiel de garantir une gestion rigoureuse des affaires publiques, mais aussi de veiller à ce que les usagers aient un accès aisé aux services publics. Grâce à mon expérience, je suis particulièrement sensibilisé à la nécessité d’une bonne communication entre les différents acteurs locaux (élus, associations, habitants) et à l’importance de la concertation pour mener à bien des projets locaux.
Enfin, je suis habitué à la gestion administrative, qu’il s’agisse de rédiger des rapports, de suivre des dossiers ou d’assurer une veille juridique, des compétences qui me semblent utiles dans le cadre des missions confiées à un rédacteur territorial.
[courte pause de transition]
Pour conclure, je souhaite apporter ma contribution à la collectivité en tant que rédacteur territorial, en mettant à profit mon expérience acquise dans le secteur associatif. Je suis convaincu que cette nouvelle carrière me permettra d’avoir un impact positif dans la gestion des affaires locales et de continuer à œuvrer pour le bien-être de mes concitoyens.
Je vous remercie de votre attention.
L'avis du jury
La présentation, par le candidat, de son parcours professionnel et de sa motivation dure moins de 4 minutes, ce qui est trop insuffisant. Le jury sanctionnera cette durée qu’il considérera comme une méconnaissance des consignes données suffisamment à l’avance. Or, méconnaître des consignes peut s’avérer problématique une fois en poste : comment gérer un agent qui, malgré les ordres qu’il a reçus, n’en fait finalement qu’à sa tête ? Le message adressé au jury n’est donc pas vraiment pas le bon.
Par ailleurs, le candidat n’a pas suffisamment structuré son exposé, de sorte que le jury ne sait pas à l’avance quel est le plan retenu et qu’il doit donc prendre des notes « à l’aveugle », sans savoir où il se situe exactement dans les développements du candidat. Cet inconfort du jury se traduira immanquablement dans la note finale…
Cet exemple illustre le fait que l’exposé doit être préparé longtemps à l’avance, dès l’inscription au concours en réalité, pour avoir le temps nécessaire pour le peaufiner, le confronter à l’avis de son entourage, le réécrire si nécessaire et l’assimiler de sorte à ne pas le réciter mais l’énoncer avec conviction, de façon naturelle. En un mot : se l’approprier.
Pourtant, le parcours associatif du candidat est riche et peut être facilement valorisé aux yeux du jury. Il s’agit simplement d’une question de forme, de présentation, de structure et de durée. Tous ces aspects peuvent et doivent être réglés bien avant l’oral.
Au cas particulier, le candidat devait recenser les points à mettre en avant dans son exposé, à savoir :
- sa capacité à mener des projets concrets et à gérer des équipes ;
- ses compétences pour rédiger des documents administratifs, notamment dans le cadre des relations avec les collectivités locales ;
- son engagement fort pour l’intérêt général et sa volonté d’œuvrer pour le service public ;
- sa maîtrise des enjeux budgétaires et de la gestion des ressources humaines, des compétences essentielles pour un rédacteur territorial.
Comme pour les épreuves écrites, dès que l’on souhaite structurer son propos, il convient de recenser les idées puis de les organiser en fonction de leurs « affinités sélectives », autrement dit de leurs points communs. En l’occurrence, les points 2 et 4 relèvent plutôt du domaine des compétences techniques, tandis que les points 1 et 3 concernent a priori des qualités humaines.
Sur cette base, il est possible de construire l’ébauche d’un plan structuré de la manière suivante :
Introduction : rapide présentation du parcours associatif
I – Les qualités humaines que j’ai pu développer au cours de mon expérience
I – A – Mes engagement pour le bien public
I – B – Mes capacités à organiser et à fédérer
II – Les compétences que j’ai acquises au travers de ces expériences
II – A – La rédaction administrative
II – B – Maîtrise des ressources budgétaires et humaines
Conclusion : ma motivation pour devenir rédacteur territorial
Bien entendu, il s’agit là de l’armature de l’exposé et non de l’exposé en lui-même. En outre, les différentes parties et sous-parties ne seront pas énoncées de la même manière qu’un plan construit pour une épreuve écrite. L’exposé oral se doit d’être moins rigide, dans son énoncé, qu’une copie. Pour autant, sa structure doit apparaître de manière évidente aux yeux du jury, pour lui permettre de bien suivre les développements, de savoir toujours où en est le candidat et de prendre des notes plus facilement.
En tenant compte de tous ces conseils, le candidat pourrait réécrire son exposé ainsi :
« Mesdames, Monsieur, bonjour. Je m’appelle Jacques Prairie.
