Prendre en compte la diversité des élèves en mathématiques

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« Prendre en compte la diversité des élèves » est une compétence professionnelle attendue des professeurs. Il s’agit de gérer l’hétérogénéité des élèves et de différencier vos propositions tout en suivant les mêmes objectifs.

I. L’hétérogénéité

A. Les élèves à besoins éducatifs particuliers

Les EBEP sont des élèves dont la scolarité peut être perturbée pour plusieurs raisons. Les difficultés qu’ils sont susceptibles de rencontrer en mathématiques varient selon leur profil : comme elles sont connues, elles peuvent être anticipées. Voici quelques exemples de besoins d’élèves :​– élèves allophones : traduire, illustrer, montrer ;​– élèves en situation de handicap : adapter le matériel et les supports en fonction du handicap ; – élèves éloignés de la culture scolaire : mettre du sens, expliciter, faire des liens ;
élèves nomades (enfants du voyage) : adapter le niveau d’exigence, revoir les prérequis.

B. Des difficultés transversales

Des difficultés dans d’autres domaines peuvent entraver le travail en mathématiques. Par exemple, un élève en difficulté de lecture ne pourra pas lire les consignes. Dans ce cas-là, la différenciation consistera à gommer cette difficulté ou à la contourner : donner les consignes à l’oral, relire systématiquement la consigne avec l’élève.

Des difficultés de compréhension ou d’écriture peuvent être gênantes en mathématiques.

C. Des difficultés en mathématiques

L’abstraction : les élèves n’entrent pas tous au même rythme dans l’abstraction. Certains élèves peuvent avoir besoin de matériel de manipulation plus longtemps que d’autres.

Les difficultés de mémorisation des faits numériques : en calcul, le fait de ne pas avoir automatisé certains faits numériques peut entraver le développement d’autres compétences mathématiques.

La compréhension des situations et des consignes : parfois, il ne s’agit pas d’un manque de maîtrise des compétences mathématiques, mais la difficulté à comprendre la situation (trop éloignée du vécu des élèves), ne pas visualiser ce qui est demandé ou ne pas comprendre la consigne.

II. La différenciation

A. Le rôle de l’enseignant

Quand on différencie, les élèves travaillent sur la même compétence et poursuivent le même objectif. Le rôle de l’enseignant est de proposer différents moyens d’y parvenir.

À l’occasion, il faut aider ou proposer des outils, du matériel, des tâches différentes, des situations différentes (plus ou moins complexes).

Avant la séance, on peut renforcer certains prérequis avec des élèves choisis, ou travailler la compétence en amont.

Pendant la séance, il est possible de soutenir certains élèves et de compenser certaines difficultés en leur proposant de faire autrement (en plus, en moins, différemment).

Après la séance, on adapte celles à venir, on propose des situations de remédiation, on donne l’opportunité aux élèves de s’entraîner davantage ou plus longtemps.

B. Quand et comment différencier ?

Pour être en mesure de penser la différenciation, il faut évaluer et observer ses élèves. En mathématiques particulièrement, on s’attache à analyser les procédures et les erreurs. On demande aux élèves d’expliquer comment ils ont fait, on les observe travailler pour prendre des indices et comprendre leurs procédures et leurs erreurs... Voici quelques variables didactiques et ce que vous pouvez différencier :
– les ressources disponibles (le matériel, aide de l’adulte ou des pairs) ;

– les contraintes de temps (le rythme, la durée) ;

– les exigences attendues (quantité, format écrit ou oral) ;

– la présence de l’enseignant, le degré d’autonomie ;

– la difficulté des tâches ;

– les interactions ;

– le type de procédures attendues.

Écouter le podcast sur la différenciation pédagogique : hatier-clic.fr/24crpeficheoral54

Constituer des groupes peut être un moyen de différencier : il peut y avoir des groupes hétérogènes avec des élèves choisis pour favoriser le tutorat ou l’émulation. Il est possible de détacher un groupe en laissant les autres en autonomie sur la même tâche. Des groupes de besoins occasionnels peuvent être constitués avec l’enseignant.

Différencier ne veut pas dire simplifier systématiquement. Différencier ne peut se résumer à la remédiation (reprise après l’apprentissage). Ne pas « enfermer » les élèves en leur proposant systématiquement le même type de tâches, le même type de groupes, et la même intensité de différenciation sans les réévaluer. Les groupes de besoins homogènes ne sont pas toujours efficaces.

À RETENIR

• Différencier, c’est diversifier ses propositions.

• Pour différencier, on reste sur la même compétence pour tous les élèves.

• Il est indispensable d’observer et d’analyser les procédures et les erreurs.

• On peut différencier les supports, les évaluations, les méthodes, les aides, les contenus.

• En mathématiques, penser à mettre des outils et du matériel à disposition des élèves (tables, calculatrices, cubes...).

• Différencier c’est : soutenir, adapter, faire autrement, outiller, aider, alléger, accompagner, répéter.