J’ai débuté mon parcours professionnel en tant que bénévole au sein d’une association à but non lucratif dont l’objet est d’apporter une aide matérielle et morale aux sans-abris. Les actions menées par cette association s’inscrivent dans un cadre local, très ancrées dans un territoire constitué de cinq communes. Très rapidement, mon engagement et mon implication m’ont conduit à assumer des responsabilités croissantes au sein de cette structure. J’ai ainsi assuré les missions de coordinateur de projets pendant une dizaine d’années, avant de devenir responsable administratif de l’association, poste que j’ai occupé pendant plus de 5 ans. Aujourd’hui, je souhaite donner une nouvelle orientation à ma vie professionnelle, en mettant au service d’une collectivité territoriale les qualités humaines que j’ai pu développer jusqu’à présent, ainsi que les compétences techniques que j’ai acquises par mon expérience de terrain. C’est au travers de ces deux axes que je souhaiterais, en définitive, vous exposer ma motivation pour devenir rédacteur territorial, motivation qui conclura mon propos.
S’agissant des qualités humaines que j’ai appris à développer au cours de mon expérience associative, la première concerne mon engagement fort pour l’intérêt général et ma volonté d’agir pour le bien public. Certes, cet engagement et cette volonté se sont manifestés auprès de personnes en situation de précarité, mais justement, je crois que l’aide portée aux plus fragiles de nos concitoyens constitue l’une des missions de service public portées par les collectivités territoriales, au plus près de ces populations.
La seconde qualité qui était attendue de moi concernait la capacité à mener des projets concrets et à gérer des équipes, c’est-à-dire à la fois la capacité à organiser et à fédérer qui sont aussi des fondamentaux de l’action publique. Sur ce point, ces qualités sont attendues d’un rédacteur territorial qui doit être à même, en tant que cadre intermédiaire, d’organiser une mission, un service, une action tout en fédérant son équipe, en lien avec sa hiérarchie administrative et les élus.
[courte pause de transition]
Concernant les compétences que j’ai acquises au cours de mon expérience associative, elles relèvent de la rédaction administrative, d’une part, de la maîtrise des ressources budgétaires et humaines, d’autre part.
Or, la rédaction administrative est précisément l’un des outils utilisés par les rédacteurs territoriaux, qu’il s’agisse de rédiger des rapports, des notes, des plans d’actions, des comptes-rendus ou tout autre type de document administratif. Ce type de rédaction doit avoir pour objectif d’éclairer la hiérarchie, les élus ou les usagers du service public, de la manière la plus claire et la plus simple possible, tout en restant neutre. Dans le cadre de mes responsabilités passées, j’ai eu de nombreuses occasions de rédiger ce type d’écrit, notamment lorsque je m’adressais aux communes ou au département.
Quant à la maîtrise des ressources budgétaires et humaines, elle est au cœur de l’action à mener. Sans cette maîtrise, les projets demeurent au stade d’idées mais ne peuvent se concrétiser ou s’ils le sont, leur pérennité est largement compromise. C’est aussi la leçon que j’ai retenue de mon expérience au sein de l’association.
[courte pause de transition]
Aujourd’hui, je souhaite donner à mes acquis une nouvelle direction, plus institutionnelle mais certainement plus diversifiée, en tout cas toujours au service de mes concitoyens et de l’intérêt général. Les collectivités territoriales me paraissent constituer l’échelon de l’action publique le plus en adéquation avec mes valeurs, mes engagements et mon expérience.
En effet, alors que mon parcours associatif m’a offert une vision pragmatique des problématiques locales, je crois en la proximité qu'offre la fonction publique territoriale avec ses usagers, et en sa capacité à adapter ses actions aux besoins réels des populations.
En outre, de mon point de vue, le métier de rédacteur territorial revêt une grande responsabilité, car il participe à la mise en œuvre concrète des décisions politiques locales. Il est essentiel de garantir une gestion rigoureuse des affaires publiques, mais aussi de veiller à ce que les usagers aient un accès aisé aux services publics. Grâce à mon expérience, je suis particulièrement sensibilisé à la nécessité d’une bonne communication entre les différents acteurs locaux (élus, associations, habitants) et à l’importance de la concertation pour mener à bien des projets locaux.
C’est pour toutes ces raisons que je souhaite apporter ma contribution à la collectivité en tant que rédacteur territorial.
Je vous remercie de votre attention ».
Les questions susceptibles d'être posées à l'issue de l'exposé
Parmi toutes les actions que vous avez menées dans le cadre de votre association, quelle est celle dont vous êtes le plus fier ?
L’action d’une association telle que celle que vous avez évoquée ne traduit-elle pas l’impuissance, ou à tout le moins la faiblesse de l’action publique dans la lutte contre la pauvreté ?
Que peut concrètement faire une commune pour aider les populations en situation de précarité ?
Comment lutter contre la fracture numérique ?
Le monde associatif n’est pas exempt de scandales de tous ordres. Quels contrôles peuvent exercer les pouvoirs publics en la matière ?
